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Photo du rédacteurIgor Robinet-Slansky

EXPOSITION « À CHEVAL : LE PORTRAIT ÉQUESTRE DANS LA FRANCE DE LA RENAISSANCE » AU CHÂTEAU D'ÉCOUEN

Portrait
François 1er à cheval par François Clouet, vers 1540

Le Musée national de la Renaissance, situé au sein du magnifique Château d'Écouen, fleuron de l'architecture Renaissance, accueille une exposition inédite : « À cheval : Le portrait équestre dans la France de la Renaissance » du 16 octobre 2024 au 27 janvier 2025.


Présentée dans l'ancien appartement de la reine Catherine de Médicis, cette exposition rassemble plus de 160 œuvres (peinture, sculpture, estampe, objets d’art…) provenant de collections prestigieuses comme le Louvre, la Bibliothèque nationale de France ou encore la Royal Collection de Windsor. Elle met en lumière l'évolution de la représentation et de la symbolique du portrait équestre, un genre artistique majeur au cours de la Renaissance française, depuis leur essor à la fin du Moyen Âge jusqu’à leur apogée sous les premiers Bourbons, au 17e siècle, en soulignant leur rôle dans la glorification du pouvoir et du prestige des élites.


LE MUSÉE NATIONAL DE LA RENAISSANCE ET LE CHÂTEAU D'ÉCOUEN


Le Château d’Écouen, situé à 20 km au nord de Paris, abrite le musée national de la Renaissance. Construit entre 1538 et 1555 pour le connétable Anne de Montmorency, proche des rois François Ier et Henri II, il accueille alors régulièrement la cour. Passé ensuite aux mains des princes de Condé, le château est réquisitionné à la Révolution, devenant prison et hôpital, avant d’être transformé en maison d'éducation pour jeunes filles par Napoléon en 1805.



Depuis 1977, le musée présente une exceptionnelle collection d’art Renaissance, incluant armes, peintures, sculptures, objets d’art, mobilier, tapisseries, vitraux et de remarquables cheminées peintes.


PARCOURS DE L’EXPOSITION : EXPLORATION DES SYMBOLES ÉQUESTRES


1. Une civilisation équestre


Cette section introduit l'importance de l'équitation à la Renaissance. Les nobles cultivent un lien fort avec leur cheval, symbole de leur rang et de leur prestige. Les portraits équestres montrent souvent des cavaliers dans des postures majestueuses, en armure ou en habits de parade, reflétant leur maîtrise et leur statut social. L'équitation est à la fois un art de vivre et un marqueur de distinction pour l'aristocratie.



2. L’imaginaire antique et l’idéal chevaleresque


Ici, l’exposition explore aussi comment les artistes de la Renaissance s'inspirent de l’Antiquité, en particulier des statues de cavaliers romains, pour recréer l’image idéale du chevalier médiéval. En effet, dès le Moyen Âge, la figure du cavalier est associée au pouvoir noble et chevaleresque. À la Renaissance, les grands personnages de la cour de France adoptent cette iconographie du chevalier pour affirmer leur autorité et leur statut.



Ces portraits puisent dans l’imaginaire médiéval des tournois et des exploits héroïques, faisant du cavalier une figure emblématique de courage et de vertu. La fusion entre les idéaux antiques et la chevalerie médiévale façonne une iconographie riche et complexe. Les sceaux équestres, notamment, incarnent cette tradition, et l’image du cavalier devient un véritable symbole de puissance et de prestige.


3. Les Guerres d'Italie et l’évolution de la figure équestre


Les Guerres d’Italie initiées par Charles VIII et les campagnes militaires menées par les rois de France en Italie influencent profondément l'art du portrait équestre. Cette section met en lumière l'impact de l'art italien sur les représentations équestres françaises qui évoluent vers des représentations plus majestueuses, alliant réalisme et allégorie.



Inspirés par des œuvres classiques et des innovations stylistiques de la Renaissance italienne, les artistes français adoptent de nouveaux codes pour donner une dimension héroïque aux portraits de leurs souverains et chefs militaires. Les entrées royales et les grandes parades deviennent des scènes idéales pour ces portraits. Des œuvres qui reflètent également les échanges culturels et l’essor de nouvelles techniques artistiques.


4. Les femmes et prélats à cheval


Cette section explore les rares représentations équestres des femmes et des prélats. Contrairement aux hommes, les femmes de haut rang sont souvent représentées à dos de mules, des animaux plus faciles à monter et associés à l'humilité et à la piété. Ces portraits équestres témoignent du statut exceptionnel des femmes représentées et de leur influence dans la société.



5. Le temps des Guerres de Religion


Au cœur des conflits civils religieux du XVIe siècle, le portrait équestre évolue vers des représentations plus réalistes et expressives. Les artistes capturent l’image des rois et des nobles en armure, symbolisant leur rôle de protecteurs et de chefs militaires.



6. Le triomphe à cheval et l’invention du portrait royal


Avec l'essor des grandes entrées royales et des cérémonies publiques, les portraits équestres gagnent en importance. Les rois sont représentés dans des scènes de triomphe, inspirées des modèles antiques de l’Empire romain. Les artistes mettent en scène les souverains dans des postures héroïques, soulignant leur autorité et leur grandeur divine. Ces représentations servent à renforcer l'image du monarque comme figure de stabilité et de continuité du pouvoir.



Des portraits célèbres, comme ceux réalisés par François Clouet, montrent François Ier et Henri II sur des chevaux richement caparaçonnés, incarnant la puissance et la souveraineté dans un contexte de tensions politiques et religieuses.


7. Le temps des premiers Bourbons


Sous Henri IV et Louis XIII, le portrait équestre devient un outil de propagande politique. Henri IV, en particulier, est souvent représenté à cheval dans des scènes de chasse ou de bataille, soulignant son rôle de chef militaire et de roi bienveillant. Avec Louis XIII, le portrait équestre se formalise encore davantage, symbolisant la continuité dynastique et l’affirmation de la puissance des Bourbons. Les estampes diffusent largement ces images, consolidant le lien entre le pouvoir royal et l’image du cavalier triomphant.



8. La quête de la statue équestre


La représentation ultime du pouvoir à cheval est sans doute la statue équestre. Bien que peu d’exemples subsistent en France, cette tradition puise son inspiration dans les modèles impériaux antiques. L’un des rares chefs-d’œuvre est la statue de Henri IV érigée sur le Pont-Neuf à Paris. Les fragments, dessins et écrits de cette période témoignent de l’importance symbolique de ces statues, destinées à couronner les places royales et les monuments publics.



MON AVIS


Cette exposition permet de comprendre comment, à travers les siècles, l'art du portrait équestre a évolué pour devenir un symbole fort du pouvoir et du prestige, célébrant l'autorité et l’héroïsme des figures représentées. On y apprend beaucoup à travers une sélection d’œuvres souvent peu montrées au public.


Et au-delà de l’exposition, le château d’Écouen vaut la visite, pour son histoire, son architecture, mais aussi et surtout la richesse des collections du musée national de la Renaissance qu’il abrite. Les espaces d’expositions sont clairs, accessibles, et si vous le pouvez, réservez l’une des visites guidées qui vous aideront à bien appréhender la qualité des œuvres et objets exposés.


INFORMATIONS PRATIQUES


  • Quoi ? « À cheval : Le portrait équestre dans la France de la Renaissance »

  • Quand ? Du 16 octobre 2024 au 27 janvier 2025

    Tous les jours sauf le mardi, de 9h30 à 12h45 et de 14h00 à 17h15

  • Où ? Château d’Écouen – Musée national de la Renaissance

    Rue Jean Bullant, 95440 Écouen

    Ligne H depuis Paris Gare du Nord

  • Combien ? Tarif d'entrée : 3,50 €


Tous les détails sur le site du Château d’Écouen – Musée national de la Renaissance

SOURCES


  • Visite guidée de l'exposition

  • Dossier de presse de l'exposition


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