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Photo du rédacteurIgor Robinet-Slansky

LES CHAISES VOYEUSES, QU'EST-CE DONC?


Si vous visitez les appartements privés des résidences royales et impériales des souverains et souveraines français, comme aux châteaux de Versailles et Fontainebleau, parmi les nombreux meubles dignes d’intérêt, vous remarquerez peut-être des chaises au style curieux, dont le dossier semble présenter à son sommet une sorte d’accoudoir. Ce n’est pas une erreur ou une extravagance des ébénistes, rassurez-vous. Il s’agit en fait de chaises dite « voyeuses ».



Mais alors, qu’est-ce qu’une chaise voyeuse ?

Surtout utilisé dans les salles réservées aux jeux, ce type de chaises servait notamment lors des parties de cartes ou pour des conversations informelles pendant une soirée. Leur assise, plus ou moins basse, permettait de s’asseoir face au dossier, à genoux ou à califourchon selon si l’on était un homme en pantalon ou une femme en robe. Leur dossier haut, agrémenté d’un bourrelet recourbé et rembourré permettait d’y poser les bras confortablement. Ainsi assis et accoudé, on pouvait regarder facilement les joueurs installés autour des tables de jeux et observer leurs jeux (mais aussi la salle et les autres convives) en toute tranquillité, d’où le qualificatif de chaises «voyeuses». En dehors des parties de jeux, ces chaises permettaient aussi de discuter en toute décontraction.

Créées au milieu du 18e siècle sous Louis XV, les chaises voyeuses ont servi jusqu’à la fin du 19e siècle. On en trouve ainsi à Versailles chez Louis XV et Louis XVI, mais aussi au château de Fontainebleau, dans les Petits Appartements de Napoléon 1er et Joséphine, notamment dans le Salon de Billard de Joséphine où l’on aimait jouer au Wrist, l’ancêtre du bridge. Sachez qu’on les utilisera encore chez Napoléon III et Eugénie. Au-delà de Versailles et Fontainebleau, vous pourrez également admirer une jolie paire de chaises voyeuses aux Musée Nissim de Camondo à Paris. Acquises par le financier et collectionneur d’art Moïse de Camondo au début du 20e siècle, elles ont appartenues à Madame Elisabeth, la sœur de Louis XVI.


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