OUVERTURE EXCEPTIONNELLE DE L’AILE DE TRIANON-SOUS-BOIS AU GRAND TRIANON, À VERSAILLES
- Igor Robinet-Slansky
- 28 mars
- 13 min de lecture

Dans la continuité des célébrations des 150 ans de la IIIe République - actée par le vote de l’amendement Wallon dans l’ancien Opéra royal le 30 janvier 1875 - le château de Versailles poursuit la mise en lumière de son héritage républicain avec une programmation inédite au Grand Trianon.
À partir du 5 avril 2025, après l’ouverture au public, en février dernier, de la salle du Congrès et de l’appartement du président du Congrès situés dans le château, le Grand Trianon, célèbre résidence de campagne de Louis XIV et de ses successeurs, propose en effet d’ouvrir à la visite son aile souvent méconnue de Trianon-sous-Bois.
Cette aile, réservée aux proches et intimes des rois et empereurs, est réaménagée dans les années 1960 à la demande du Général de Gaulle pour recevoir les Chefs d’État étrangers. Car avec l’instauration de la Ve République en 1958, l’Élysée, qui devient le lieu central du pouvoir et doit accueillir plus de personnel, n’est plus en mesure de loger les hôtes de l’État.
Rendu à l’administration du château de Versailles dans les années 2000, Trianon-sous-Bois ouvre aujourd’hui exceptionnellement ses portes au public. Au programme :
Visite libre des pièces du rez-de-chaussée de Trianon-sous-Bois : chaque week-end, de 12h à 17h30, avec les billets Passeport, Trianon, la carte d’abonnement « 1 an à Versailles » et aux bénéficiaires de la gratuité (-18 ans, -26 ans résidents de l’UE, personnes en situation de handicap, demandeurs d’emploi en France, etc.)
Visite guidée « Un Président chez le Roi » : Découvrez, accompagné d’un ou une guide, les secrets de l’aile présidentielle de Trianon-sous-Bois, des bureaux et salons du rez-de-chaussée aux appartements privatifs du premier étage. (Informations & réservations sur le site du château de Versailles).
Du rez-de-chaussée, dédié aux pièces de travail et aux salons de réception, au premier étage privatif, réservé au président de la République et à ses proches, en passant par les cuisines au sous-sol, il est alors possible de suivre les pas de certaines des plus grandes figures de l’Histoire, que la France a accueilli, ici, entre 1966 et 1992 :
Le Premier ministre britannique Harold Wilson (1967), le président américain Richard Nixon (1969), le Secrétaire Général de l’URSS Léonid Brejnev (1971), la reine Élizabeth II (1972), ou encore le roi du Maroc Hassan II (1976), les membres du G7 (1982), Mikhaïl Gorbatchev (1985) et Boris Eltsine (1992).
Cette ouverture exceptionnelle permet aux visiteurs de plonger dans l’histoire républicaine de la France, et de découvrir un lieu emblématique et pourtant secret, témoin des grandes heures de notre patrimoine.
HISTOIRE(S) ET ÉVOLUTIONS DE TRIANON-SOUS-BOIS
Perpendiculaire à la galerie des Cotelle, l’aile de Trianon-sous-Bois est contemporaine du Trianon de Marbre, château de campagne érigé pour Louis XIV (r.1643-1715) par Jules Hardouin Mansart en 1687-1688.
Pourtant, à la différence du reste des bâtiments, son décor extérieur est plus sobre. Elle ne présente aucun placage de marbre rose, laissant la pierre de Saint-Leu entièrement apparente, et délaisse les arcades pour des fenêtres aux cadres ornés de coquilles et mascarons, prémices du style Louis XV à venir.
Pourquoi une telle différence ? Rien de sûr, mais une hypothèse avance que cet apparent dépouillement d’ornement serait dû au jardin des Sources attenant. En effet, très boisé et fleuri, il aurait été jugé suffisamment décoratif pour embellir l’aile, sans autres ajouts nécessaires. Une autre explication souligne que la façade du bâtiment de ce côté-ci étant peu sujette aux regards des visiteurs et du roi, on aurait pensé inutile de la surcharger de détails.
UNE ARCHITECTURE INNOVANTE
Le plan d’origine de l’aile de Trianon-sous-Bois présente une organisation des pièces et des appartements d‘invités en enfilade, comme c’est l’habitude dans les résidences aristocratiques et royales du 17e siècle.
Mais alors qu’en 1705, afin d’agrandir les capacités d’accueil, on décide d’ajouter un étage à l’aile de Trianon-sous-Bois (la seule partie sur deux niveaux), Jules Hardouin-Mansart propose de créer, au rez-de-chaussée comme au premier, un couloir qui desservira indépendamment chaque appartement. Cette disposition judicieuse est une véritable innovation pour l’époque. À tel point qu’elle sera conservée par tous les successeurs du Roi Soleil, jusqu’à aujourd’hui.
LES HÔTES ROYAUX ET IMPÉRIAUX DE TRIANON-SOUS-BOIS
Prévue pour les invités et les proches de Louis XIV, l’aile de Trianon-sous-Bois accueillera au 17e, entre autres figures de la cour, Élisabeth-Charlotte de Bavière (1652-1722), la belle-sœur du roi, plus connue sous son titre de princesse Palatine. Remarquant que les nombreux bosquets, arbres et arbustes du jardin empêchaient bien souvent de laisser entrer la lumière dans ses appartements, alors plongés dans l’ombre comme dans un sous-bois, elle aurait été la première à nommer cette aile du château, Trianon-sous-Bois.
Parmi les autres hôtes prestigieux de l’époque, le Tsar de Russie Pierre le Grand (1672-1725), qui logera ici en 1717, au début du règne de Louis XV. (r.1715-1774) Suivront plusieurs intimes du nouveau roi et de sa favorite, Madame de Pompadour (1721-1764), dont le prince Charles de Rohan-Soubise (1715-1787), proche ami du couple.
Si Louis XVI et Marie-Antoinette, qui lui préfèrent le Petit Trianon voisin, y logent plutôt leurs enfants, le Grand Trianon retrouvera de sa grandeur sous le Premier Empire (1804-1814) avec l’installation de Napoléon. Remeublé dans le style impérial, comme le reste des pièces et salons, Trianon-sous-Bois retrouvera sa fonction d’aile pour invités.
Il faut attendre la Monarchie de Juillet, et la réhabilitation du Grand Trianon en résidence familiale par le roi des Français Louis-Philippe 1er (r.1830-1848) et son épouse Marie-Amélie de Bourbon-Siciles (1782-1866) à partir de 1837, pour que Trianon-sous-Bois change de destination. Au lieu d’accueillir des invités de passage, ce sont désormais les princes d’Orléans, fils du roi et de la reine, qui se partagent les chambres et appartements de cette aile.
LE TRIANON DE LA RÉPUBLIQUE
Transformé en musée sous le Second Empire (1852-1870) et la IIIe République (1870-1940), le Grand Trianon retrouve sa place dans l’Histoire avec le Général de Gaulle (1890-1970).
Alors qu’au début des années 1960, de grands travaux de rénovation s’imposent, et que l’on cherche un lieu pour recevoir les hôtes prestigieux de l’État, le Grand Trianon va devenir l’une des résidences les plus prestigieuses de la République.
En effet, la toute nouvelle Ve République (depuis 1958) instaure un régime présidentiel fort qui fait du palais de l’Élysée le lieu central du pouvoir. Face au renfort de personnel nécessaire (équipes et cabinets de travail), la résidence du président ne peut plus accueillir les chefs d’État étranger comme c’était encore le cas sous la IVe République (1945-1958).
André Malraux (1901-1976), alors ministre des Affaires Culturelles du président de Gaulle, suggère de profiter des restaurations du Grand Trianon pour en faire la nouvelle « maison d’hôte » de la République.
Le Grand Trianon est ainsi modernisé pour répondre aux besoins du 20e siècle – électricité, chauffage et climatisation, cuisines professionnelles dans les sous-sols créés par Louis-Philippe pour le service.
Chacune des pièces des appartements est restaurée et réaménagée dans le dernier état historique connu, principalement le Premier Empire, ou la Monarchie de Juillet. Mais on y trouve des objets, du mobilier et des éléments de décors de diverses époques, des 17e et 18e siècles à l’Empire en passant par Louis-Philippe.
TRIANON-SOUS-BOIS : RÉSIDENCE D’ÉTAT
Si la rénovation des appartements historiques a pour objectif une réouverture au public et à la visite, la réhabilitation de l’aile de Trianon-sous-Bois doit lui permettre de devenir une résidence d’État.
Le rez-de-chaussée de cette aile républicaine abrite alors plusieurs bureaux, dont le bureau officiel du Général de Gaulle, ainsi que des salons et une salle à manger. L'étage, quant à lui, est dédié aux appartements privés du chef de l’État – dont celui de Charles et Yvonne de Gaulle - avec une série de chambres et de salles de bains pour les proches du président. Au sous-sol, les cuisines, équipées à la pointe de la modernité de l’époque, pouvaient servir un grand nombre de convives lors de banquets officiels, souvent organisés dans la galerie des Cotelle voisine – ou dans le salon des Jardins et le salon des Glaces pour des dîners plus privés.
Il était, en outre, prévu que les chefs d’État dorment dans l’ancienne chambre de l’impératrice - également chambre du roi Louis-Philipe et de la reine Marie-Amélie - au sein des grands appartements historiques. Cependant, face au volume de la pièce – et peut-être au poids de l’Histoire – aucun d’eux ne prendra place dans le lit impérial (royal). Les chefs d’État (hommes et femmes) lui préféreront la petite chambre attenante réservée à leur conjointe ou conjoint, qui, elle ou lui, devait alors dormir dans une autre pièce voisine.
Attenante à la chambre de l’Impératrice, on peut encore observer la salle de bain en loupe de frênes, seule pièce restant de l’appartement des chefs d’État étrangers.
LES HÔTES DE LA RÉPUBLIQUE À TRIANON-SOUS-BOIS
Au fil des années, le Grand Trianon recevra de nombreux invités prestigieux. La reine Juliana des Pays-Bas en 1950, la reine Élizabeth II et le Prince Philip en 1957, ou encore John F. Kennedy et son épouse Jacky en 1961, viendront visiter les lieux.
Mais c’est surtout à partir de 1966, et jusqu’en 1992, que l’aile de Trianon-sous-Bois réaménagée accueillera les grands chefs d’État du 20e siècle, parmi lesquels : le Premier ministre britannique Harold Wilson (1967), le président américain Richard Nixon (1969), le Secrétaire Général de l’URSS Léonid Brejnev (1971), la reine Élizabeth II (1972), ou encore le roi du Maroc Hassan II (1976), les membres du G7 (1982), Mikhaïl Gorbatchev (1985) et Boris Eltsine (1992).
Le président de Gaulle y viendra peu (il démissionne en 1969), tout comme son successeur George Pompidou (1911-1974). En revanche, Valéry Giscard d’Estaing (1926-2020) y recevra régulièrement, et y fêtera même ses 50 ans. François Mitterrand (1916-1996), quant à lui, y organisera un G7 mémorable en 1982, avant que les présidents suivants n’abandonnent peu à peu cette résidence.
Depuis les années 2000, Trianon-sous-Bois a été réattribué à l’Établissement public du château de Versailles qui en a la charge. Et si des dîners ou des visites de chefs d’État peuvent encore y prendre place, les appartements n’ont plus de fonction officielle.
Je vous propose maintenant de me suivre à la découverte de certaines des pièces emblématiques de Trianon-sous-Bois.
LA VISITE DE TRIANON-SOUS-BOIS
Le rez-de-chaussée de Trianon-sous-Bois se compose d’espaces de travail, de bureaux, et salons de réception. Le premier étage privatif accueille la suite présidentielle et un ensemble de chambres pour les proches du chef de l’État.
Les ameublements des salons ont été réalisés à partir de pièces Empire issues du Mobilier national, tandis que les appartements privés ont été aménagés dans un style Louis XVI, avec quelques exceptions Empire. Pour certains usages, et pour des raisons pratiques ou de confort, certains meubles contemporains viennent s’intégrer à l’ensemble.
Serge Royaux, décorateur haut de gamme et réputé, dont le travail était particulièrement apprécié d’André Malraux, a été choisi pour penser l’ensemble des décors. Nous sommes dans les années 1960. Ici, le velours frappé des murs, rideaux et assises, s’appuie sur des couleurs franches et contrastées. Les luminaires, des lustres aux bras de lumières, sont tous chapeautés d’abat-jours, comme cela se faisait alors. Certaines pièces ont été retravaillées, comme cette table basse du salon d’attente réalisée à partir d’une banquette redécoupée.
LE REZ-DE-CHAUSSÉE
Depuis le perron de l’aile de Trianon-sous-Bois donnant sur les jardins, les visiteurs – et autrefois les invités – pénètrent dans le salon des Huissiers, la première des sept pièces du rez-de-chaussée.
C’est ici que l’huissier, derrière son bureau en acajou, accueillait les hôtes, mais aussi le président de la République. On raconte d’ailleurs (mais est-ce vrai ?) qu’un petit bouton permettait, depuis ce vestibule, de déclencher les fontaines face au perron, au moment-même où le président arrivait.
Depuis le salon des Huissiers, le couloir latéral dessert le reste des pièces. C’est cependant par une porte située à gauche de l’entrée que l’on entre dans le salon d’attente, où les invités « attendaient », donc, d’être reçus. Le velours gaufré bleu des murs répond ici au vert des fauteuils et du tapis, et s’accorde à la tapisserie d’Apollon, tissée par la Manufacture de Beauvais vers 1700.
Les espaces de travail suivent ensuite. D’abord, le bureau du deuxième aide de camp, l’un des plus proches collaborateurs du président. On remarque ici, sur les chenets, les abeilles impériales, qui résistent face aux moulures dont les fleurs de lys ont été ajoutées sous la Restauration et la Monarchie de Juillet.
Du bureau du deuxième aide de camp, on gagne naturellement celui du premier aide de camp du président, son collaborateur le plus proche. Les moulures de style rocaille du 18e siècle sont encore visibles dans cette pièce meublée d’un bureau et d’assises Empire.
On pénètre alors dans le bureau du président de la République, la plus grande pièce du rez-de-chaussée. Richement décorée et meublée, elle accueille le bureau et le fauteuil Empire en acajou de Charles de Gaulle. Je vous invite à passer un peu plus de temps dans cette pièce qui cache bien des trésors décoratifs comme, au mur, cette tapisserie de la manufacture des Gobelins issue de la tenture de ‘Don Quichotte’ réalisée en 1756.
Le salon qui suit, avec son mobilier Empire vert et or, était réservé aux réunions du président avec ses collaborateurs. Qui n’aimerait pas connaître les échanges historiques qui ont dû avoir lieu ici ?
Attenante au salon, la salle à Manger se compose d’une table ronde où l’on peut observer le « service Trianon » commandé spécialement par le président de Gaulle à la manufacture de Sèvres. La porte de gauche donne sur l’escalier qui descend aux cuisines. Un monte-charge permettait, en outre, de monter les plats depuis le sous-sol.
Le rez-de-chaussée se termine par la chapelle, située dans l’ancienne salle de Billard de Louis XIV. Créée ici par Louis-Philippe pour le mariage de sa fille, Marie d’Orléans, avec le duc de Wurtemberg en 1837, elle présente un bel autel, dont les deux colonnes de marbre encadrent un superbe vitrail où l’on peut voir l’Assomption de la Vierge.
LE PREMIER ÉTAGE
Au premier étage se trouvent les espaces privés, desservis, eux-aussi, par un couloir latéral, à commencer par l’appartement du général de Gaulle, qui s’ouvre par un salon. Chaleureuse, cette pièce transmet immédiatement un sentiment d’intimité et de sérénité.
Du salon, nous gagnons la chambre de Charles et Yvonne de Gaulle. Les couchages ont été réalisés à partir d’un seul lit datant du règne de Louis XVI et scindé en deux parties. Ils ont par ailleurs été adaptés en longueur pour correspondre à la grande taille du général (1,96 m) : d’anciennes banquettes ont ainsi été coupées et ajoutées en bout de lit.
Derrière la chambre, le président possède un bureau privé. Charles de Gaulle ne reçoit pas ici, mais il peut travailler à son bureau Louis XVI sans être dérangé.
Cette pièce s’ouvre sur un boudoir qui servait de petit bureau pour l’épouse du président.
Le reste de l’étage comprend la salle de bain présidentielle, et plusieurs suites pour la famille et les proches du président.
LES CUISINES
Au sous-sol de l’aile de Trianon-sous-Bois, les cuisines se déploient sur 800 m². Installées dans les années 1960, et équipées avec toute la modernité de l’époque, elles doivent permettre de préparer les repas des invités du président, avec la même exigence que celle requise pour les dîners officiels de l’Élysée. De 150 à 200 convives pouvaient être servis dans la galerie des Cotelle, le salon des Glaces ou le salon des Jardins.
Les espaces sont impressionnants ! Et le piano est gigantesque. On imagine combien les chefs et leurs brigades devaient s’afférer ici lors des séjours présidentiels.
À PROPOS DU GRAND TRIANON
Au cœur du parc du château de Versailles, à l’emplacement de l’ancien village de Trianon, se dresse un château de campagne de pierre et de marbre bien connu aujourd’hui, avec sa silhouette rose et blanche, aux airs d’Italie : le Grand Trianon.
Mais avant de prendre le nom de ‘Grand Trianon’, cette résidence royale intime et privée, construite à partir de 1670 à la demande de Louis XIV pour lui et ses proches, a connue bien des évolutions. Trianon a ainsi vu passer tous les souverains, empereurs et présidents, de l’Ancien Régime à la Ve République, fascinant les contemporains de son histoire comme il fascine encore les visiteurs d’aujourd’hui.
Du premier Trianon de Porcelaine, qui s’élèvera ici de 1670 à 1686, avec ses décors raffinés à la chinoise, il ne reste rien. Remplacé par le Trianon de Marbre, reconstruit à la demande du roi par l’architecte Jules Hardouin Mansart en 1686-1688, il accueille Louis XIV, accompagné de sa famille ou ses favorites.
C’est Louis XV (r. 1715-1774) qui le renomme Grand Trianon par opposition au tout nouveau Petit Trianon, bâti à quelques pas de là entre 1762 et 1768 pour sa favorite et amie Madame de Pompadour.
Transformé sous le Premier Empire (1804-1814) en résidence impériale par Napoléon Bonaparte pour sa mère, Letizia, puis pour lui-même et l’impératrice Marie-Louise, le Grand Trianon devient une maison de campagne familiale pour Louis-Philippe sous la Monarchie de Juillet (1830-1848). Converti en musée sous le Second Empire (1852-1870) et la IIIe République (1870-1940), le Grand Trianon sera restauré dans les années 1950 dans sa configuration 17e siècle, et réaménagé dans le style Empire.
Mais c’est le Général de Gaulle qui lui redonne ses lettres de noblesse – ou plutôt républicaines - dans les années 1960 en faisant de cette ancien château royal et impérial une résidence présidentielle. L’aile dite de Trianon-sous-Bois, à l’extrême Nord-Est, est réhabilitée en appartement pour le Général et son épouse, tandis que l’aile gauche est dédiée aux hôtes prestigieux de la France – de la reine Elizabeth II aux membres du G7, en passant par John et Jackie Kennedy, le Grand Trianon voit passer les plus célèbres têtes couronnées et chefs d’État du 20e siècle.
Aujourd’hui, lorsque l’on pénètre dans le Grand Trianon, c’est toute l’histoire des lieux qui s’offre à nos yeux. Les décors 17e et 18e se mêlent ainsi au mobilier Premier Empire ou Louis-Philippe ; et entre les grands appartements royaux et impériaux, le petit appartement de l’Empereur, les appartements privés de Louis-Philippe et de la reine des Belges - Louise d’Orléans, sa fille - ou encore les chambres et salons réservés au Président de la République et à ses invités, on vit un véritable voyage dans le temps !
Pour découvrir son histoire, ses appartements et salons, publics et privés, n’hésitez pas à l’explorer en visite libre ou, pour certains espaces, en visite guidée (toutes les informations sur le site du château de Versailles).
MON AVIS
Il est rare de découvrir de nouveaux espaces à Versailles. Cette visite inédite est l’occasion d’en explorer !
Pour ma part, après plusieurs visites guidées au Grand Trianon, il ne me manquait que l’aile de Trianon-sous-Bois pour faire le tour de ce sublime château de campagne. Et je n’ai pas été déçu ! C’est une page différente, et tout aussi fascinante, de l’histoire du château de Versailles qui s’offre à nous lorsqu’on parcours les anciens salons et appartements présidentiels.
Je vous recommande de profiter de cette ouverture exceptionnelle pour, vous aussi, plonger dans le Versailles méconnu.
INFORMATIONS PRATIQUES
Quoi ? Visite de l’aile présidentielle de Trianon-sous-Bois
Où ? Grand Trianon, Parc du château de Versailles.
Quand ? À partir du 5 avril 2025
Visite libre des pièces du rez-de-chaussée de Trianon-sous-Bois : chaque week-end, de 12h à 17h30
Visite guidée de l’ensemble des espaces : « Un Président chez le Roi », sur réservation.
Toutes les informations et réservations sur le site du château de Versailles.
SOURCES
Visite commentée de Trianon-sous-Bois
Dossier de Presse de la visite
Guide « Le Grand Trianon » au éditions GrandPalaisRmn et Château de Versailles.
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