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PORTRAIT D’ELISABETH VIGÉE-LEBRUN


A l’occasion de l’exposition «Peintres femmes, 1780-1830, naissance d’un combat » au musée du Luxembourg à Paris jusqu’au 4 juillet 2021, je vous propose le portrait d’une femme peintre connue comme la portraitiste de Marie-Antoinette au 18e siècle : Elisabeth Vigée-Le Brun. Une artiste qui a su s’adapter aux changements de son époque : de la Révolution à la Monarchie de Juillet en passant par le Premier Empire, elle reste une référence pour la haute société française et européenne.


Née le 16 avril 1755, Elisabeth Vigée-Le Brun développe très vite ses talents artistiques auprès de son père Louis Vigée, pastelliste, qui lui apprend la technique et prédit : « tu seras peintre, mon enfant, ou jamais il n’en sera ».


Après une formation dans les ateliers de Blaise Bocquet, Pierre Davesne et Gabriel Briard, et grâce à son réseau, elle devient une portraitiste de renom et entre à l’Académie de Saint-Luc en 1774, et en 1776, elle épouse le marchand de tableaux Jean-Baptiste Le Brun.


Mais sa célébrité éclate en 1778 lorsqu’elle devient portraitiste officielle (et confidente) de Marie-Antoinette. Après un premier portrait au style royal très officiel et en pieds, Elisabeth Vigée-Le Brun réalisera en 6 ans plus de 30 portraits de la Reine, dont le célèbre « Marie-Antoinette à la rose » de 1783. Un portrait choquant dans sa première version puisque la Reine n’est vêtue que d’une simple robe de mousseline blanche dites « à la créole » ou « en gaulle ». Le tableau sera finalement repeint en habillant cette fois la souveraine d’une robe plus classique de soie bleu-gris.


1783, c’est aussi l’année de la consécration ! Grâce au soutien de Marie-Antoinette, Elisabeth Vigée-Le Brun est reçue à l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture contre l’avis du Directeur qui n’accepte pas qu’une femme de marchand accède à cette position (il faut savoir qu’à l’époque, une femme n’a comme statut social que celui de son mari. Elle ne peut donc être artiste).


Le style de Vigée-Le Brun se distingue par sa sensibilité et l’expression sensuelle, magnétique et parfois érotique de ses portraits.


Pendant la Révolution, le 6 octobre 1789, après l’invasion de Versailles et le retour de la famille royale à Paris, Elisabeth Vigée-Le Brun est contrainte de quitter Paris avec sa fille. Elle émigre vers l’Italie puis vivra en exil de 1789 à 1802, parcourant les cours européennes jusqu’en Russie. Grâce à son talent et sa réputation de portraitiste royale, elle triomphera dans toute l’Europe.


De retour à Paris en 1802, sous le Consultat de Napoléon Bonaparte, Elisabeth Vigée-Le Brun retrouve ses amis d’avant la Révolution et fréquente les salons de la capitale, côtoyant notamment une certaine Joséphine Bonaparte. Entre la France, où elle peint pour l’Empiren et l’Angleterre, elle continue son œuvre avant de revenir définitivement en France en 1805. Après de nouveaux succès sous la Restauration (1815-1830) et l’écriture de ses mémoires, Elisabeth Vigée-Le Brun meurt à Paris le 30 mars 1842 sous la Monarchie de Juillet de Louis-Philippe (1830-1848).

Légende des Photos :

  • Photo 1 : Autoportrait d’Elisabeth Vigée-Le Brun peignant le portrait de l’impératrice Elisaveta Alexeevna (1800)

  • Photo 2 : Portrait de la reine Marie-Antoinette (1778)

  • Photo 3 : Marie-Antoinette à la rose en robe de mousseline dite « à la créole », « en chemise » ou « en gaulle », version 1 (1783)

  • Photo 4 : Marie-Antoinette à la Rose, version 2 (1783)

  • Photo 5 : Marie-Antoinette, Reine de France et ses enfants (1787) placé dans l’antichambre du Grand Couvert à Versailles

  • Photo 6 : Portrait d’Elisabeth Philippine Marie Hélène de France, dite Madame Elisabeth (1764-1794), sœur du Roi Louis XVI (peint en 1782)

  • Photo 7 : Autoportrait d’Elisabeth Vigée-Le Brun (1790)

A propos de l’exposition Peintres femmes, 1780-1830, naissance d’un combat

L’exposition relate et explique avec clarté et méthode les évolutions fondamentales de la place de la femme dans les beaux-arts. Des mutations qui se sont établies entre la période prérévolutionnaire des Lumières (fin 18e) et la Restauration avec notamment le mouvement du Romantisme (début/milieu du 19e).

Elisabeth Vigée-Lebrun, Adélaïde Labille-Guiard, Marguerite Gérard, Constance Mayer... A travers 70 œuvres de femmes peintres ou de leurs contemporains masculins, découvrez l’histoire des combats pour féminiser l’espace artistique (formation, exposition...) et reconnaître la place des peintres femmes dans l’histoire de l’art, à une époque où les salons artistiques fleurissaient dans tout Paris.


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