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COLLIOURE, JOYAU DE LA CÔTE VERMEILLE

Colioure
Collioure et son église

Élu village préféré des Français en 2024, Collioure, dans les Pyrénées Orientales, est un concentré d’histoire, de couleurs ensoleillées et de paysages entre roches escarpées et mer bleu cristallin. On comprend pourquoi des peintres tels Matisse ou Derain en sont tombés amoureux au début du 20e siècle.

 

J’ai visité cette perle de la côte Vermeille à l’été 2024. Qu’on y arrive par la mer (des allers-retours sont proposés depuis le port d’Argelès-sur-Mer), par la route (attention aux embouteillages l’été) ou, comme moi, par le sentier du littoral, Collioure ne peut qu’émerveiller par la beauté de son patrimoine historique, architectural et naturel, et le charme unique qu’elle dégage… et sa gastronomie (si vous aimez, les anchois sont la spécialité locale).



COLLIOURE AU FIL DES RUELLES COLORÉES ET DE SON PATRIMOINE

 

Les ruelles sinueuses du quartier historique du Mouré, peuplé de maisons colorées (dont l’ocre rose typique de la ville), offrent un cadre de promenade idéal pour découvrir l’atmosphère chaleureuse de la ville ancrée sur la côte rocheuse. Elles dominent le vieux port et les douces plages de sable (très fréquentées l’été).



L’église Notre-Dame-des-Anges du 17e siècle, avec son célèbre dôme rose, s’avance sur la mer comme un paquebot délicatement échoué en bord de plage. Elle semble suivie, au loin, par la petite chapelle Saint-Vincent, elle-même posée sur un rocher où, jadis, les lépreux étaient confinés.



Å quelques pas de l’église, une grande bâtisse intrigue. C’est le château de la Rocasse ou Maison Berge. Avant la Révolution, les lieux accueillent une ancienne institution religieuse administrée par des sœurs. Confisqué à la révolution, le bâtiment est racheté par la famille de Jean-Baptiste Berge, frère du futur chevalier d’Empire, François Baudire Baron Berge. Resté dans la famille, le château-maison que l’on observe aujourd’hui date, lui, de 1905/1906. Après avoir appartenu à l’héritier par alliance des Berge, Henri Leduc, la propriété est rachetée en 1953 par la famille Robert-Argelès qui la lotit en appartements d’habitation. Avec eux, la maison Berge prend le nom de château de la Rocasse.



Surplombant ce spectacle quotidien où habitants et touristes se croisent et se mêlent, le fort Saint-Elme s’impose, perché au sommet d’une colline. Bâti par Charles Quint au 16e siècle pour protéger la région d’éventuelles attaques françaises, cette forteresse en forme d’étoile à six branches, aujourd’hui privée, accueille désormais un musée historique et une collection d’armes médiévales et Renaissance.

 


Enfin, chef-d’œuvre du patrimoine architectural et militaire, le château royal du 13e siècle, devenu, au fil de l’histoire mouvementée de la région, une citadelle défensive qui n’aura de cesse d’évoluer et de s’agrandir entre le 15e et le 17e siècles, reste le monument emblématique, majestueux et incontournable de Collioure.

 


LE CHÂTEAU ROYAL DE COLLIOURE

 

Bâti au 13e siècle, le château royal de Collioure appartient alors au roi d’Aragon Jaume 1er (Jacques 1er) qui le confie à son cousin Nunyo Sanç. En 1276, à la mort du roi, Jaume II hérite du royaume de Majorque (Baléares, Roussillon, Montpellier, Perpignan et Collioure), constitué par son père. Le château devient résidence des rois de Majorque jusqu’en 1349, date où le royaume majorquain est repris par les rois d’Aragon.


A l’époque de la gouvernance majorquine, la région prospère et se développe. Collioure devient le port principal et une étape incontournable vers les Baléares. On y élève de nombreux édifices religieux et le château est agrandi et embelli.


Au 15e siècle, alors que les conflits entre Français et Espagnols pour dominer la région s’intensifient, le château devient une citadelle avec sa garnison. Mais de 1463 à 1473, le roi de France Louis XI occupe le Roussillon. En 1465, il fait bâtir un ensemble de fortifications sur la mer pour protéger l’ancien château et en faire une véritable place forte.

 

En 1493, alors que Charles VIII restitue la région au nouveau royaume d’Espagne unifié, la forteresse continue son évolution militaire pour protéger la frontière entre les deux pays. Le roi Ferdinand fait fortifier les fronts nord et ouest, tandis qu’au 16e siècle, Charles Quint, puis Philippe II renforcent les remparts et agrandissent les bastions de la citadelle.



Finalement, en 1642, après avoir pris Perpignan, les armées de Louis XIII prennent Collioure et la ville, comme le Roussillon, passent aux mains des Français. Une domination qui devient officielle sous Louis XIV avec la signature du traité des Pyrénées en 1659. Tout au long du 17e siècle, Vauban, commissaire général des fortifications du roi, modernise la forteresse, surélevant les remparts, détruisant la ville haute attenante pour créer un fossé et dégager la vue.

 

Délaissé par les militaires au début du 20e siècle, le château accueillera les réfugiés de la Guerre d’Espagne (1936-1939) jugés dangereux. Finalement, restauré à partir de 1952, le château est aujourd’hui ouvert à la visite. Je vous le recommande pour son architecture, la découverte de son histoire, et la vue inégalée que l’on a sur la ville et les environs.



Riche d’histoire et de patrimoine, Collioure est un vrai coup de cœur. Pour ma part, j’y suis venu par le sentier du littoral qui, en une heure, vous permet de longer, depuis Le Racou (près d’Argelès), la côte Vermeille. Une côte qui doit son nom aux reflets de ses roches schisteuses au lever et coucher du soleil.

  

SOURCES

 

 

1 commentaire


Hello Igor. Bel article sur Collioure, une ville que j'adore ! J'y suis allée plusieurs fois, en arrivant par la mer depuis Argelès, comme tu le dis. Et c'est à chaque fois un émerveillement ! Et puis la balade dans les ruelles colorées, les terrasses pour se poser en bord de mer, les barques multicolores... bref un incontournable de la Côte Vermeille !

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