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11 NOVEMBRE 1920: GAMBETTA AU PANTHÉON

Dernière mise à jour : 28 août


Panthéon
Coeur de Gambetta au Panthéon

Le 11 novembre 1920, le cœur de Léon Gambetta, père fondateur de la IIIe République, est transféré au Panthéon, l’intronisant comme Grand Homme de la Nation. Mais qui est-il vraiment? Qui est ce Gambetta dont le nom nous est si familier?


LÉON GAMBETTA : FIGURE D’OPPOSITION AU SECOND EMPIRE


Fils d’immigrés italiens, Léon Gambetta naît le 2 avril 1838 à Cahors. Il est nationalisé Français à 21 ans alors qu’il étudie le droit à Paris, où il fréquente les milieux républicains. Devenu avocat en 1860, il se fait remarquer en 1869 lorsqu’il défend le journaliste républicain Charles Delescluze, initiateur d’une souscription pour ériger un monument en hommage au député républicain Alphonse Baudin tué sur une barricade alors qu’il manifestait contre le coup d’Etat du futur Napoléon III en 1851. Dès lors, Gambetta devient une figure de l’opposition au régime autoritaire et liberticide du Second Empire (1851-1870).



En 1869, il se présente aux élections législatives comme républicain à Marseille et dans la 1ère circonscription du département de la Seine (qui comprend le quartier de Belleville à Paris). Là, il rédige le célèbre «programme de Belleville» qui prône la liberté de la presse, le suffrage universel, la séparation de l'Église et de l'État, l'école gratuite, laïque et obligatoire, l'instauration d'un impôt sur le revenu, la suppression des armées permanentes, l’élection des fonctionnaires etc… Il est élu à Paris et à Marseille mais la guerre franco-prussienne va changer le cours des choses.


LÉON GAMBETTA, LA GUERRE FRANCO-PRUSSIENNE ET LA IIIe RÉPUBLIQUE


Bismarck, chef de la Prusse, souhaite unifier les états allemands pour reformer un empire d’Allemagne fort. Il trouve en la France un ennemi commun aux différents états existants et, après une provocation diplomatique rondement menée, il conduit la France de Napoléon III à déclarer la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870. Les défaites s’enchaînent pour la France jusqu’à celle de Sedan, le 1er septembre 1870, où Napoléon III, malade, est capturé et capitule le 2. La guerre est gagnée pour la Prusse. Elle est perdue pour la France. L’Alsace-Lorraine aussi.



Le 4 septembre 1870, une foule de Parisiens, motivée par les républicains, est rassemblée devant l’Assemblée Nationale et exige la déchéance de l’empereur, tout comme une partie des députés menés par Gambetta et Jules Favre qui incitent cette foule - qui ne tarde pas à envahir le Palais Bourbon - à se rendre à l’Hôtel de Ville pour proclamer la IIIe République. C'est la fin du Second Empire. La situation du régime républicain est cependant précaire, puisque le nord de la France est toujours occupé par les Prussiens qui finissent par tenir Paris en état de siège le 19 septembre 1870.



Gambetta, alors Ministre de la Guerre puis de l’Intérieur, s’enfuit le 7 octobre en montgolfière depuis la butte Montmartre pour gagner Tours où le gouvernement est réfugié. Face à l’avancée prussienne, ce gouvernement s’installera à Bordeaux le 9 décembre, avant de capituler devant les combats difficiles le 20 janvier 1871. L’armistice est signée le 26 janvier.


LÉON GAMBETTA, UNE CARRIÈRE POLITIQUE NATIONALE


Gambetta, en conflit avec d’autres membres du gouvernement, démissionne le 6 février 1871. Il est néanmoins élu dans 9 départements aux élections législatives organisées le 8 février, et il choisit symboliquement de représenter le Bas-Rhin destiné à devenir allemand. Il va cependant démissionner quand l’Alsace-Lorraine est cédée à la nouvelle Allemagne.

 

Déçu, il part pour l’Espagne. Il ne sera pas en France lors de l‘épisode de la Commune de Paris (18 mars-28 mai 1871). À son retour en juin, il est élu député de la Seine. Leader du groupe parlementaire l’Union Républicaine, il critique l’Assemblée Nationale toujours à majorité monarchique, et en 1875, il contribue à faire voter les Lois Constitutionnelles sur lesquelles il a travaillé, et qui instaurent définitivement la IIIe République et en organisent les pouvoirs.


Leader du groupe parlementaire l’Union Républicaine, il critique l’Assemblée Nationale toujours à majorité monarchique, et en 1875, il contribue à faire voter les Lois Constitutionnelles sur lesquelles il a travaillé, et qui instaurent définitivement la IIIe République et en organisent les pouvoirs.


En 1876 et en 1877, il contribue aussi au succès des Républicains qui sont majoritairement élus aux élections législatives. Il prend ensuite la présidence de la Chambre des Députés en 1879, puis il est nommé Président du Conseil (notre Premier Ministre) en novembre 1881. Le 14 janvier 1882, il dépose un projet de réforme constitutionnelle pour un exécutif plus fort mais il échoue, et le 30 janvier son gouvernement tombe. Il se retire alors dans sa maison des Jardies à Sèvres où il meurt d’une pérityphlite (inflammation du gros intestin) le 31 décembre 1882 à 44 ans.


Il est enterré à Nice, auprès de son père. Mais si son corps y est toujours, son cœur, lui, repose désormais au Panthéon.


11 NOVEMBRE 1920 : LÉON GAMBETTA ENTRE AU PANTHÉON


Grand orateur, engagé pour plus de justice et d’égalité, Léon Gambetta est un homme politique emblématique de la figure républicaine. Son cœur sera transféré au Panthéon le 11 novembre 1920 à l’occasion des 50 ans de la IIIe République, et deux ans après l’armistice de la première guerre mondiale.



Si vous ne l’avais jamais fait, je vous invite à visiter le Panthéon, à Paris. Un lieu majestueux, d’abord religieux, qui est devenu le temple des Grands Hommes et Grands Femmes de notre Histoire.

1 commentaire


Magnifique article qui soulève un aspect méconnu de cette journée historique ! Ce qui frappe dans cette cérémonie du 11 novembre 1920, c'est la dualité symbolique entre l'hommage à Gambetta et l'inhumation du Soldat Inconnu.

Un détail fascinant : l'urne funéraire de quartzite rouge russe qui accueille le cœur de Gambetta provient du même lot de pierre que celui utilisé pour le tombeau de Napoléon aux Invalides. Cette coïncidence matérielle illustre parfaitement la continuité des grands desseins français à travers les régimes.

La cérémonie marque paradoxalement la fin d'une tradition : celle des pèlerinages populaires aux Jardies, résidence de Gambetta à Sèvres. Pendant quarante ans, les républicains s'y rendaient pour honorer sa mémoire. Le transfert au Panthéon, censé magnifier son…

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