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EXPOSITION: «ALAÏA COLLECTIONNEUR» AU PALAIS GALLIERA. L’HISTOIRE ET LA PASSION DE LA MODE


À partir de ce mercredi 27 septembre, et jusqu’au 21 janvier 2024, le Palais Galliera – Musée de la Mode de Paris propose une toute nouvelle exposition autour du créateur de mode franco-tunisien, Azzedine Alaïa (1935-2017): «Azzedine Alaïa, couturier collectionneur».


Comme son nom l’indique, cette exposition inédite ne met pas directement l’accent sur les talents de grand couturier du créateur lui-même, mais plutôt sur ses qualités méconnues d’historien passionné de la mode. Grand technicien de la coupe, célèbre pour son travail précis des matières et ses silhouettes élégantes et intemporelles, Azzedine Alaïa était aussi un grand collectionneur. Une collection encore jamais dévoilée au grand public, qui commence en 1968 avec les pièces qu’il récupère à la fermeture de la maison Balenciaga, et qui se prolongera jusqu’à sa disparition en 2017.

Au total, la Fondation Azzedine Alaïa recense quelques 20 000 pièces et archives de créateurs et de grandes maisons de mode acquises au fil des années par le célèbre couturier, et qui vont de la Haute Couture de la fin du 19e siècle à des modèles plus contemporains. Un catalogue impressionnant et précieux, qui rend hommage à celles et ceux qui, par leur talent, leur créativité et leur audace, ont fait l’histoire de la mode; et qui témoigne rétrospectivement de la richesse de cette création mode pour laquelle Azzedine Alaïa entretenait une véritable passion.


Sélectionnées par les commissaires d’exposition, Miren Arzalluz, Directrice du Palais Galliera, Olivier Saillard, Directeur de la Fondation Azzedine Alaïa, assisté d’Alice Freudiger, ce ne sont pas moins de 140 pièces d’exceptions qui sont présentées dans les galeries du Palais.


Créées par des grands noms de la mode d’hier et d’aujourd’hui, elles sont signées:

  • Cristóbal Balenciaga (1895-1972), créateur espagnol installé à Paris en 1937, maître de la coupe, qui révolutionnera la création mode par sa technique, son style minimaliste et les lignes épurées et élégantes de ses silhouettes architecturales.

  • Carven, de son vrai nom Marie-Louise Jeanne Carmen de Tommaso (1909-2015), qui, par des jeux de proportions innovants, k’utilsation de matières parfois simples comme le coton, et une fraîcheur de style, allègera et modernisera la silhouette des femmes.

Alaia Collectionneur, Galliera, Carven
  • Madame Grès, de son vrai nom Germaine Emilie Krebs (1903-1993), qui proposera des créations intemporelles, marquées par une technique quasi sculpturale du drapé et une maîtrise de la coupe et de la matière.

  • Madeleine Vionnet (1876-1975), dont l’apporche innovante de la coupe a contribué à redéfinir la mode féminine des années 1920-30, notamment par des drapés artistiques et des coupes en biais qui mettaient en valeur la fluidité des tissus.

  • Elsa Schiaparelli (1890-1973), couturière surréaliste, connue pour son rose «Shocking» et ses collaborations avec des artistes comme Jean Cocteau ou Salvador Dali.

  • Paul Poiret (1879-1944), qui libéra le corps des femmes en délaissant le corset dans les années 1910, et qui influencera la mode des années 1920 avec un style quasi artistique inspiré d’exotisme et d’orientalisme.

  • Gabrielle Chanel (1883-1971), célèbre créatrice française qui révolutionne la mode des années 1920 avec l’utilisation de matières, comme le jersey, pour des pièces habillées, et le lancement de la petite robe noire, mais aussi celle des années 1950 avec son iconique tailleur en tweed.

  • Charles-Frederick Worth (1825-1895) est, à la fin du 19e siècle, l’inventeur de la Haute Couture parisienne et des grands principes qui rythment encore la mode d’aujourd’hui: défilés, renouvellement des collections, statut de créateur…

  • Jacques Doucet (1853-1929), connu pour son style avant-gardiste et sa passion pour l'art (il collaborera avec des artistes comme Picasso ou Braque), crée une mode caractérisée par des silhouettes fluides, des tissus luxueux et des influences orientales.

  • Jeanne Lanvin (1867-1946), célèbre pour ses lignes sobres et intemporelles, crée sa marque en 1885. Elle connaît le succès dans les années 1910-1920 avec des « robes de style » aux volumes innovants, puis dans les années 1930 avec des robes longues aux coupes simples mais sophistiquées.

  • Nina Ricci, née Maria Nielli (1883-1970) réalise une mode élégante et discrète, adaptée à la personnalité de chacune de ses cliente.

  • Jean Patou (1887-1936), innove avec des tenues à la fois sophistiquées et pragmatiques qui s’adaptent pour le jour comme pour le soir. Il invente les premières lignes de mode sport et le monogramme aujourd’hui incontournable.

  • Christian Dior (1905-1947), qui a révolutionné la mode en 1947 avec son New Look qui influencera la mode d’après-guerre et définira la silhouette féminine des années 1950.

  • Jacques Fath (1912-1954) dont les créations -tailleurs glamour, robes du soir au drapé asymétrique- influenceront la couture d’après-guerre.

  • Pierre Balmain (1914-1982) qui influencera les années 1950 avec son style ‘Jolie Madame’ caractérisé par des coupes impeccables, des lignes épurées et une attention portée aux détails.

Alaia Collectionneur, Galliera, Pierre Balmain
  • Pierre Cardin (1922-2020), célèbre dès les années 1960 pour son style futuriste et avant-gardiste, mais aussi ses designs géométriques, ses coupes audacieuses et ses expérimentations avec des matériaux modernes, comme le vinyle et le plastique.

  • André Courrèges (1923-2016), avec son style futuriste et minimaliste qui met l'accent sur la fonctionnalité, la simplicité et la jeunesse, contribuera à l'évolution de la mode vers une esthétique plus moderne, avec des créations aux lignes épurées, aux formes géométriques et aux coupes courtes, notamment les célèbres "mini-robes".

  • Hubert de Givenchy (1927-2018), célèbre pour son style élégant et raffiné, et sa mode caractérisée par des lignes épurées, des coupes impeccables et une sophistication intemporelle.

  • Yves Saint-Laurent (1936-2008), reconnu pour sa maîtrise des coupes, de la couleur et du contraste, et son style novateur comme sa capacité à briser les conventions qui ont eu une influence majeure sur la mode du 20e siècle, notamment par l’introduction des éléments du vestiaire masculin dans la mode féminine.


… mais aussi de noms peut-être moins connus aujourd’hui et qui ont pourtant compté dans l’histoire de la création mode, tels:

  • Charles James (1906-1978), styliste américain reconnu alors pour son exigence de coupe et ses collections structurées.

  • Adrian Adolph Greenberg, dit Adrian (1903-1959), créateur américain qui imposera le galmour hollywoodien.

  • Claire McCardell (1905-1958), créatrice américaine qui posera les bases du stylisme moderne, avec des structures allégées et des parti-pris fonctionnels.

  • Jeanne Paquin (1869-1936), qui saura conquérir la mode internationale avec des lignes aux coupes à la fois douces et structurées.

  • Jenny, de son vrai nom Jeanne Sacerdote (1872-1962), connue pour ses robes du soir subtilement luxueuses.

  • Boué Sœurs, un duo créé en 1899 et composé de Sylvie Montégut et Jeanne d’Etreillis, qui sauront imposer leur style à coups de rubans de couleurs, de dentelles et de broderies savamment placées.

  • Callots Sœurs, du nom de quatre sœurs qui, dans les années 1910, créeront une mode inspirée de l’orientalisme au goût de l’époque.

  • Mariano Fortuny (1871-1949) qui, à la fois artiste, décorateur et créateur de mode, imaginera des pièces aux formes simples mais aux motifs et aux inspirations orientales ou antiques sophistiqués, pour un style des plus raffinés.

  • Myrbor, une maison de mode, de tapis et de décoration créée par Marie Cuttoli (1871-1973) en 1922, dont les pièces, rares, étaient semblables à de véritables œuvres d’art.

  • Alfred Lenief (1890- ?), créateur perfectionniste, reconnu pour ses lignes étirées et ses talents de coloriste qui donneront des pièces très sophistiquées.

  • Lucien Lelong (1889-1958) dont les pièces classiques et élégantes marqueront les années 1930-40, est aussi connu pour avoir, en tant que président de la chambre syndicale de la couture, tenu tête aux Allemands et ainsi maintenu actifs les métiers de la mode pendant la seconde guerre mondiale.

  • Jacques Griffe (1909-1996), ancien collaborateur de Madeleine Viuonnet, se fait connaître par la précision de ses coupes, notamment sa maîtrise de la technique du biais, et l’élégance de sa mode dont les robes drapées ont fait le succès.

  • Jean Dessès (1904-1970), qui ouvre sa maison de couture à Paris en 1937, se fait un nom dans les années 1950 grâce à ses robes de cocktail aux drapés accentués par la fluidité des tissus qu’il utilise.

  • Raphaël, de son vrai nom Rafael López Cebrián (1900-84), né à Madrid, s’installe à Paris en 1924 où ses manteaux et robes riches d’ornementations feront son succès.

  • Edward Molyneux (1891-1974), illustrateur de mode devenu créateur, il s’attache à la précision des lignes et des couleurs.

  • Augusta Bernard (1886-1950), grande technicienne de la coupe en biais, propose des robes de style néoclassiques, à la fois somptueuses et épurées.

  • Lucile Manguin (1905-1990), fille du peintre Henri Manguin, ouvre sa maison de mode en 1930 où ses inspirations artistiques se mêlent à son sens des volumes.

  • Mainbocher, de son vrai nom Main Rousseau Boucher (1891-1976), est un illustrateur de mode américain, devenu directeur du Voigue France dans les années 1920, puis couturier, reconnu pour ses robes intemporelles créées à partir de tiuss de chemise d’homme.

  • Rudi Gernreich (1922-1985), célèbre dans les années 1960 pour son style audacieux, minimaliste et fonctionnel, avec des coupes simples, des lignes épurées et une préférence pour les vêtements sans ornements inutiles.

L’exposition se conclut par des œuvres plus contemporaines de créateurs de la fin du 20e et du début du 21e siècle, comme Alexander McQueen, Nicolas Ghesquière pour Balenciaga, Comme des garçons, Jean-Paul Gaultier, Junya Watanabee, Thierry Mugler, Vivuenne Westwood, Yohji Yamamoto…


En bonus, trois costumes réalisés en 1919 par Henri Matisse pour l’opéra ‘Le Chant du rossignol’ d’Igor Stravinsky, et conservés par Azzedine Alaïa, sont visibles au Musée d’Art Moderne de Paris, en face du Palais Galliera, et sur présentation de votre entrée de l’exposition.


Ne manquez pas également l’exposition «ALAÏA / GRÈS, AU-DELÀ DE LA MODE» jusqu’au 11 février 2024 à a Fondation Azzedine Alaïa (18, rue de la Verrerie, Paris 4e) -tous les détails dans l’article dédié sur ce blog.

À PROPOS D’AZZEDINE ALAÏA

Né à Tunis le 26 fév.1935, installé à Paris en 1956, où il travaille dans l’ombre pour habiller de riches clientes, et révélé au public à la fin des années 1970, le couturier Azzedine Alaïa inventera une silhouette féminine nouvelle qui définira la femme des années 80: forte, confiante, belle et audacieuse, sublimée par une mode unique et intemporelle qui, à l’image du sculpteur passionné qu’il est aussi, vient souligner à la perfection les courbes et les lignes d’un corps ultra-féminisé et puissant.


MON AVIS SUR CETTE EXPOSITION

Surprenante par la richesse et la diversité des pièces et créateurs présentés, cette exposition est aussi bien adaptée pour les connaisseurs et les amateurs de mode, qui retrouveront ici des pièces emblématiques de l’histoire de la mode et appréhenderont plus spécifiquement la relation intime entre Azzedine Alaïa et la création mode ; que pour les novices qui, grâce au talent de collectionneur-historien du créateur franco-tunisien, pourront mieux comprendre les évolutions créatives de la mode et ses influences du 19e siècle à aujourd’hui.


INFORMATIONS PRATIQUES

L’exposition « Azzedine Alaïa, couturier collectionneur » se tient du 27 septembre 2023 au 21 janvier 2024.

Elle est ouverte tous les jours de 11h à 19h.

Tous les détails sur le site du Palais Galliera.


SOURCES

  • Visite de l'exposition

  • Dossier de presse de l'exposition.

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