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LA BIJOUTERIE FOUQUET PAR MUCHA AU MUSÉE CARNAVALET


Suivez-moi aujourd’hui dans un musée passionnant: le Musée Carnavalet-Histoire de Paris. Rouvert il y a un an après quatre années de rénovation, il propose une histoire chronologique et complète de Paris, de la préhistoire à nos jours, à travers 3800 œuvres réparties entre deux sublimes hôtels particuliers des 16e et 17e siècles: les hôtels Carnavalet et Le Peltier Saint-Fargeau.


Aujourd’hui, c’est dans la partie dédiée à la Belle Epoque et au rayonnement du Paris de la fin du 19e et du début du 20e siècle que je vous conduis. Ici, grâce aux décors particulièrement remarquables de la bijouterie Fouquet, reconstitués et ainsi présentés au sein des collections du musée Carnavalet, vous êtes immédiatement immergés dans le style Art Nouveau, né en Belgique et développé en France, qui va dominer l’architecture, les arts décoratifs puis les arts plastiques (peintures, sculpture) jusqu’à la Première Guerre Mondiale. Un style caractérisé par des lignes courbes et élégantes; des motifs floraux, végétaux ou animaliers inspirés de la nature; des silhouettes féminines élancées et idéalisées aux cheveux extra longs, flottants et évanescents. Un style qui remettra aussi la couleur au cœur des arts et de l’architecture.


Pour réaliser les décors de sa bijouterie, présentés ici au musée Carnavalet, Georges Fouquet (1862-1957) va faire appel au Tchèque Alfons Mucha (1860-1939), artiste illustrateur incontournable et emblématique de l’Art Nouveau dès la fin du 19e siècle. Mucha est né le 24 juillet 1860 en Moravie, une région aujourd’hui en partie englobée dans la Tchéquie. Après être passé par Prague, Vienne ou encore Munich, il arrive à Paris en 1887 pour étudier l’art. En parallèle, il va peu à peu se faire connaître en produisant des revues, en illustrant des catalogues ou en réalisant de sublimes affiches publicitaires. Ses portraits de la célèbre actrice Sarah Bernhardt, comme ceux de nombreuses femmes au style vaporeux et typiquement Art Nouveau, vont faire sa renommée. A tel point qu’il est récompensé officiellement pour ses talents à l’occasion de l’Exposition Universelle de Paris en 1900, notamment grâce à une collection de bijoux qu’il a dessinée.

C’est ainsi qu’en 1901, Georges Fouquet invite Mucha à concevoir les décors de sa nouvelle bijouterie située au 6 de la rue Royale, entre la place de la Concorde et la Madeleine. L’artiste crée une boutique moderne et fonctionnelle (l’Art Nouveau se veut en effet une quête à la fois d’esthétisme et de fonctionnalité), conçue comme une œuvre d’art à part entière. Mosaïques, mobiliers, vitrines, vitraux, luminaires, poignées de porte… tout dans les décors et les volumes est d’inspiration naturaliste, à grand renfort de courbes, de motifs végétaux et floraux, ou encore animaliers (les paons en bronze derrière et au-dessus du comptoir sont magnifiques). Figure centrale de l’œuvre de Mucha, la femme, élégante, est présente ici aussi, mais essentiellement en devanture de la boutique ou par touche à l’intérieur. Oniriques, féériques et quasi fantasmagoriques, les décors puissants imaginés par Alfons Mucha surprendront, fascineront et séduiront ses contemporains. Démonté en 1923, le décor de la boutique sera en majorité donné au musée Carnavalet par Georges Fouquet.


Si vous ne connaissez pas le musée Carnavalet, n’hésitez pas! Il est gratuit et regorge de trésors, et pour découvrir la richesse des collections n’hésitez pas à y revenir plusieurs fois.

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Sources


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