top of page

LA CHAPELLE EXPIATOIRE À PARIS

Dernière mise à jour : 21 janv.

Aujourd’hui, je vous emmène visiter la Chapelle Expiatoire à Paris. Ce monument commémoratif érigé en mémoire de Louis XVI et Marie-Antoinette après le 1er Empire est très peu connu des parisiens et des touristes. Pourtant, il se trouve au cœur d’un quartier très fréquenté: le quartier Haussmann. Je vous propose de me suivre pour en savoir plus.


Nous sommes donc aujourd’hui à Paris, boulevard Haussmann, aux portes de la Chapelle Expiatoire. Au premier abord, lorsqu’on arrive au niveau du square au 29 de la rue Pasquier dans le 8ème arrondissement, on ne soupçonne pas l’histoire qui se cache derrière les quelques arbres et les murs qu’on aperçoit de l’extérieur.

En réalité, se trouve ici un monument mémoriel dressé sous la Restauration pour rendre hommage au dernier couple royal de l’Ancien Régime : Louis XVI et Marie-Antoinette qui règneront sur le Royaume de France de 1774 à 1793. Le Roi et la Reine seront exécutés pendant la Révolution Française, respectivement le 21 janvier 1793 et le 16 octobre 1793, sous le couperet de la guillotine, sur la Place de la Révolution - ex Place Louis XV qui deviendra la Place de la Concorde en 1795.


Je vous propose d’entrer dans le détail de cet édifice peu connu mais qui a son importance pour mieux connaître le Paris post-révolutionnaire.


Un peu d’histoire :


Commençons par un peu d’histoire.

En lieu et place de la Chapelle Expiatoire se trouvait à partir de 1721 un petit cimetière paroissial: le cimetière de la Madeleine.

Ce lieu de sépulture est surtout connu pour son rôle pendant la Révolution. Il accueillera les restes de quelques 510 victimes de la guillotine révolutionnaire.


Pour mieux comprendre le contexte, je vous propose un petit point histoire ! Je vais essayer ici de résumé la période révolutionnaire.

On situe souvent le début de la Révolution Française au 14 juillet 1789 et à la prise de la Bastille. En réalité, tout commence quelques années plus tôt.

  • Depuis le début de son règne en 1774, Louis XVI tente de réformer le pays qui s’endette. Un déficit qui s’aggrave avec l’intervention française dans la guerre d’indépendance des États-Unis contre la couronne anglaise (pour rappel, la paix est signée le 3 septembre 1783 à Paris). Plusieurs ministres des finances se succèdent pour redresser le pays : le populaire Necker tout d’abord, puis Calonne. Tous deux s’attaquent aux privilèges et souhaitent refondre la fiscalité de manière plus uniforme et égalitaire. Les notables et les nobles s’opposent bien sûr à cette réforme en 1783. Elle est abandonnée.

  • En 1787, le Principal Ministre d’État (notre Premier Ministre actuel), Loménie de Briennetente aussi sa chance en réformant le cadre fiscal mais aussi judiciaire. Le Parlement de Paris, qui siège dans le Palais de la Cité, au-dessus de la Conciergerie, invalide ces réformes. Le 5 mai 1788, les parlementaires s’insurgent même contre une réforme de la justice. Le Roi impose ses réformes. À la suite de l’arrestation de parlementaires par la garde royale à Paris mais aussi en Province, à Grenoble ou Troyes par exemple, des manifestations populaires vont avoir lieu, notamment à Paris, le 2 août 1788 place Dauphine, où une partie du peuple s’inquiète du contrôle de la justice par le pouvoir royal.

  • 1789: Dans ce contexte et alors que les trois ordres qui composent la nation -Noblesse, Clergé, Tiers-Etat- s’opposent aux réformes de l’impôt qu’il propose, Louis XVI est contraint de convoquer les États Généraux qui s’ouvrent le 4 mai 1789 à Versailles. Il s’agit de trouver une solution pour sauver les finances du royaume. Ce qui est important ici, c’est que toutes les couches de la société demandent un changement économique ou social. Les députés du Tiers-Etat (l’ordre qui représente le peuple) sont les plus nombreux. Mais le vote par « ordre » et non par « tête » l’s empêche de peser face au Clergé et à la Noblesse qui s’opposent à leurs propositions. Par ailleurs, chaque ordre à l’habitude de siéger et débattre séparément. Le Tiers-Etats souhaite rassembler les députés en «Assemblée Commune» pour plus de cohésion, mais aussi pour imposer la vérification des pouvoir de chaque député et la légitimité de chacun à siéger ici. Ils veulent aussi revoir le mode de vote avant de continuer les débats. Le Clergé dans sa majorité, et la Noblesse dans sa totalité, refusent. Le 15 juin 1789, les députés du Tiers-Etats valident une mention proposée par le député Sieyès qui doit valider, avant tout rassemblement et prise de décision, la légitimité de chaque député comme représentant « connu et vérifié » de la nation française. Le 17 juin 1789, le Clergé et la Noblesse ne réagissant pas, les députés du Tiers-Etats réunis dans la salle du Jeu de Paume se proclament en assemblée délibérante représentative du peuple. Ils prennent alors le nom « d’Assemblée Nationale » et font le serment de donner une constitution à la France pour fixer le rôle de chaque pouvoir. Louis XVI envoie ses gardes pour exiger l’évacuation de la salle. Les députés restent immobiles et jurent de ne pas se séparer tant que la France n’aura pas de Constitution solide. Mirabeau sort alors sa célèbre phrase aux gardes royaux : « Allez dire à votre maître que nous sommes ici par la volonté du peuple et qu’on ne nous en arrachera que par la puissance des baïonnettes. ». L’Assemblée Nationale constituante s’impose alors en contre-poids au pouvoir royal. C’est là le véritable début de la Révolution. Tout au long de 1789 des révoltes populaires, les manifestations de ceux qu’on appelle les « sans-Culottes », et les réformes législatives vont s’alterner. Le 12 juillet, le renvoie du ministre des finances Necker, populaire pour n’avoir pas voulu augmenter l’impôt, avive la fureur du peuple de Paris déjà en colère face à l’augmentation du prix du pain.

Point anecdote ! pourquoi parle-t-on à cette période de Sans-Culottes ?

Alors cela ne signifie pas que les hommes de l’époque préféraient être à l’aise dans leurs vêtements et prôner une certaine forme de naturisme. Non, en fait, les sans-culottes désignent des hommes du peuple parisien, souvent des artisans, qui portaient le pantalon des travailleurs et non la « culotte », ce pantalon court qui habillait les aristocrates et les bourgeois. Actifs pendant la Révolution, ils vont développer une culture révolutionnaire propre et se distinguer par le port de la cocarde tricolore et du bonnet phrygien.

  • Alors nous sommes toujours le 12 juillet. En parallèle des mouvements populaires, afin de calmer les esprits, le Prévot des Marchands de Paris, l’ancêtre de notre maire, Jacques de Flesselles, décide de créer des milices pour soutenir et défendre l’Assemblée Nationale. Cette milice portera une cocarde pour se distinguer.

Point anecdote ! pourquoi la cocarde tricolore ?

Le 12 juillet 1789, dans les jardins du Palais Royal, le journaliste Camille Desmoulins interpelle la foule. Il scande que Necker a été renvoyé et que les bataillons suisses et allemands qui composent la garde royale sont prêts à intervenir pour égorger le peuple. Il appelle aux armes et cueille sur un arbre une feuille verte, couleur de l’espérance, qu’il met en cocarde en signe de rassemblement pour tous les amis de la Révolution. On abandonne très vite la couleur verte qui est celle du Comte d’Artois, frère du Roi. Pour se reconnaitre, la milice créée le 13 juillet portera ainsi une cocarde bleue et rouge aux couleurs de Paris. Dans les heures qui suivent, les citoyens sont fortement invités à porter la cocarde à laquelle on a ajouté le blanc symbole de la nation. On dit aussi que le blanc était la couleur des militaires et que l’ajouter marquait l’alliance étroite entre citoyens et armée. On note que le bleu, le rouge et le blanc sont les couleurs de Louis XVI également. Il ne se sent donc pas offusqué de ce choix.


  • Reprenons. Nous sommes maintenant le 14 juillet. Pour armer les milices, le peuple se rend aux Invalides pour prendre des armes. Il se dirige ensuite vers la prison de la Bastille où serait entreposés poudre et canons. Après des négociations échouées, des tirs sont échangés et des émeutiers tués. Le peuple veut forcer les portes. Le gouverneur de la Bastille, de Launay, accepte d’ouvrir en promesse de non-agression de la part des émeutiers. Ces derniers entrent, prennent les armes et libères les quelques 7 prisonniers qui s'y trouvent encore. Ils tuent de Launay et de Flesselle, accusé lui de traitrise, dont ils promènent les têtes sur une pique. Le soir on réveille Louis XVI pour lui apprendre la nouvelle. Il pose alors sa célèbre question : « Mais, c’est une révolte ? », ce à quoi on lui répond : « non, Sire, c’est une Révolution ! ».

  • Trois jours après, le 17 juillet, Louis XVI se rend à l’Hôtel de Ville rencontrer le nouveau maire Bailly. Il risque sa peau et il le sait. Il est accueilli par une haie de gardes nationaux et non royaux qui crient « Vive la Nation ! » au lieu de « Vive le Roi ! ». Lafayette remet à Louis XVI la nouvelle cocarde tricolore. On raconte qu’il aurait dit au Roi que le blanc, couleur des Bourbons, avait été ajouté en son honneur. Certainement un moyen de faire accepter le port de la cocarde au Roi. Louis XVI reconnait alors timidement -avait-il le choix ?- la nomination de Bailly comme maire de Paris et la formation d’une Garde Nationale, et non plus royale, dirigée par le Général Lafayette.

Point anecdote ! que célèbre-t-on le 14 juillet ?

Et bien non, il ne s’agit pas de la prise de la Bastille, mais de la commémoration de la Fête de la Fédération qui se tient le 14 juillet 1790 sur le Champs de Mars. Il s’agit alors de fêter la nation unifiée, en présence du Roi et de la Reine qui prêtent serment à la Nation et à la Loi, tandis que le peuple prête serment à la Nation, à la Loi et au Roi, le tout dans un climat d’union. Cette date sera célébrée comme Fête Nationale à partir de 1880, sous la 3e République.


  • Poursuivons l’histoire de la Révolution. Nous sommes désormais le 4 août 1789. L’Assemblée Nationale vote l’abolition des privilèges et proclame la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen le 26 août. C’est la fin de la société d’ordres qui structurait la France depuis le Moyen-Âge.

  • Le 5 octobre, une foule de femmes, rejointe par les hommes, quittent Paris pour Versailles. Elle réclame du pain et le retour de la famille royale à Paris. Elle exige aussi la ratification de décrets concernant la Constitution et la Déclaration des Droits de l’Homme par le Roi. Une délégation est reçue par Louis XVI qui promet du pain et signe les décrets. Il demande la nuit pour réfléchir au retour à Paris, protégé par la garde nationale commandée par le Général Lafayette. Le matin du 6 octobre vers 5h, des manifestants virulents lancent l’assaut sur le palais. Les esprits se calment à l’arrivée de Lafayette, mais la famille royale est contrainte de quitter Versailles et de rejoindre le Palais des Tuileries à Paris. Elle ne reverra plus jamais Versailles. Ces journées des 5 & 6 octobre 1789 sont cruciales. Le pouvoir politique bascule de Versailles vers Paris, et la Déclaration des Droits de l’Homme, comme la Constitution, sont ratifiées par Louis XVI.

  • Je vais écourter un peu et me rendre directement le 20 juin 1791. Après une fuite avortée, la famille royale est rattrapée à Varennes en Lorraine. L’image du Roi est ternie. La relation de confiance est rompue.

  • Le 17 juillet 1791 des républicains manifestent pour réclamer la destitution de Louis XVI. Cette manifestation est pourtant interdite par la Commune de Paris, le gouvernement révolutionnaire qui s’est installé à Paris après la prise de la Bastille. Face aux manifestants, la Garde Nationale commandée par le Général Lafayette décide d’intervenir et commet l’erreur de tirer sur la foule. C’est ce qu’on appelle le « Massacre du Champs de Mars». Cet événement va là aussi attiser les colères. .

  • Le 1er octobre 1791, une Constitution instaure une Monarchie Constitutionnelle. Le Roi conserve son droit de veto aux lois de l’Assemblée (d’où son surnom de Monsieur Veto ensuite). Mais alors que l’Autriche et la Prusse appellent à une alliance contre la France révolutionnaire, l’Assemblée, et donc la France, déclare la guerre à l’Autriche le 20 avril 1792 et à la Prusse fin mai. La famille royale et notamment Marie-Antoinette, d’origine autrichienne, est accusée de trahison et de vouloir s’allier aux pays ennemis en leur fournissant des informations.

  • Le 10 août 1792, à l’instigation de l’avocat Danton notamment, le peuple de Paris envahit le Palais des Tuileries. Le Roi ordonne de ne pas tirer sur le peuple. Finalement, les gardes tirent. C’est un massacre. Le soir même, l’Assemblée vote la déchéance du roi. La famille royale est arrêtée et enfermée à la prison du Temple le 13 août. C’est la fin de la Monarchie et de l’Ancien Régime.

  • Le 21 septembre 1792, la Convention Nationale élue pour rédiger la première constitution républicaine proclame la République. L’ex-roi Louis XVI va alors être jugé entre le 10 et le 26 décembre 1792. Le verdict tombe le 20 janvier 1793 : accusé de haute trahison, il est condamné à mourir sur l’échafaud le lendemain. Louis XVI meurt ainsi le 21 janvier 1793 à 10 h 22 sur la place de la Révolution (ancienne place Louis XV, devenue en 1795 la place de la Concorde).

  • Toujours en vie Marie-Antoinette concentre toutes les haines des révolutionnaires et du peuple qui dénoncent cette « étrangère », cette « Autrichienne » que l’on décrit comme insensible aux difficultés des Français. On la juge responsable des mauvaises finances de la France -on l’appelle même « Madame Déficit ». On la dit traitre et prête à tout pour vendre la France aux armées étrangères contre-révolutionnaires. Dans la nuit du 1er au 2 août 1793, elle est transférée à la Conciergerie en vue de son procès.

  • Car il faut savoir qu’en 1793, les menaces intérieures (guerre civile entre révolutionnaires et contre-révolutionnaires) et extérieures (coalition des nations européennes pour envahir la France et rétablir la monarchie) conduisent les révolutionnaires à installer une Dictature de Salut Public. Il s’agit d’une dictature qui doit être provisoire et qui est exercée collectivement pour sauver la jeune république. C’est le début de la Terreur avec l’instauration d’une « justice d’exception », c’est-à-dire une justice dérogatoire au droit commun, afin de juger les actes de ceux qui menacent la République. L’outil principal de cette justice d’exception est le Tribunal Révolutionnaire situé dans le Palais de la Cité, au-dessus de la Conciergerie qui abrite la prison. On appellera plus tard cette période entre le printemps 1793 et le printemps 1795 « la Terreur » durant laquelle on juge et condamne sans concession les ennemis de la Liberté et de la Révolution. Des accusés qui meurent souvent sous le couperet de la guillotine, même si plus d’un tiers des condamnés y échappent.

  • Revenons à Marie-Antoinette. Elle est donc à la Conciergerie. Le 3 octobre 1793 commence son procès devant le Tribunal Révolutionnaire. 3 chefs d’accusations : collusion avec l’Autriche, dépenses excessives et opposition à la Révolution. Ses avocats, réputés, Claude Chauveau-Lagarde et Guillaume Alexandre Tronçon-Ducoudray, n’auront que deux jours pour se préparer. Elle est finalement condamnée à mort par décapitation. La veille de son exécution, elle écrit une lettre déchirante à sa belle-sœur, Madame Elisabeth. Une lettre dans laquelle elle dit adieu à ses enfants : le Dauphin Louis-Charles, qui devient Louis XVII à la mort de son père et qui décèdera à la Prison du Temple ; et Marie-Thérèse qui survivra à la Révolution et épousera son cousin, Louis-Antoine d’Artois, duc d’Angoulême le 9 juin 1799. Elle leur demande de ne jamais se venger. Et elle pardonne à ses détracteurs. Le 16 octobre 1793 à 10h du matin, on lui lit la sentence. On lui coupe les cheveux, on l’habille d’une simple chemise blanche, et elle monte dans une simple charrette, les mains liées dans le dos par le bourreau Sanson. Pour Louis XVI, on avait accepté qu’il soit en habit et transporter en carrosse. Pour Marie-Antoinette, on ne fait aucune concession. Le comédien Grammont suit le cortège et est payé pour l’insulter et haranguer la foule tout au long du trajet jusqu’à la Place de la révolution. Un trajet qui durera près de deux heures. A midi elle arrive près de l’échafaud. On raconte qu’en montant, elle marche sur le pied du bourreau et s’excuse d’un « Monsieur, je vous demande pardon, je ne l’ai pas fait exprès ». Finalement, elle monte sur la guillotine. A 12.15, l’ancienne reine n’est plus. Les cris de « Vive la République » retentissent alors.

  • A l’été 1794, les Français s’insurgent de plus en plus contre ce régime de Terreur. Robespierre, qui incarne la Dictature de Salut Public, et Antoine Fouquier-Tinville, l’accusateur public qui gère les procès, sont guillotinés. La Terreur s’arrête quelques mois plus tard, et on revient à une justice ordinaire. Il faut maintenant terminer la Révolution. Le 22 août 1795, une nouvelle Constitution est votée.

  • Le 26 octobre 1795, la Convention Nationale qui avait rédigé la première constitution républicaine en 1792, et qui dirigeait, est remplacée par le Directoire, qui met à la tête du pays Cinq Directeurs, ou chefs de gouvernement.

  • C’est ensuite le Consulat qui s’impose à partir du 10 novembre 1799 suite au coup d’état du 18 brumaire de l’an VIII (i.e. le 9 novembre 1799 : je rappelle qu’avec la 1ère République on a délaissé le calendrier chrétien pour le calendrier révolutionnaire). Le général Napoléon Bonaparte en est l’un des principaux protagonistes. Il devient Premier Consul, et le reste jusqu’à la proclamation du 1er Empire le 18 mai 1804, dirigé par Napoléon 1er, donc, Empereur des Français de 1804 à 1815.

  • Après le 1er Empire vient la Restauration avec le retour de deux Rois de France sur le trône : les frères de Louis XVI, Louis XVIII (1814/15-1824) et Charles X (1824-1830). Cette période est appelée la «Restauration» puisque c’est un retour à la dynastie des Bourbon de l’Ancien Régime. C’est sous cette période qu’est érigée la Chapelle Expiatoire.

Alors après cette longue parenthèse qui vous a été utile je l’espère, revenons à notre visite du jour. A leur mort, Marie-Antoinette et Louis XVI seront enterrés dans une fosse commune au cimetière de la Madeleine dont je vous parlais en introduction.


A la Restauration, lorsque le Comte de Provence, frère de Louis XVI, monte sur le trône en 1814 et devient Louis XVIII, il décide de réhabiliter le règne de son frère et de sa belle-sœur.


Il fait tout d’abord transférer les dépouilles de Louis XVI et Marie-Antoinette à la Basilique de Saint-Denis où reposent tous les Rois depuis Dagobert 1er (629-639). Il fait également de la Conciergerie l’un des principaux lieux de mémoire royalistes en créant une chapelle expiatoire en lieu et place de la cellule de Marie-Antoinette.


Enfin, il décide d’aller plus loin pour raviver la mémoire de la famille royale. Sur le cimetière de la Madeleine, il fait édifier une chapelle expiatoire en souvenir de Louis XVI et Marie-Antoinette. De style néo-classique, elle est construite par l’architecte François-Léonard Fontaine. La première pierre est posée le 21 janvier 1815, date anniversaire de la mort de Louis XVI. Le retour de Napoléon pour la période des Cent Jours à partir de mars 1815 stoppera la construction qui reprendra -et ne commencera réellement- qu’en 1816, au retour de Louis XVIII au pouvoir. La Chapelle Expiatoire est achevée en 1826, sous le règne du second frère de Louis XVI, le Comte d’Artois, qui devient Charles X de 1824 à 1830 où après trois jours d’une nouvelle révolution, il abdique en faveur de son cousin Louis-Philippe d’Orléans.


Dès la fin de la restauration, la Chapelle Expiatoire est controversée. Elle apparaît comme le symbole de l’Ancien Régime. Elle devient un enjeu politique et est plusieurs fois menacée de destruction.


Napoléon III l’entretiendra au Second Empire, et finalement elle ne sera jamais détruite. Elle est ensuite classée aux Monuments Historiques en 1914.


Pour information, le Square Louis XVI où elle se trouve aujourd’hui n’a été créé qu’en 1862 lorsque Haussmann mènera ses grands travaux dans Paris. A l’origine, elle se trouvait dans un petit jardin romantique.


Après cette introduction historique, je vous invite maintenant à me suivre dans la visite de cet édifice parisien commémoratif beaucoup trop méconnu.


La visite de la Chapelle Expiatoire :


Nous arrivons par le jardin, face à l’entrée de ce qu’on appelle le Pavillon.

Ce Pavillon marque le départ du parcours conçu comme un cheminement solennel jusqu’au cœur de la chapelle.


Nous sommes sur les marches à l’entrée du Pavillon. De là, on ne voit pas encore la chapelle en question. Sachez qu’à l’origine, pour ajouter de la solennité à la visite, une allée de cyprès menait de l’entrée du jardin jusqu’aux marches de ce pavillon. Sa porte monumentale rappelle celle de temples antiques. La réplique d’un sarcophage est posée au-dessus de la porte, où se trouve également un texte rappelant la fonction de l’édifice : « le Roi Louis XVIII a élevé ce monument pour consacrer le lieu où les dépouilles mortelles du Roi Louis XVI et de la Reine Marie-Antoinette, transférées le 21 janvier 1815 dans la sépulture royale de Saint-Denis, ont reposé pendant 21 ans. Il a été achevé la deuxième année du règne du Roi Charles X. L’an de grâce 1826. ». Tout est dit ici !

On pénètre maintenant dans le vestibule. C’est là, pour information, que l’on prend son billet.

L’intérieur est décoré de guirlandes sculptées et des monogrammes de Louis XVI et Marie-Antoinette entremêlés.

Ce vestibule ouvre sur le jardin intérieur de la chapelle. Nous descendons alors quelques marches pour y pénétrer. C’est un lieu assez petit, mais très calme. On oublie qu’à quelques mètres, le boulevard Haussmann s’active. On est effectivement transporté dans une certaine solennité apaisante. C’était certainement l’effet souhaité par Louis XVIII.

Au centre du jardin, nous sommes face à une allée bordée de rosiers et autres fleurs blanches menant tout droit à la chapelle. Cette partie centrale est appelée le Campo Santo. C’est un jardin surélevé constitué de la terre tamisée de l’ancien cimetière. Autour de cette cour fleurie, on trouve ce qu’on appelle des cénotaphes qui clôturent l’espace.


Point anecdote ! Qu’est-ce qu’un cénotaphe ?

Alors c’est très simple, un cénotaphe est monument funéraire vide, élevé à la mémoire d’une personne ou d’un groupe de personnes. Contrairement au mausolée qui contient le ou les corps des défunts, le cénotaphe est un édifice uniquement mémoriel.

Ici, donc, on va trouver sur les côtés de la chapelle et du jardin une dizaine de tombes vides pour marquer les limites de l’ancien cimetière. Ces cénotaphes ont été construits en souvenir des Gardes Suisses qui ont défendu la famille royale lors de l’attaque du Palais des Tuileries le 10 août 1792. Au-dessus de chaque stèle, on observe un sablier ailé, symbole de la fuite du temps, des décors de pavots qui symbolisent le repos éternel et des branches de cyprès évoquant le deuil.


Nous avançons et nous tenons devant la chapelle. Nous sommes sous le péristyle, cette galerie de colonnes qui marquent l’entrée de la chapelle. Avant d’aller plus loin, puisque nous sommes face à lui, j’aimerais vous parler un peu de l’architecture du monument.

La Chapelle Expiatoire a été construite par Pierre François Léonard Fontaine (1762-1853). Auparavant, cet architecte de renom avait collaboré à des projets pour les architectes de Napoléon 1er, ennemi juré de Louis XVIII. Cela ne l’a pas empêché de devenir l’architecte officiel du frère de Louis XVI. A la demande du nouveau roi, Fontaine érige alors un édifice singulier, au plan en forme de croix grecque. Une œuvre architecturale complexe, au style néo-classique qui emprunte à l’Antiquité romaine, au Moyen-Âge ou encore à la Renaissance. Par exemple, le plan de la chapelle est centré comme au Panthéon de Rome. C’est-à-dire qu’il est organisé autour d’un point central sous la coupole qui couvre l’ensemble. Le décor de la façade rappelle l’architecture antique avec un entablement, cette partie horizontale supportée par des colonnes, composé d’une architrave lisse. L’architrave est cette partie horizontale juste au-dessus des colonnes. Ici, elle s’accompagne d’une frise qu’on appelle dorique. Là aussi c’est un mot peu connu des non-initiés. Sans entrer dans des détails architecturaux compliqués, une frise dorique est une frise formée d’une alternance de triglyphes et de métopes (encore deux mots simples, tiens !). Le triglyphe est un ornement en relief composé de deux canaux entiers et de deux demi-canaux. Il sépare les métopes qui sont simplement des intervalles sculptés ou non et qui ornent également la frise. Ici les métopes sont sculptées de médaillons dont certains reprennent le sablier ailé. A ces décors issus de l’Antiquité, Fontaine va ajouter des découpes de pierres taillées dans la plus grande tradition française de l’époque pour bâtir les voûtes et le toit des galeries latérales. Il ajoute enfin une croix discrète, posée sur le fronton de la chapelle. L’ensemble rappelle la double vocation de l’édifice : prière et souvenir.


Maintenant que vous êtes experts en architecture, je vous propose enfin d’entrer dans la Chapelle Expiatoire à proprement parler. Je dois dire que cet instant est assez émouvant. En effet, même si on sait que les corps de Louis XVI et Marie-Antoinette ne sont plus ici, en entrant dans ce lieu de recueillement, on ne peut s’empêcher de se repasser le film de leur histoire, de leur déchéance et de leur exécution.

Lorsqu’on entre, la lumière provenant des ouvertures, les oculi (un oculus, des oculi), au sommet des quatre voûtes de la chapelle donne le ton et révèle l’architecture intérieure. Ce qui surprend au premier abord, c’est alors l’atmosphère dramatique, presque théâtrale, du lieu. Une atmosphère complètement romantique comme on les aime dans cette première moitié du 19e siècle. Elle est due notamment à la mise en scène d’inspiration baroque des statues, lumières et décors intérieurs. Un style qui se base sur une surutilisation des matières, de la lumière et de la couleur, accentuée par les effets tourmentés des décors.


La coupole centrale est composée de caissons carrés qui s’opposent aux caissons octogonaux des trois autres voûtes. Par ses dessins, le dallage de marbre rouge, rose, vert et blanc, rappelle au sol la forme de la coupole, comme s’il en était le reflet. Sur les quatre côtés hauts de la grande coupole, on retrouve des sculptures qui reprennent la Passion du Christ, l’Eucharistie, la Trinité et les Tables de la Loi. Ces bas-reliefs ont été réalisés par François-Antoine Gérard. Le tympan, cet espace sculpté au cœur du grand arc qui se trouve au-dessus de la porte d’entrée, représente la translation, c’est-à-dire le transport des ossements du couple royal vers Saint-Denis.

Face à nous, sous une des trois voûtes secondaires, on observe un autel situé sur une estrade. C’est un lieu de célébration et de prière qui sert à la commémoration des célèbres défunts royaux.


Très rapidement, on est frappé par la présence presque mystique des statues qui se situent dans les voûtes à droite et à gauche de la grande coupole. En marbre blanc, elles représentent le Roi et la Reine déchus.


Prenons le premier groupe sculpté à droite quand on entre. Il est consacré à Louis XVI. Réalisée par Joseph Bosio, cette « Apothéose de Louis XVI » met en scène le Roi, habillé de son manteau de sacre et soutenu par un ange qui le guide vers le ciel. Cette œuvre est impressionnante car tout en mouvement. On a l’impression de voir le Roi s’élever au-dessus de nous dans un élan spirituel.

Sur le devant de cette sculpture, le testament de Louis XVI est gravé sur une plaque de marbre noir. Il a rédigé ce testament le 25 décembre 1792 alors que lui et sa famille sont enfermés dans la Tour du Temple. Depuis le 11 décembre, d’ailleurs, Louis XVI est même séparé de sa femme, ses enfants et sa sœur, Madame Elisabeth.

Point Histoire ! Voici quelques extraits de ce testament où il se prépare à la mort, et où il pardonne à ses bourreaux et détracteurs, appelant ses enfants à ne jamais venger sa mort.

« […] N'ayant que Dieu pour témoin de mes pensées et auquel je puisse m'adresser, je déclare ici, en sa présence, mes dernières volontés et sentiments. […] Je pardonne de tout mon cœur à ceux qui se sont faits mes ennemis sans que je leur en ai donné aucun sujet ; et je prie Dieu de leur pardonner, de même qu'à ceux qui par un faux zèle ou par un zèle mal entendu, m'ont fait beaucoup de mal. Je recommande à Dieu ma femme et mes enfants, ma sœur, mes tantes, mes frères, et tous ceux qui me sont attachés par les liens du sang ou par quelque autre manière que ce puisse être ; je prie Dieu particulièrement de jeter des yeux de miséricorde sur ma femme, mes enfants et ma sœur, qui souffrent depuis longtemps avec moi ; de les soutenir par sa grâce, s'ils viennent à me perdre, et tant qu'ils resteront dans ce monde périssable. […] Je recommande à mon fils, s'il avait le malheur de devenir roi, de songer qu'il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens ; qu'il doit oublier toute haine tout ressentiment, et nommément ce qui a rapport aux malheurs et aux chagrins que j'éprouve ; qu'il ne peut faire le bonheur des peuples qu'en régnant suivant des lois. […] Je pardonne encore très volontiers à ceux qui me gardent, les mauvais traitements et les gênes dont ils ont cru devoir user envers moi. […] Je finis en déclarant devant Dieu, et prêt à paraître devant lui, que je ne me reproche aucun des crimes qui sont avancés contre moi. »


Tournons-nous maintenant vers la voûte de gauche. En face de la statue de Louis XVI, on trouve une sculpture de Jean-Pierre Cortot qui représente Marie-Antoinette agenouillée devant une allégorie de la Religion. Là aussi, l’émotion est bien présente, et les sentiments éprouvés par la Reine semblent bien vivants dans cette œuvre elle-aussi tout en mouvement. Sur la face avant se trouve le testament de Marie-Antoinette qui est en réalité la dernière lettre qu’elle a écrite. Une lettre déchirante destinée à sa belle-sœur, Madame Elisabeth qu’elle écrit dans sa cellule de la Conciergerie à 4h30 du matin exactement le 16 octobre 1793, avant d’être exécutée sur la Place de la Révolution le jour même à 12h15. Elle y dit adieu à ses enfants et pardonne elle-aussi à ses bourreaux et détracteurs.

Point Histoire ! Voici quelques extraits de cette lettre du 16 octobre 1793, 4h30 :

« Je viens d’être condamnée non pas à une mort honteuse, elle ne l’est que pour les criminels […]

Je suis calme comme on l’est quand la conscience ne reproche rien, j’ai un profond regret d’abandonner mes pauvres enfants ; vous savez que je n’existais que pour eux, et vous, ma bonne et tendre Sœur […].

Que mon fils n’oublie jamais les derniers mots de son père, que je lui répète expressément : qu’il ne cherche jamais à venger notre mort. [..]

Je pardonne à tous mes ennemis le mal qu’ils m’ont fait. Je dis ici adieu à mes tantes et à tous mes frères et sœurs. J’avais des amis, l’idée d’en être séparée pour jamais et leurs peines sont un des plus grands regrets que j’emporte en mourant, qu’ils sachent, du moins, que jusqu’à mon dernier moment, j’ai pensé à eux. Adieu, ma bonne et tendre Sœur ; puisse cette lettre vous arriver ! pensez toujours à moi ; je vous embrasse de tout mon cœur, ainsi que ces pauvres et chers enfants; mon Dieu ! qu’il est déchirant de les quitter pour toujours. Adieu, adieu ! »


Les deux œuvres représentant le Roi et la Reine ont été offertes par la duchesse d’Angoulême. Elles ont été installées après la restauration, et donc à la chute des derniers Bourbons, entre 1834 et 1835. Mais qui est cette généreuse donatrice, la duchesse d’Angoulême ?

Et bien c’est tout simplement Marie-Thérèse de France, celle qu’on appelait Madame Royale, la fille de Louis XVI et Marie-Antoinette qui a survécu à la prison du Temple.

Point Histoire ! Je vous propose un bref retour sur la vie Marie-Thérèse de France.

C’est un fait souvent méconnu des Français, mais la fille aînée de Louis XVI et Marie-Antoinette a bien survécu à la Révolution. Marie-Thérèse Charlotte de France, dite Madame Royale, naît à Versailles le 19 décembre 1778. Celle que Marie-Antoinette surnomme « Mousseline » en écho à sa chevelure blonde et légère, ou même parfois « Mousseline la sérieuse », va vivre une enfance heureuse au Château de Versailles, entourée et aimée par sa famille, avant de connaître le traumatisme de la Révolution qui lui a enlevé ses repères, qui l’a emprisonnée et a guillotiné ses parents alors qu’elle n’avait que 15 ans, en 1793.

Emprisonnée le 13 août 1792 au Temple avec ses parents, son frère Louis-Charles, qui a 7 ans alors, et sa tante Madame Elisabeth, elle sera ensuite séparée de son père en décembre 1792, puis du reste de sa famille. Seule dans sa cellule après l’exécution de sa tante le 10 mai 1794, elle vit coupée du monde. Elle décide de ne plus adresser la parole à ses geôliers et elle écrira en graffiti sur les murs de sa cellule : « Marie-Thérèse-Charlotte est la plus malheureuse personne du monde. » On ne lui donne pas de nouvelle de sa mère et on ne lui annoncera pas son décès, ni celui de sa tante ou de son frère.

A la mort de Robespierre en juillet 1794, les conditions de détention s’améliorent. La presse plaide en faveur de sa libération et on lui octroie une dame de compagnie, Madame Chanterenne, qui lui réapprend quasiment à parler. Marie-Thérèse apprend alors avec effroi la mort de sa mère, de sa tante et surtout de son petit frère Louis-Charles. Ce dernier avait été enlevé à sa mère le 1er juillet 1793 et confié au cordonnier Antoine Simon qui devait « l’éduquer ». Au final, il s’agit surtout de lui faire un lavage de cerveau afin qu’il ne revendique pas le trône plus tard. On lui apprend des chants révolutionnaires, on le laisse sans éducation, on le fait boire même, et on le maltraite… à tel point que le 8 juin 1795 il décède à l’âge de 10 ans des complications de la tuberculose. Celle qu’on appelle désormais « l’orpheline du Temple » devient célèbre. L’opinion publique est touchée par son sort. Finalement, elle sert de monnaie d’échange contre des prisonniers français détenus en Autriche, et le jour de ses 17 ans, le 19 décembre 1795, Marie-Thérèse quitte sa prison pour gagner la Cour de Vienne, où se trouve la famille de sa mère. Exilée, elle voyage dans les cours européennes. En 1799, elle va épouser son cousin Louis-Antoine d’Artois en Lettonie. Il est le fils du Comte d’Artois, frère de Louis XVI qui deviendra Charles X en 1824. Elle devient ainsi duchesse d’Angoulême.

Après la chute du 1er Empire, la Restauration de la monarchie qui s’instaure en 1814 lui permet de revenir en France. Son oncle Louis XVIII, autre frère de Louis XVI, monte sur le trône. Charles X lui succède. Son fils est donc Dauphin de France. Ironie de l’Histoire, Marie-Thérèse devient alors Dauphine et prétendante au trône de France comme Reine de France.

En juillet 1830, Charles X abdique face à une nouvelle révolution. La branche cousine des Bourbons, les Orléans, arrive au pouvoir. Louis-Philippe 1er devient Roi des Français. Marie-Thérèse, Charles X et la cour s’exilent. D’abord en Angleterre puis en Écosse, avant de s’installer à partir d'octobre 1832 au château de Prague. En mai 1836, ils émigrent dans le palais Coronini-Cronberg à Goritz, ville autrichienne à l’époque et aujourd’hui italienne – Gorizia. L’ex Charles X meurt le 6 décembre 1836. En 1843, Marie-Thérèse s’installe au château de Frohsdorf, près de Vienne, où elle meurt sans enfant le 19 octobre 1851 à près de 73 ans. Elle manque de peu de connaître le Second Empire de Napoléon III. Elle est inhumée dans un monastère franciscain à Kostanjevica (aujourd’hui Nova Gorica en Slovénie), où reposent également son oncle Charles X et son mari. D’ailleurs, pour la petite histoire, Charles X est le seul roi de France dont le cœur ne repose pas à la Basilique Saint-Denis. C’est même une question diplomatique sérieuse entre la France et la Slovénie. Pour finir sur Marie-Thérèse, sachez qu’on peut voir une partie des bijoux de la Duchesse d’Angoulême au Musée du Louvre.

Après cette parenthèse, je vous propose maintenant de continuer la visite et de descendre dans la Chapelle Basse. Elle est accessible par les escaliers qui passent derrière les statues de Louis XVI et Marie-Antoinette. Lorsque j’ai visité la Chapelle Expiatoire, il n’y avait quasiment personne. Et au moment où je suis descendu dans la Chapelle Basse, j’étais seul. Le moment n’en a été que plus intense car je me suis retrouvé dans un petit couloir peu éclairé, au milieu duquel j’ai bifurqué pour tomber face à un autel de marbre noir en forme de tombeau antique au-dessus duquel se trouve un vitrail circulaire, assez simple, mais qui apporte juste ce qu’il faut de lumière pour donner à ce lieu la solennité qu’il doit incarner. Cet autel marque l’emplacement exacte d’où le corps de Louis XVI a été exhumé avant de partir pour la basilique Saint-Denis.

Notez que les murs qui encadrent cet autel contiennent des ossuaires où sont recueillis les restes du cimetière de la Madeleine, parmi lesquels ceux de nombreux guillotinés de la Révolution.


Retournons dans le premier couloir de la Chapelle Basse et dirigeons-nous vers la sacristie où l’on trouve un confessionnal avec un strapontin de velours rouge intégré dans un placard.

De là, nous quittons la Chapelle Basse par la galerie latérale qui se trouve sur le côté droit lorsqu’on se place face au bâtiment. Cette galerie qui, comme sa parallèle, se situe en contrebas des stèles funéraires et des cénotaphes de la cour intérieure, comporte neuf travées d’arcades qui donnent sur le square.

Nous sortons alors de l’édifice et nous retrouvons dans le vestibule, puis dans le square Louis XVI.


Ainsi s’achève ma visite de la Chapelle Expiatoire. J’espère que vous en savez plus sur ce monument peu connu et que lorsque vous serez dans le quartier Haussmann, vous ne manquerez pas d’y passer.


D’ici là, n’hésitez pas à consulter mon blog, mes comptes Facebook et Instagram, ou encore ma chaine YouTube pour découvrir d’autres lieux d’histoire et de culture, mais aussi pour suivre mes actualités à travers mes photos et diverses anecdotes.


Mon avis sur cette visite


La chapelle expiatoire n’est certainement pas le plus grand monument de Paris, mais je vous recommande vraiment de la visiter parce qu’elle ne peut que vous surprendre.


En réalité, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre, et j’ai été agréablement surpris par un monument riche en émotion et en références historiques.


En revanche, regardez bien les horaires sur le site avant d’y aller, parce que je me suis retrouvé plusieurs fois devant des portes fermées de la chapelle avant de pouvoir enfin la visiter.


Sinon, c’est une visite qui est très accessible et qui est assez courte. Je dirais 45minutes/1h maximum. Mais je vous invite à prendre le temps et de bien observer tous les détails de ce lieu qui invite clairement au recueillement.


Informations pratiques


La Chapelle Expiatoire est située dans le quartier Haussmann, très accessible depuis Saint-Lazare, la Madeleine ou le quartier de l’Opéra. De nombreux métros et bus vous permettent de vous y rendre.


Je vous laisse regarder sur le site du monument.



Comments


bottom of page