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Photo du rédacteurIgor Robinet-Slansky

PARISLOCAL 3e ÉDITION : À LA DÉCOUVERTE DES SAVOIR-FAIRE DU GRAND PARIS

Pour sa 3e édition, du 17 au 19 novembre 2023, ParisLocal invite les Parisiens et les touristes à plonger au cœur des talents qui font battre le pouls artisanal du Grand Paris. Cet événement unique offre une opportunité rare de découvrir la richesse de savoir-faire locaux et durables, traditionnels ou innovants, et toujours passionnants.


Cette année, ParisLocal réunit 600 artisans - artisans d'art, artisans du goût et artistes - aux expertises variées - céramistes, ébénistes, joailliers, chefs, pâtissiers, fromagers, souffleurs de verre, orfèvres, designers, perruquiers… rassemblés par leur engagement en faveur d’une création authentique et durable. Pendant 3 jours, plusieurs centaines de rendez-vous et d'ateliers sont ainsi proposés pour explorer des savoir-faire et des lieux rarement ouverts au public.

Créé à l'issue des Assises du Tourisme Durable en 2021, ParisLocal est une initiative de Paris je t’aime-Office de tourisme, et de la Ville de Paris. Dans un secteur touristique en mutation, il met en lumière les artisans qui incarnent, à travers leurs savoir-faire, l'identité de la capitale et l’art de vivre à la parisienne, et qui redéfinissent la manière de vivre le Grand Paris.


La rencontre, l'échange et la découverte sont les maîtres-mots de ce long week-end festif. Plaçant l’humain au cœur de son dispositif, ParisLocal contribue ainsi à l'attractivité de la capitale et de sa région grâce à une expérience originale et inédite, à la fois pour les visiteurs curieux, mais aussi pour les artisans désireux de partager leur métier-passion.


ParisLocal offre une expérience insolite, vivante et authentique, qui témoigne de la richesse et du renouveau continu de l'artisanat grand-parisien, emmené par une diversité d’artisans talentueux, unis par des valeurs communes de transmission, de durabilité, d’esthétisme et de qualité. Tout le programme et la liste des 600 participants (classés par savoir-faire et localités) sont disponibles sur le site de ParisLocal.


Pour l’occasion, et en amont de ce week-end artisanal, j’ai pu rencontrer 5 ateliers et artisans passionnants, œuvrant dans des domaines très divers:


1. L’atelier Pato, un atelier artisanal familial qui crée et réalise des objets-souvenirs de Paris originaux, éco-conçus et labellisés ‘Fabriqués à Paris’, au cœur de la Cités artisanales des Taillandiers dans le quartier de la Bastille.

Ne manquez pas, en fin d’article, l’interview exclusive de Juan Manuel Muñoz Perez, l’un des fondateurs de l’atelier Pato, qui revient sur la genèse et les spécificités de cet atelier artisanal familial unique en son genre.

2. L’atelier Camille Orfèvre, spécialiste de l’orfèvrerie et garant de la préservation de ce métier de passion, séculaire et à la croisée de l’art et de l’artisanat.

3. Les Ateliers d’Art de la Rmn-Grand Palais (Rmn: Réunions des musées nationaux), avec :

  • L’atelier de Moulage de la Rmn-Grand Palais dont les artisans font revivre les plus grands chefs-d’œuvre de la sculpture en réalisant des reproductions de haute qualité grâce à des savoir-faire traditionnels.

  • L’atelier de Chalcographie de la Rmn-Grand Palais, dont la mission est de conserver et d’imprimer une collection de plusieurs milliers de cuivres gravés.

4. Le chef Cyril Choisne, artisan culinaire qui sublime l’art de la cuisine et de la pâtisserie dans son atelier-restaurant Éclipses, situé dans le Carré Rive Gauche, célèbre quartier d’antiquaires du 7e arrondissement de la capitale.


FOCUS SUR 5 ATELIERS ET ARTISANS À RETROUVER PENDANT PARISLOCAL


I. L’ATELIER PATO, OU L’ART DU SOUVENIR ‘FABRIQUÉ À PARIS’


Lorsqu’ils voyagent, nombreux sont celles et ceux qui aiment rapporter un souvenir -objet, carte postale- des pays, villes ou sites qu’ils ont visités. A travers ces cadeaux qu’ils font ou qu’ils se font, les touristes emportent ainsi avec eux un peu des lieux de leur vacances.


Tout serait parfait si, de New York à Londres, en passant par Barcelone ou Paris, bien souvent, ces objets-souvenirs ne provenaient pas tous des mêmes pays lointains. Des pays exotiques, certes, qu’on aimerait peut-être explorer un jour, mais qui ne correspondent pas à ceux que vous avez visités et dont vous souhaitez rapporter un morceau avec vous.


Ainsi, à Paris, les Made in «tout sauf l’Europe ou la France» sont légions dans les boutiques de souvenirs habituelles. Mais c’était sans compter sur la résistance et l’intelligence de l’atelier Pato, un atelier parisien familial créé en 2018 avec pour mission de proposer des objets touristiques véritablement parisiens, des produits éco-conçus, entièrement «made in Paris», ou plutôt «fabriqués à Paris».

L'histoire de cet atelier unique, spécialisé dans la fabrication artisanale de souvenirs parisiens, est avant tout une histoire de famille. Fondé en 2018 par Martha, artiste-plasticienne, l'atelier Pato lance véritablement son activité lorsque ses trois fils ingénieurs la rejoignent dans l’aventure, unissant toutes les forces et compétences familiales autour d’un même engagement: produire 100% à Paris de beaux objets authentiques et à faible impact environnemental. Ensemble, ils fusionnent l'artisanat traditionnel avec la technologie moderne pour concevoir des accessoires-souvenirs parisiens uniques et contemporains. Martha imagine et inspire les futures créations, ses fils, Juan-Manuel, Juan-David et Juan-Sebastian, permettent, chacun avec leur expertise, de rendre possible la réalisation et la commercialisation des produits finaux.


Le surcyclage (ou upcycling en anglais), pratique qui donne une seconde vie à des matériaux ou produits en fin de cycle, est au cœur des valeurs créatives de l’atelier Pato. Ici, les matières surcyclées sont le cuir, le papier ou, dans une moindre mesure, le textile. Des matières récupérées auprès d’un réseau de fournisseurs parisiens ou grands-parisiens pour limiter l’empreinte écologique du transport et favoriser l’économie locale. Cette approche réfléchie et écoresponsable de l’atelier guide ainsi la création d'objets-souvenirs porteurs de sens et d'histoire. Une histoire racontée par chacun des produits, non seulement par son design unique, mais aussi par les matériaux recyclés ou surcyclés qui le composent et qui ont déjà vécu une vie antérieure.

On trouve ainsi, par exemple, une série d’objets réalisés en collaboration avec le Moulin Rouge, conçus à partir des chutes de matières utilisées par les couturiers, bottiers et autres artisans du célèbre cabaret. Les spectateurs et touristes peuvent alors repartir avec un ‘morceau’ du spectacle: un porte-clé en cuir doré issu des bottes des danseuses, ou une carte doublée d’un tissu récupéré des robes des ‘cancanneuses’. L’ensemble des souvenirs imaginés et produits par l’atelier Prato sont disponibles en ligne sur le site de l’atelier, mais aussi dans leurs locaux du 7 rue des Taillandiers (Paris 11e), et chez ‘Paris Rendez-Vous’, la boutique officielle de l’Hôtel de Ville de Paris.

J’ai, pour ma part, aussi beaucoup aimé les photophores qui, proposés à plat en format carte postale, se déplient pour représenter, en 3D, des monuments emblématiques de la capitale comme l’arc de Triomphe, la Tour Eiffel, el Sacré Cœur ou encore l’Opéra Garnier, l’un de mes monuments préférés.


Et pour les fêtes de fin d’année, je recommande le Flocon de Paris, qui se présente lui-aussi en format carte postale, et qui permet de construire soit même un flocon en 3D composés d’un ensemble de plusieurs mini Tours Eiffel. Une façon originale et locale de créer une ambiance toute parisienne pour Noël.


Saluée par la Ville de Paris, la démarche novatrice de l’atelier Pato s’est vue attribuer, en 2018, le label «Fabriqué à Paris» qui garantit une production entièrement locale et une approche écoresponsable, inscrivant l'entreprise dans le tissu culturel et économique de la capitale.

À l’occasion de ParisLocal, l’atelier Pato accueillera les visiteurs dans ses coulisses: explication de l’identité et de la démarche de l’atelier, démonstration de savoir-faire… Une visite qui vous plongera dans l'âme de Paris à travers le prisme créatif d'une famille passionnée.

Pour en savoir plus, j’ai été à la rencontre de Juan Manuel, l’un de fondateurs de l’atelier Pato, que j’ai pu interviewer. Histoire, process de création et de fabrication, objets coup de cœur… il raconte, pour les Carnets d’Igor, l’aventure de cet atelier parisien unique en son genre. Un entretien à retrouver ci-après, et en podcast sur ce site ou sur toutes les plateformes d’écoutes habituelles. N’hésitez pas à vos plonger dans la version podcast de l’interview. Elle est plus complète et plus riche d’informations que la retranscription écrite.



INTERVIEW - JUAN-MANUEL MUÑOZ PEREZ (CO-FONDATEUR)

Juan Manuel Muñoz Perez, ingénieur en informatique diplômé de CentraleSupélec et de la NUS, commence à s’intéresser aux objets touristiques parisiens lorsqu’il apprend que moins de 10% des souvenirs vendus en France sont réellement fabriqués sur le territoire national. Après avoir accompagné le lancement de deux startups spécialisées dans le numérique, il choisit de revenir à ses racines: l'artisanat et les valeurs familiales.




Bonjour Juan Manuel,


Vous êtes l’un des fondateurs, avec votre mère et vos frères, de l’atelier Pato, à Paris, spécialisé dans la création de souvenirs touristiques d’un genre un peu particulier et surtout novateur ;

et je suis ravi de pouvoir faire découvrir votre travail et votre concept aux passionnés de patrimoine, de savoir-faire et de culture qui me suivent.


Quand on pense ‘souvenirs’, on pense à des gadgets, des petits objets ou des cartes postales, et en l’occurrence, pour Paris, on pense aux mini-Tours Eiffel, aux tasses Arc de Triomphe ou aux magnets Sacré Cœur. Mais on pense aussi ‘made in China’, qualité douteuse ou encore ‘attrape-touriste’.


Afin de proposer une alternative aux circuits traditionnels du commerce de souvenirs touristiques, vous et votre famille avez eu l’idée de lancer l’atelier Pato, un atelier de création de souvenirs éco-conçus et ‘fabriqués à Paris’. J’aimerais que vous nous en disiez plus sur cette initiative que je trouve particulièrement intéressante, et même nécessaire, alors qu’on essaie tous de réduire notre impact sur l’environnement.


1. Tout d’abord, pouvez-vous nous expliquer la genèse de l’atelier Pato, son histoire, son concept et comment cette aventure familiale et artisanale est née ?


L’atelier Pato, c’est d’abord l’histoire de ma mère, Martha. Artisan plasticienne et intéressée par les sujets de l’upcycling (ou surcyclage), elle aime créer du nouveau avec l’existant, en détournant l’usage primaire d’un objet pour lui redonner un nouvel usage.


C’est alors qu’en septembre 2018, elle tombe sur un reportage qui annonce qu’une saisie record de 20 tonnes de mini Tours Eiffel en métal vient d’être réalisée à Aubervilliers, plaque tournante de l’importation et du commerce originaire d’Asie.


Face à cette incohérence totale qui veut que des produits ‘made in China’, importés en France, repartent sous forme de souvenirs à l’autre bout du monde dans les valises des touristes qui les achètent, elle s’est posé la question d’une production locale de ces objets-souvenirs. Elle s’est alors demandé s’il serait viable de produire ces pièces à Paris, sur le lieu même que l’on visite.


Lorsque ma mère a partagé avec mes frères et moi son projet, j’ai tout de suite été conquis. Nous avons alors tous suivis son idée afin de proposer «un produit souvenir de Paris haut de gamme, durable et surtout fabriqué à Paris», car c’est ce qui avait -et a toujours- vraiment du sens pour nous.


Après 4 à 5 ans d’existence, l’atelier Pato propose près de 450 références, toutes développées en interne. Nous sommes labellisés «Fabriqué à Paris» par la Ville de Paris depuis 2018, et nous sommes également licenciés officiel du Moulin Rouge pour qui nous avons développé une gamme à partir des chutes de tissus et cuir de leurs ateliers.


Nous avons également de nombreux projets à venir et tâchons de développer l’atelier de manière familial, c’est-à-dire en validant chaque étape, chacun avec notre expertise.


2. L’atelier Pato réalise donc des souvenirs conçus à Paris de manière écoresponsable. Pouvez-vous nous expliquer plus précisément les principes de création et les process de fabrication qui font la spécificité, et toute la valeur aussi, de vos produits ?


Concernant l’aspect fabrication, la spécificité d’Atelier Pato réside dans le mélange d’un artisanat traditionnel avec des techniques numériques modernes.


En effet, mes frères et moi sommes tous les 3 ingénieurs de formation et avons évolués dans divers secteurs : automobile, pharmaceutique, et informatique pour ma part. De ce fait, nos produits sont minutieux, précis, délicats et rigoureusement pensés. On tâche ainsi de créer des produits à la fois légers et élégants, qualitatifs et intemporels.

Concernant l’approche écoresponsable de l’atelier Pato, le premier aspect important repose sur le choix des matériaux. Nous avons principalement deux gammes de produits : en cuir et en papier


Le cuir que nous sélectionnons est du cuir entièrement upcyclé. C’est-à-dire que c’est du cuir qui a déjà eu une première vie, que l’on rachète auprès d’autres artisans dans Paris et sa petite couronne. Ce sont des chutes, des peaux non utilisées qui auraient certainement été jetées si nous ne les avions pas récupérées.


Concernant le papier, nous nous attachons à choisir un papier qui répondent à certaines propriétés essentielles de qualité ou de recyclabilité. Ce qui nous pose beaucoup de contraintes mais qui, finalement, facilite nos choix.


Un second aspect important réside dans le choix packaging. L’atelier Pato a choisi une démarche zéro-plastique. Aucun de nos produits n’en utilisent, et il serait absurde de voir des produits durables présentés dans des emballages plastiques.


Enfin, le troisième aspect concerne nos partenaires et fournisseurs. Notre sourcing matières est réalisé au plus proche de notre atelier afin, d’une part, de diminuer notre empreinte carbone et de faire bénéficier l’économie locale de notre activité, et d’autre part, de gagner en réactivité.


3. A propos de produit, avez-vous un objet-souvenir en particulier créé par l’atelier et que vous pourriez nous présenter ?


Oui, il y a un produit unique, conçu entièrement par ma mère, Martha, c’est le Flocon de Paris, l’un de nos produits phares


D’un point de vue technique, il est réalisé en papier métallisé de divers coloris. C’est le cadeau parfait pour les fêtes de fin d’année, comme pour décorer votre intérieur ou votre sapin.


A mes yeux c’est le produit qui représente parfaitement l’exigence de qualité et la rigueur que nous appliquons dans la conception et la fabrication de nos produits.


Il se présente dans une enveloppe calque à travers laquelle vous pouvez entrevoir le produit, et à l’intérieur vous trouvez deux planches.

Une première qui continent le flocon principal, sa structure centrale. Et une deuxième qui se compose de petites Tour Eiffel détachables que l’on peut ensuite glisser sur chacune des branches du flocon pour créer un effet 3D. Il suffit alors de l’accrocher avec sa ficelle dorée et de l’admirer.


Ce qui est magique avec cette pièce, c’est que de loin, vous voyez un flocon, mais lorsque vous vous approchez vous vous apercevez que chacune des branches forme une petite Tour Eiffel en 3D. J’aime cet aspect ‘do it yourself’, à la fois ludique, décoratif et, bien sûr, 100% fabriqué à Paris!


4. Enfin, j’aurais une question plus personnelle, et qui fait sens au regard de votre domaine d’activité : quel est votre lieu, votre site ou monument favori à Paris (ça peut être une rue, une place, un bâtiment…) ?


Si je devais choisir un lieu ou un site, je ne choisirais pas un monument, il y en a trop de superbes à Paris. Non, ma préférence se porterait sur la Seine.

C’est un personnage à part entière de Paris. Elle fait aussi bien partie de la vie touristique de la capitale, à travers les bateaux mouches, les différents monuments qui la bordent (Tour Eiffel, Conciergerie, Notre-Dame…), que de la vie des Parisiens eux-mêmes qui elles s’y retrouver pour un verre, un pique-nique, une ballade ou même pour danser et écouter de la musique.


Pour ma part, je trouve la Seine relaxante et apaisante au milieu d’une ville toujours en action. J’aime me poser sur ses quais l’été, ou me promener sur ses berges. Ça me détend et je peux, de là, admirer la beauté de Paris.


Merci beaucoup Juan Manuel. Et encore bravo pour cette initiative qui contribue à améliorer notre façon de consommer, et qui porte un regard nouveau sur les objets-souvenirs que nous pouvons rapporter de nos visites et de nos voyages.



II. L’ATELIER CAMILLE ORFÈVRE (PARIS): PRÉSERVER ET TRANSMETTRE L’ART DE L’ORFÈVRERIE


Camille (Camille Gras de son nom complet) est l'un des derniers orfèvres de Paris, incarnant l'essence d'un métier séculaire façonné par la tradition, l'innovation, et avant tout la passion. Après avoir perfectionné son art à Florence et à Paris, puis aux États-Unis, Camille, diplômé de l'école Boulle, travaille aujourd'hui les métaux précieux au cœur du Marais, quartier historique des orfèvres de la capitale.

Créé il y a 11 ans, l’atelier Camille Orfèvre rassemble une diversité de corps de métiers. Car comme le précise Camille, «pour une même pièce d’orfèvre, il peut y avoir jusqu’à 10 corps de métiers qui entrent en jeu»: Tourneur, planeur, polisseur, coutelier, ciseleur, graveur, forgeron, estampeur, argenteur…


Tous ces savoir-faire qui cohabitent et se passent le relais, l’orfèvre doit les connaître et les maîtriser afin d’anticiper chaque étape, et d’ajouter sa patte et sa créativité tout au long du parcours de fabrication de chacune des pièces produites: des objets d’art, pièces de vaisselle, composants pour l’accessoire de mode, ou des éléments de décoration, en argent massif ou en métal argenté, réalisés à destination de clients aux profils et aux attentes variées. Des professionnels d’abord: antiquaires (rénovation d’objets avant leur mise en vente), maisons de vente (Sotheby’s, Christie’s), palace (restauration d’objets ou de mobilier), restaurant (couverts, vaisselle), maisons de luxe (maroquinerie, art de vivre), institutions (ambassades, Palais de l’Élysée, Assemblée nationale), ou encore d’autres ateliers d’orfèvres. Mais aussi des particuliers qui franchissent la porte de l’atelier pour trouver un cadeau unique, ou faire restaurer un ou plusieurs objets de famille.

Ce métier, physiquement contraignant et fatiguant, est avant tout un métier de passion qui s’acquiert après un long apprentissage. Selon Camille, «il faut 10 ans d’apprentissage et de pratique pour être autonome». Or les formations proposées -un CAP de 2 ans- ne sont pas suffisantes. Et dans un monde où tout va toujours plus vite, il faut pouvoir redonner le goût de ces savoir-faire du temps long aux nouvelles générations. Pour Camille, toujours, «il est essentiel d’assouplir encore les conditions d’apprentissage afin de garantir le renouvèlement des artisans orfèvres». Gageons que les portes ouvertes comme à l’occasion des Journées européennes des métiers d'art ou l’événement ParisLocal sauront donner des vocations aux visiteurs, jeunes ou en désir de reconversion.


Mêlant tradition et modernité, l’orfèvre sait à la fois redonner de l’éclat aux objets anciens et imaginer des créations très contemporaines, grâce à une habile maîtrise d’outils spécialisés, vieux parfois de plusieurs siècles (chez Camille Orfèvre, certains ont été transmis depuis le 18e siècle), et à des méthodes ingénieuses et innovantes, adaptées au 21e siècle (certains outils sont ainsi fabriqués sur place, selon les besoins et les cas particuliers).

Finalement, comme le confie Camille, «le métier d’orfèvre est un métier passion, mais un métier difficile. Dire que c’est un plaisir tous les jours serait mentir, et je ne veux pas donner d’illusion à celles et ceux qui aimeraient s’y consacrer. Il faut être patient, minutieux, parfois répéter les mêmes gestes quotidiennement. Mais en même temps, cela vaut le coup! Quelle satisfaction de redonner vie à des objets cassés ou usés, ou encore de ne partir de rien, de la matière, et de créer de si beaux objets!»


L’atelier Camille Orfèvre est en outre honoré du prestigieux label "Entreprise du Patrimoine Vivant" (EPV), une marque d'État qui reconnaît l'excellence des savoir-faire exceptionnels. Créé en 2005, ce label souligne l'harmonie entre innovation et tradition, savoir-faire et créativité, travail et passion. Attribué pour cinq ans, l'EPV distingue des entreprises partageant la vision de l'excellence à tous les niveaux de leurs activités. Les Entreprises du Patrimoine Vivant, réparties dans huit univers de marché, sont de véritables ambassadeurs des savoir-faire français, historiques et contemporains. Camille Orfèvre est ainsi l’un de ces représentants des savoir-faire et de l'artisanat parisien d’exception.

Pour ParisLocal, l’atelier Camille Orfèvre ouvre ses portes le vendredi 17 novembre uniquement. L’occasion unique de plonger dans l'histoire et le métier passionnant de l'orfèvrerie. À travers un circuit de démonstrations, découvrez l’envers du décor, et explorez la variété des techniques de fabrication et de réparation nécessaires pour créer ou recréer des pièces éclatantes.

L’atelier se trouve au 66, rue Notre-Dame de Nazareth, Paris 3e.

Tous les détails sur le site de Camille Orfèvre et sur le site de