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PARISLOCAL 3e ÉDITION : À LA DÉCOUVERTE DES SAVOIR-FAIRE DU GRAND PARIS

Pour sa 3e édition, du 17 au 19 novembre 2023, ParisLocal invite les Parisiens et les touristes à plonger au cœur des talents qui font battre le pouls artisanal du Grand Paris. Cet événement unique offre une opportunité rare de découvrir la richesse de savoir-faire locaux et durables, traditionnels ou innovants, et toujours passionnants.


Cette année, ParisLocal réunit 600 artisans - artisans d'art, artisans du goût et artistes - aux expertises variées - céramistes, ébénistes, joailliers, chefs, pâtissiers, fromagers, souffleurs de verre, orfèvres, designers, perruquiers… rassemblés par leur engagement en faveur d’une création authentique et durable. Pendant 3 jours, plusieurs centaines de rendez-vous et d'ateliers sont ainsi proposés pour explorer des savoir-faire et des lieux rarement ouverts au public.

Créé à l'issue des Assises du Tourisme Durable en 2021, ParisLocal est une initiative de Paris je t’aime-Office de tourisme, et de la Ville de Paris. Dans un secteur touristique en mutation, il met en lumière les artisans qui incarnent, à travers leurs savoir-faire, l'identité de la capitale et l’art de vivre à la parisienne, et qui redéfinissent la manière de vivre le Grand Paris.


La rencontre, l'échange et la découverte sont les maîtres-mots de ce long week-end festif. Plaçant l’humain au cœur de son dispositif, ParisLocal contribue ainsi à l'attractivité de la capitale et de sa région grâce à une expérience originale et inédite, à la fois pour les visiteurs curieux, mais aussi pour les artisans désireux de partager leur métier-passion.


ParisLocal offre une expérience insolite, vivante et authentique, qui témoigne de la richesse et du renouveau continu de l'artisanat grand-parisien, emmené par une diversité d’artisans talentueux, unis par des valeurs communes de transmission, de durabilité, d’esthétisme et de qualité. Tout le programme et la liste des 600 participants (classés par savoir-faire et localités) sont disponibles sur le site de ParisLocal.


Pour l’occasion, et en amont de ce week-end artisanal, j’ai pu rencontrer 5 ateliers et artisans passionnants, œuvrant dans des domaines très divers:


1. L’atelier Pato, un atelier artisanal familial qui crée et réalise des objets-souvenirs de Paris originaux, éco-conçus et labellisés ‘Fabriqués à Paris’, au cœur de la Cités artisanales des Taillandiers dans le quartier de la Bastille.

Ne manquez pas, en fin d’article, l’interview exclusive de Juan Manuel Muñoz Perez, l’un des fondateurs de l’atelier Pato, qui revient sur la genèse et les spécificités de cet atelier artisanal familial unique en son genre.

2. L’atelier Camille Orfèvre, spécialiste de l’orfèvrerie et garant de la préservation de ce métier de passion, séculaire et à la croisée de l’art et de l’artisanat.

3. Les Ateliers d’Art de la Rmn-Grand Palais (Rmn: Réunions des musées nationaux), avec :

  • L’atelier de Moulage de la Rmn-Grand Palais dont les artisans font revivre les plus grands chefs-d’œuvre de la sculpture en réalisant des reproductions de haute qualité grâce à des savoir-faire traditionnels.

  • L’atelier de Chalcographie de la Rmn-Grand Palais, dont la mission est de conserver et d’imprimer une collection de plusieurs milliers de cuivres gravés.

4. Le chef Cyril Choisne, artisan culinaire qui sublime l’art de la cuisine et de la pâtisserie dans son atelier-restaurant Éclipses, situé dans le Carré Rive Gauche, célèbre quartier d’antiquaires du 7e arrondissement de la capitale.


FOCUS SUR 5 ATELIERS ET ARTISANS À RETROUVER PENDANT PARISLOCAL


I. L’ATELIER PATO, OU L’ART DU SOUVENIR ‘FABRIQUÉ À PARIS’


Lorsqu’ils voyagent, nombreux sont celles et ceux qui aiment rapporter un souvenir -objet, carte postale- des pays, villes ou sites qu’ils ont visités. A travers ces cadeaux qu’ils font ou qu’ils se font, les touristes emportent ainsi avec eux un peu des lieux de leur vacances.


Tout serait parfait si, de New York à Londres, en passant par Barcelone ou Paris, bien souvent, ces objets-souvenirs ne provenaient pas tous des mêmes pays lointains. Des pays exotiques, certes, qu’on aimerait peut-être explorer un jour, mais qui ne correspondent pas à ceux que vous avez visités et dont vous souhaitez rapporter un morceau avec vous.


Ainsi, à Paris, les Made in «tout sauf l’Europe ou la France» sont légions dans les boutiques de souvenirs habituelles. Mais c’était sans compter sur la résistance et l’intelligence de l’atelier Pato, un atelier parisien familial créé en 2018 avec pour mission de proposer des objets touristiques véritablement parisiens, des produits éco-conçus, entièrement «made in Paris», ou plutôt «fabriqués à Paris».

L'histoire de cet atelier unique, spécialisé dans la fabrication artisanale de souvenirs parisiens, est avant tout une histoire de famille. Fondé en 2018 par Martha, artiste-plasticienne, l'atelier Pato lance véritablement son activité lorsque ses trois fils ingénieurs la rejoignent dans l’aventure, unissant toutes les forces et compétences familiales autour d’un même engagement: produire 100% à Paris de beaux objets authentiques et à faible impact environnemental. Ensemble, ils fusionnent l'artisanat traditionnel avec la technologie moderne pour concevoir des accessoires-souvenirs parisiens uniques et contemporains. Martha imagine et inspire les futures créations, ses fils, Juan-Manuel, Juan-David et Juan-Sebastian, permettent, chacun avec leur expertise, de rendre possible la réalisation et la commercialisation des produits finaux.


Le surcyclage (ou upcycling en anglais), pratique qui donne une seconde vie à des matériaux ou produits en fin de cycle, est au cœur des valeurs créatives de l’atelier Pato. Ici, les matières surcyclées sont le cuir, le papier ou, dans une moindre mesure, le textile. Des matières récupérées auprès d’un réseau de fournisseurs parisiens ou grands-parisiens pour limiter l’empreinte écologique du transport et favoriser l’économie locale. Cette approche réfléchie et écoresponsable de l’atelier guide ainsi la création d'objets-souvenirs porteurs de sens et d'histoire. Une histoire racontée par chacun des produits, non seulement par son design unique, mais aussi par les matériaux recyclés ou surcyclés qui le composent et qui ont déjà vécu une vie antérieure.

On trouve ainsi, par exemple, une série d’objets réalisés en collaboration avec le Moulin Rouge, conçus à partir des chutes de matières utilisées par les couturiers, bottiers et autres artisans du célèbre cabaret. Les spectateurs et touristes peuvent alors repartir avec un ‘morceau’ du spectacle: un porte-clé en cuir doré issu des bottes des danseuses, ou une carte doublée d’un tissu récupéré des robes des ‘cancanneuses’. L’ensemble des souvenirs imaginés et produits par l’atelier Prato sont disponibles en ligne sur le site de l’atelier, mais aussi dans leurs locaux du 7 rue des Taillandiers (Paris 11e), et chez ‘Paris Rendez-Vous’, la boutique officielle de l’Hôtel de Ville de Paris.

J’ai, pour ma part, aussi beaucoup aimé les photophores qui, proposés à plat en format carte postale, se déplient pour représenter, en 3D, des monuments emblématiques de la capitale comme l’arc de Triomphe, la Tour Eiffel, el Sacré Cœur ou encore l’Opéra Garnier, l’un de mes monuments préférés.


Et pour les fêtes de fin d’année, je recommande le Flocon de Paris, qui se présente lui-aussi en format carte postale, et qui permet de construire soit même un flocon en 3D composés d’un ensemble de plusieurs mini Tours Eiffel. Une façon originale et locale de créer une ambiance toute parisienne pour Noël.


Saluée par la Ville de Paris, la démarche novatrice de l’atelier Pato s’est vue attribuer, en 2018, le label «Fabriqué à Paris» qui garantit une production entièrement locale et une approche écoresponsable, inscrivant l'entreprise dans le tissu culturel et économique de la capitale.

À l’occasion de ParisLocal, l’atelier Pato accueillera les visiteurs dans ses coulisses: explication de l’identité et de la démarche de l’atelier, démonstration de savoir-faire… Une visite qui vous plongera dans l'âme de Paris à travers le prisme créatif d'une famille passionnée.

Pour en savoir plus, j’ai été à la rencontre de Juan Manuel, l’un de fondateurs de l’atelier Pato, que j’ai pu interviewer. Histoire, process de création et de fabrication, objets coup de cœur… il raconte, pour les Carnets d’Igor, l’aventure de cet atelier parisien unique en son genre. Un entretien à retrouver ci-après, et en podcast sur ce site ou sur toutes les plateformes d’écoutes habituelles. N’hésitez pas à vos plonger dans la version podcast de l’interview. Elle est plus complète et plus riche d’informations que la retranscription écrite.



INTERVIEW - JUAN-MANUEL MUÑOZ PEREZ (CO-FONDATEUR)

Juan Manuel Muñoz Perez, ingénieur en informatique diplômé de CentraleSupélec et de la NUS, commence à s’intéresser aux objets touristiques parisiens lorsqu’il apprend que moins de 10% des souvenirs vendus en France sont réellement fabriqués sur le territoire national. Après avoir accompagné le lancement de deux startups spécialisées dans le numérique, il choisit de revenir à ses racines: l'artisanat et les valeurs familiales.




Bonjour Juan Manuel,


Vous êtes l’un des fondateurs, avec votre mère et vos frères, de l’atelier Pato, à Paris, spécialisé dans la création de souvenirs touristiques d’un genre un peu particulier et surtout novateur ;

et je suis ravi de pouvoir faire découvrir votre travail et votre concept aux passionnés de patrimoine, de savoir-faire et de culture qui me suivent.


Quand on pense ‘souvenirs’, on pense à des gadgets, des petits objets ou des cartes postales, et en l’occurrence, pour Paris, on pense aux mini-Tours Eiffel, aux tasses Arc de Triomphe ou aux magnets Sacré Cœur. Mais on pense aussi ‘made in China’, qualité douteuse ou encore ‘attrape-touriste’.


Afin de proposer une alternative aux circuits traditionnels du commerce de souvenirs touristiques, vous et votre famille avez eu l’idée de lancer l’atelier Pato, un atelier de création de souvenirs éco-conçus et ‘fabriqués à Paris’. J’aimerais que vous nous en disiez plus sur cette initiative que je trouve particulièrement intéressante, et même nécessaire, alors qu’on essaie tous de réduire notre impact sur l’environnement.


1. Tout d’abord, pouvez-vous nous expliquer la genèse de l’atelier Pato, son histoire, son concept et comment cette aventure familiale et artisanale est née ?


L’atelier Pato, c’est d’abord l’histoire de ma mère, Martha. Artisan plasticienne et intéressée par les sujets de l’upcycling (ou surcyclage), elle aime créer du nouveau avec l’existant, en détournant l’usage primaire d’un objet pour lui redonner un nouvel usage.


C’est alors qu’en septembre 2018, elle tombe sur un reportage qui annonce qu’une saisie record de 20 tonnes de mini Tours Eiffel en métal vient d’être réalisée à Aubervilliers, plaque tournante de l’importation et du commerce originaire d’Asie.


Face à cette incohérence totale qui veut que des produits ‘made in China’, importés en France, repartent sous forme de souvenirs à l’autre bout du monde dans les valises des touristes qui les achètent, elle s’est posé la question d’une production locale de ces objets-souvenirs. Elle s’est alors demandé s’il serait viable de produire ces pièces à Paris, sur le lieu même que l’on visite.


Lorsque ma mère a partagé avec mes frères et moi son projet, j’ai tout de suite été conquis. Nous avons alors tous suivis son idée afin de proposer «un produit souvenir de Paris haut de gamme, durable et surtout fabriqué à Paris», car c’est ce qui avait -et a toujours- vraiment du sens pour nous.


Après 4 à 5 ans d’existence, l’atelier Pato propose près de 450 références, toutes développées en interne. Nous sommes labellisés «Fabriqué à Paris» par la Ville de Paris depuis 2018, et nous sommes également licenciés officiel du Moulin Rouge pour qui nous avons développé une gamme à partir des chutes de tissus et cuir de leurs ateliers.


Nous avons également de nombreux projets à venir et tâchons de développer l’atelier de manière familial, c’est-à-dire en validant chaque étape, chacun avec notre expertise.


2. L’atelier Pato réalise donc des souvenirs conçus à Paris de manière écoresponsable. Pouvez-vous nous expliquer plus précisément les principes de création et les process de fabrication qui font la spécificité, et toute la valeur aussi, de vos produits ?


Concernant l’aspect fabrication, la spécificité d’Atelier Pato réside dans le mélange d’un artisanat traditionnel avec des techniques numériques modernes.


En effet, mes frères et moi sommes tous les 3 ingénieurs de formation et avons évolués dans divers secteurs : automobile, pharmaceutique, et informatique pour ma part. De ce fait, nos produits sont minutieux, précis, délicats et rigoureusement pensés. On tâche ainsi de créer des produits à la fois légers et élégants, qualitatifs et intemporels.

Concernant l’approche écoresponsable de l’atelier Pato, le premier aspect important repose sur le choix des matériaux. Nous avons principalement deux gammes de produits : en cuir et en papier


Le cuir que nous sélectionnons est du cuir entièrement upcyclé. C’est-à-dire que c’est du cuir qui a déjà eu une première vie, que l’on rachète auprès d’autres artisans dans Paris et sa petite couronne. Ce sont des chutes, des peaux non utilisées qui auraient certainement été jetées si nous ne les avions pas récupérées.


Concernant le papier, nous nous attachons à choisir un papier qui répondent à certaines propriétés essentielles de qualité ou de recyclabilité. Ce qui nous pose beaucoup de contraintes mais qui, finalement, facilite nos choix.


Un second aspect important réside dans le choix packaging. L’atelier Pato a choisi une démarche zéro-plastique. Aucun de nos produits n’en utilisent, et il serait absurde de voir des produits durables présentés dans des emballages plastiques.


Enfin, le troisième aspect concerne nos partenaires et fournisseurs. Notre sourcing matières est réalisé au plus proche de notre atelier afin, d’une part, de diminuer notre empreinte carbone et de faire bénéficier l’économie locale de notre activité, et d’autre part, de gagner en réactivité.


3. A propos de produit, avez-vous un objet-souvenir en particulier créé par l’atelier et que vous pourriez nous présenter ?


Oui, il y a un produit unique, conçu entièrement par ma mère, Martha, c’est le Flocon de Paris, l’un de nos produits phares


D’un point de vue technique, il est réalisé en papier métallisé de divers coloris. C’est le cadeau parfait pour les fêtes de fin d’année, comme pour décorer votre intérieur ou votre sapin.


A mes yeux c’est le produit qui représente parfaitement l’exigence de qualité et la rigueur que nous appliquons dans la conception et la fabrication de nos produits.


Il se présente dans une enveloppe calque à travers laquelle vous pouvez entrevoir le produit, et à l’intérieur vous trouvez deux planches.

Une première qui continent le flocon principal, sa structure centrale. Et une deuxième qui se compose de petites Tour Eiffel détachables que l’on peut ensuite glisser sur chacune des branches du flocon pour créer un effet 3D. Il suffit alors de l’accrocher avec sa ficelle dorée et de l’admirer.


Ce qui est magique avec cette pièce, c’est que de loin, vous voyez un flocon, mais lorsque vous vous approchez vous vous apercevez que chacune des branches forme une petite Tour Eiffel en 3D. J’aime cet aspect ‘do it yourself’, à la fois ludique, décoratif et, bien sûr, 100% fabriqué à Paris!


4. Enfin, j’aurais une question plus personnelle, et qui fait sens au regard de votre domaine d’activité : quel est votre lieu, votre site ou monument favori à Paris (ça peut être une rue, une place, un bâtiment…) ?


Si je devais choisir un lieu ou un site, je ne choisirais pas un monument, il y en a trop de superbes à Paris. Non, ma préférence se porterait sur la Seine.

C’est un personnage à part entière de Paris. Elle fait aussi bien partie de la vie touristique de la capitale, à travers les bateaux mouches, les différents monuments qui la bordent (Tour Eiffel, Conciergerie, Notre-Dame…), que de la vie des Parisiens eux-mêmes qui elles s’y retrouver pour un verre, un pique-nique, une ballade ou même pour danser et écouter de la musique.


Pour ma part, je trouve la Seine relaxante et apaisante au milieu d’une ville toujours en action. J’aime me poser sur ses quais l’été, ou me promener sur ses berges. Ça me détend et je peux, de là, admirer la beauté de Paris.


Merci beaucoup Juan Manuel. Et encore bravo pour cette initiative qui contribue à améliorer notre façon de consommer, et qui porte un regard nouveau sur les objets-souvenirs que nous pouvons rapporter de nos visites et de nos voyages.



II. L’ATELIER CAMILLE ORFÈVRE (PARIS): PRÉSERVER ET TRANSMETTRE L’ART DE L’ORFÈVRERIE


Camille (Camille Gras de son nom complet) est l'un des derniers orfèvres de Paris, incarnant l'essence d'un métier séculaire façonné par la tradition, l'innovation, et avant tout la passion. Après avoir perfectionné son art à Florence et à Paris, puis aux États-Unis, Camille, diplômé de l'école Boulle, travaille aujourd'hui les métaux précieux au cœur du Marais, quartier historique des orfèvres de la capitale.

Créé il y a 11 ans, l’atelier Camille Orfèvre rassemble une diversité de corps de métiers. Car comme le précise Camille, «pour une même pièce d’orfèvre, il peut y avoir jusqu’à 10 corps de métiers qui entrent en jeu»: Tourneur, planeur, polisseur, coutelier, ciseleur, graveur, forgeron, estampeur, argenteur…


Tous ces savoir-faire qui cohabitent et se passent le relais, l’orfèvre doit les connaître et les maîtriser afin d’anticiper chaque étape, et d’ajouter sa patte et sa créativité tout au long du parcours de fabrication de chacune des pièces produites: des objets d’art, pièces de vaisselle, composants pour l’accessoire de mode, ou des éléments de décoration, en argent massif ou en métal argenté, réalisés à destination de clients aux profils et aux attentes variées. Des professionnels d’abord: antiquaires (rénovation d’objets avant leur mise en vente), maisons de vente (Sotheby’s, Christie’s), palace (restauration d’objets ou de mobilier), restaurant (couverts, vaisselle), maisons de luxe (maroquinerie, art de vivre), institutions (ambassades, Palais de l’Élysée, Assemblée nationale), ou encore d’autres ateliers d’orfèvres. Mais aussi des particuliers qui franchissent la porte de l’atelier pour trouver un cadeau unique, ou faire restaurer un ou plusieurs objets de famille.

Ce métier, physiquement contraignant et fatiguant, est avant tout un métier de passion qui s’acquiert après un long apprentissage. Selon Camille, «il faut 10 ans d’apprentissage et de pratique pour être autonome». Or les formations proposées -un CAP de 2 ans- ne sont pas suffisantes. Et dans un monde où tout va toujours plus vite, il faut pouvoir redonner le goût de ces savoir-faire du temps long aux nouvelles générations. Pour Camille, toujours, «il est essentiel d’assouplir encore les conditions d’apprentissage afin de garantir le renouvèlement des artisans orfèvres». Gageons que les portes ouvertes comme à l’occasion des Journées européennes des métiers d'art ou l’événement ParisLocal sauront donner des vocations aux visiteurs, jeunes ou en désir de reconversion.


Mêlant tradition et modernité, l’orfèvre sait à la fois redonner de l’éclat aux objets anciens et imaginer des créations très contemporaines, grâce à une habile maîtrise d’outils spécialisés, vieux parfois de plusieurs siècles (chez Camille Orfèvre, certains ont été transmis depuis le 18e siècle), et à des méthodes ingénieuses et innovantes, adaptées au 21e siècle (certains outils sont ainsi fabriqués sur place, selon les besoins et les cas particuliers).

Finalement, comme le confie Camille, «le métier d’orfèvre est un métier passion, mais un métier difficile. Dire que c’est un plaisir tous les jours serait mentir, et je ne veux pas donner d’illusion à celles et ceux qui aimeraient s’y consacrer. Il faut être patient, minutieux, parfois répéter les mêmes gestes quotidiennement. Mais en même temps, cela vaut le coup! Quelle satisfaction de redonner vie à des objets cassés ou usés, ou encore de ne partir de rien, de la matière, et de créer de si beaux objets!»


L’atelier Camille Orfèvre est en outre honoré du prestigieux label "Entreprise du Patrimoine Vivant" (EPV), une marque d'État qui reconnaît l'excellence des savoir-faire exceptionnels. Créé en 2005, ce label souligne l'harmonie entre innovation et tradition, savoir-faire et créativité, travail et passion. Attribué pour cinq ans, l'EPV distingue des entreprises partageant la vision de l'excellence à tous les niveaux de leurs activités. Les Entreprises du Patrimoine Vivant, réparties dans huit univers de marché, sont de véritables ambassadeurs des savoir-faire français, historiques et contemporains. Camille Orfèvre est ainsi l’un de ces représentants des savoir-faire et de l'artisanat parisien d’exception.

Pour ParisLocal, l’atelier Camille Orfèvre ouvre ses portes le vendredi 17 novembre uniquement. L’occasion unique de plonger dans l'histoire et le métier passionnant de l'orfèvrerie. À travers un circuit de démonstrations, découvrez l’envers du décor, et explorez la variété des techniques de fabrication et de réparation nécessaires pour créer ou recréer des pièces éclatantes.

L’atelier se trouve au 66, rue Notre-Dame de Nazareth, Paris 3e.

Tous les détails sur le site de Camille Orfèvre et sur le site de ParisLocal.



III. LES ATELIERS D’ART DE LA RMN-GRAND PALAIS: GARDIENS D’UN HÉRITAGE ARTISANAL ET ARTISTIQUE SÉCULAIRE


Peu connus du grand public, les Ateliers d’Art de la Réunion des musées nationaux – Grand Palais (Rmn-GP), situés à Saint-Denis, près de Paris, sont pourtant au cœur de la préservation et de la transmission de savoir-faire créatifs séculaires et d’un patrimoine artistique unique. Ils jouent ainsi un rôle central au sein de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais dont la mission est de diffuser et démocratiser l’art à travers, entre autres actions, l’organisation d'expositions, la gestion de l'accueil des publics, la médiation culturelle ou encore la gestion des boutiques de musées.


Labellisés "Label France savoir-faire d'excellence" et "Label Entreprise du patrimoine vivant (EPV)", les Ateliers d'Art de la Rmn-Grand Palais incarnent une excellence reconnue dans la préservation et la reproduction des œuvres d'art. Fondés pendant la Révolution Française, ils regroupent l’atelier de Moulage et l’atelier de Chalcographie. Deux entités dont les artisans talentueux participent à la sauvegarde d’un ensemble de techniques et de métiers d’exception.

À l’occasion de ParisLocal, les Ateliers d’Art de la Rmn-Grand Palais invitent les visiteurs à explorer ces savoir-faire traditionnels à travers un parcours et des démonstrations. La visite se fait sur réservation par téléphone ou email (détails sur le site de ParisLocal). Notez que tout au long de l’année, des visites sont proposées sur le site ExploreParis. Et pour plus d’informations sur les Ateliers d’Art de la Rmn-GP, rendez-vous sur leur site officiel.

L'Atelier de Moulage de la Rmn-Grand Palais: l’histoire de la sculpture en héritage

Depuis plus de deux siècles, l'atelier de Moulage de la Rmn-Grand Palais insuffle une seconde vie aux plus grands chefs-d'œuvre de la sculpture. Grâce à des techniques à la fois traditionnelles et modernes, il réalise des répliques de très grande qualité des statues emblématiques de l’histoire de l’art.


La collection de moules de l’atelier, véritable chronique historique de la sculpture, en représente ainsi les différentes périodes artistiques: de l’art préhistorique aux Antiquités orientales, égyptiennes, gréco-romaines, étrusques, et gallo-romaines; mais aussi les plus belles œuvres issues des écoles française, italienne et d’Europe du Nord, du Moyen-Âge et de la Renaissance au 20e siècle –on y trouve par exemple l’étonnante série des représentations de la Marianne républicaine.

Au sein de l’atelier de Moulage de la Rmn-GP, les artisans mouleurs-statuaires s'appliquent à reproduire fidèlement ces chefs-d'œuvre, dans le respect des modèles originaux, issus des plus célèbres musées nationaux: du Louvre au château de Versailles, en passant par le musée d’Orsay.


Grâce à leur expertise et aux savoir-faire qu’ils maîtrisent et perpétuent, les artisans mouleurs-statuaires (prise d’empreinte, moulage) et les artisans patineurs (finitions) de l’atelier œuvrent ainsi à la sauvegarde d’une collection de plus de 6000 moules.



L'Atelier de Chalcographie de la Rmn-Grand Palais: imprimer l’histoire

Créé en 1797, l’atelier de Chalcographie du Louvre, aujourd’hui atelier de Chalcographie de la Rmn-Grand Palais, a pour mission de préserver et d'imprimer une collection remarquable de milliers de plaques de cuivre gravées, dont les reproductions sont destinées à la vente et à la préservation du patrimoine historique et artistique. Pour rappel, la chalcographie est la technique de gravure sur métal et, par extension, d’impression au moyen de plaques de métal gravées.


Initialement constitué des plaques du Cabinet du Roi, des Menus Plaisirs (service de la Maison du Roi en charge de ses plaisirs -cérémonies, fêtes…) et de l'Académie royale de peinture et de sculpture, le fonds s'est enrichi au fil des siècles grâce à des acquisitions, des commandes, avec des ensembles exceptionnels tels que les 900 plaques de la Description de l'Égypte, témoignage de l’aventure éditoriale et scientifique née de la campagne d'Égypte initiée par Napoléon Bonaparte en 1798.


Depuis le 19e siècle, l’atelier de Chalcographie de la Rmn-Grand Palais a continué à élargir sa collection, soutenant l'art de l'estampe traditionnelle, par des acquisitions de matrices anciennes ou des commandes de nouvelles estampes originales auprès d'artistes contemporains.

Les imprimeurs taille-douciers de l’atelier actuel, qui se situe désormais à Saint-Denis, sont ainsi les gardiens d'un savoir-faire traditionnel unique. Un savoir-faire et des techniques qu’ils perpétuent en tirant des gravures anciennes à partir de cuivres originaux sur les presses historiques encore conservées à l’atelier.


Pour information, l'imprimerie en taille-douce englobe diverses techniques de gravure en creux, telles que la pointe sèche, le burin, la manière noire, l'aquatinte, et l'eau-forte. Ce métier, dont les origines remonteraient aux orfèvres des 13e et 14e siècles, a évolué à partir de l'idée novatrice d'appliquer par pression un papier sur le métal gravé. Il s’agissait pour eux de conserver un modèle de leurs travaux.


Afin de garantir un résultat de haute qualité et fidèle au projet original du graveur, les artisans-imprimeurs doivent faire preuve d’une rigueur et d’une précision expertes, composant avec les particularités du cuivre et ses irrégularités créées par les marques du temps. L’atelier porte une attention toute particulière eu rendu chromatique qui résulte de recherches approfondies sur les encres -notamment les nuances de noirs- et la subtilité des tonalités plus ou moins chaudes.



IV. L’ART CULINAIRE SELON CYRIL CHOISNE, CHEF PASSIONNÉ DE L’ATELIER-RESTAURANT ÉCLIPSES.


Cyril Choisne, chef au parcours atypique du restaurant Éclipses, façonne une cuisine qui reflète sa passion et son engagement envers la qualité des produits. Fort de son expérience dans les plus prestigieuses maisons, du Pavillon Ledoyen avec Christian Le Squer au Grand Véfour avec Guy Martin, en passant par le Plaza Athénée avec Alain Ducasse et Jean-François Piège, il a hérité de ses mentors la rigueur et la passion nécessaires pour créer une cuisine à la fois gourmande et généreuse. Récompensé par la Dotation Gault&Millau des Jeunes Talents en 2016, le chef a su démontrer son professionnalisme et son engagement envers l'avenir de la cuisine. Cette dotation, soutenue par le chef 3 étoiles Yannick Alléno, témoigne de la reconnaissance de la profession envers les jeunes talents.


La philosophie de Cyril Choisne est simple: mettre le produit au centre de l'attention, respecter la saisonnalité, et transcender chaque ingrédient pour susciter une véritable émotion gustative.


C’est ainsi en septembre 2019 que Cyril Choisne décide d’ouvrir son propre restaurant, Éclipses, au cœur du Carré Rive Gauche, quartier des galeries d’art et des antiquaires du 7e arrondissement de Paris. Un lieu chaleureux et convivial qui lui ressemble (il a travaillé jusqu’à la conception des décors), jusque dans les trois ‘C’ majuscules qui s’entrelacent et composent son logo. Trois ‘C’ qui symbolisent des éclipses, mais qui reprennent aussi et surtout les initiales de son prénom et de ceux de sa fille et de son fils. Ces trois ‘C’, on les retrouve à plusieurs endroits du restaurant, et en particulier dans la forme des tartes sécables à partager, imaginées par le chef qui en a conçu lui-même le moule. En salle, il peut compter sur le savoir-faire de M. Jean Gatard, également passé par de grandes maisons, et qui, avec Cyril Choisne, forme une équipe dynamique et passionnée.

La carte d'Éclipses, façonnée au gré des saisons, propose une expérience gastronomique raffinée. Mais Éclipses ne se limite pas à son restaurant: c'est également un atelier/boutique où les clients peuvent emporter chez eux l'expertise et le talent de Cyril Choisne. Des pains cuits à l'instant aux délicieuses pâtisseries (les tartes à partagées sont un incontournable), chaque produit est une création exceptionnelle du chef. L'atelier/boutique propose également une gamme de menus gastronomiques à emporter et en livraison sur tout Paris et sa banlieue.

Découvrir Éclipses, c'est plonger dans un univers gastronomique où la passion pour la cuisine et le respect des produits se conjuguent pour offrir une expérience culinaire inoubliable.

Dans le cadre de ParisLocal, Éclipses propose une dégustation de pâtisseries le vendredi 17 novembre, et un atelier pâtisserie le 18. Plus d’informations sur le restaurant et son chef sur le site d’Éclipses.


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