top of page

VISITE GUIDÉE: L’APPARTEMENT DU ROI DE ROME AU PALAIS DE COMPIÈGNE

Dernière mise à jour : 21 mars 2023

Je vous propose aujourd’hui de m’accompagner au Palais de Compiègne, et plus particulièrement dans l’appartement dit du Roi de Rome, cet appartement créé à la demande de Napoléon 1er (1769-1821) pour accueillir les souverains étrangers et les hôtes de prestiges, avant d’être attribué à l’Aiglon, le fils qu’il aura avec sa seconde épouse, l’impératrice Marie-Louise (1791-1847), le 20 mars 1811.


Situé au premier étage du château en lieu et place de l’ancien appartement de la reine Marie-Antoinette (1755-1793), le nouvel appartement doit être, selon l’empereur, le « logement le plus somptueusement meublé de la maison ». Par maison, on entend bien sûr le magnifique palais de Compiègne, ce château royal devenu, au cours de l’Histoire, palais Impérial.

C’est donc dans ce haut lieu de l’Histoire de France, situé dans le département de l’Oise et à 80 km de Paris, que je vous invite à me suivre pour découvrir l’appartement du Roi de Rome, un espace habituellement fermé au public et accessible uniquement en visite guidée, dont les équipes du château ont eu la gentillesse de m’ouvrir les portes.


Mais avant de pénétrer dans ce somptueux appartement et de vous en raconter son histoire, je vous propose un retour rapide sur l’histoire du château de Compiègne et de ses résidents successifs. Un monument, dont vous pouvez également retrouver la visite détaillée que j’en ai faite à travers l’article et le podcast disponibles sur ce blog et sur les plateformes de podcast habituelles (Apple, Google, Spotify, Anchor…).


LE CHÂTEAU DE COMPIÈGNE, PALAIS ROYAL ET IMPÉRIAL


Commençons donc par un peu d’histoire.

Si la région de Compiègne intéresse la royauté française dès le VIe siècle, notamment pour ses forêts giboyeuses, c’est Charles V qui choisit le premier de créer une résidence royale à Compiègne à la fin du XIVe siècle, à l’orée d’une immense forêt de 14 000 hectares. Un château quasiment achevé à sa mort en 1380, et qui gardera un style médiéval jusqu’à ce que Louis XV (règne 1715-74) ne décide de le moderniser avec l’aide de son architecte Jacques-Ange Gabriel.

Ce nouveau château est construit dans un style novateur pour l’époque : une architecture néoclassique, plus simple, inspirée du classicisme français du XVIIème siècle et de l’antiquité gréco-romaine. La décoration intérieure fait elle-aussi preuve de plus de simplicité, sans dorures extrêmes -ce qui changera avec le Premier Empire.


À la fin du XVIIIe siècle, Louis XVI et Marie-Antoinette bâtiront la troisième aile du château qui donne sur le parc et qui ferme ce bâtiment en forme de triangle. Le couple royal achèvera aussi les derniers décors et ameublement intérieurs du palais.

Point anecdote ! Saviez-vous que c’est à Compiègne que le roi Louis XV accueille Marie-Antoinette le 14 mai 1770? Elle est alors encore jeune archiduchesse d’Autriche, et arrive tout juste en France pour épouser le Dauphin, le futur Louis XVI.


Après la Révolution, lors de laquelle la quasi-totalité du mobilier a disparu, un prytanée ou lycée militaire a été installé dans le château - pour l’anecdote, ce prytanée donnera naissance à l’École des Arts et Métiers.


Cependant, lorsque l’empereur Napoléon 1er, qui a instauré l’empire en France le 18 mai 1804, redécouvre Compiègne en 1807, il décide de lancer sa rénovation afin de donner à ce palais des rois de France une dimension tout impériale. Les grands travaux se tiendront ainsi de 1808 à 1810 sous la conduite de l’architecte Louis Martin Berthault (1770-1823), connu pour avoir travaillé sur le château de la Malmaison, la célèbre résidence de Joséphine. Cependant, tout économe qu’il est, l’empereur réutilisera et se réappropriera l’existant, notamment certains décors muraux, afin d’éviter trop de dépenses inutiles.

Napoléon 1er aime le château de Compiègne. Après son divorce d’avec Joséphine en 1809, c’est là que le 27 mars 1810, il choisit de recevoir pour la première fois sa future et seconde épouse, la jeune archiduchesse d’Autriche Marie-Louise, qui n’est autre que la nièce de Marie-Antoinette, et qui doit assurer une descendance à la dynastie Bonaparte et ainsi garantir la longévité de l’empire.


L’Empereur installe alors ses appartements dans l’ancien appartement du Roi, et l’impératrice investit les appartements situés dans l’aile nord de la terrasse qui donne sur le jardin. Les appartements de la reine Marie-Antoinette seront, eux, transformés pour accueillir des souverains étrangers avant de devenir, à partir de 1811, l’appartement du Roi de Rome, le fils que Napoléon aura avec Marie-Louise.

Afin de donner tout son prestige à cette résidence qu’on appelle désormais Palais Impérial, l’empereur fera également bâtir une somptueuse galerie de Bal aux dimensions fastueuses et dont les plafonds rappellent les grandes victoires de l’Empire. Cette galerie est toujours visible aujourd’hui et c’est l’un des espaces les plus remarquables du château.


Point histoire : Napoléon Bonaparte et le Premier Empire.

Afin de bien comprendre le contexte dans lequel le château de Compiègne évolue sous le Premier Empire, je vous propose un retour non exhaustif sur le règne de Napoléon.


Après la Révolution de 1789 et une grande instabilité politique dans le pays, plusieurs régimes se succèdent à la tête de l’Etat français.


La Première République est établie le 21 septembre 1792, et après le régime de la Convention Nationale qui tente de diriger la France en proie à la Terreur révolutionnaire de 1792 à 1795, différents types de gouvernances vont là-aussi se succéder :

  • Le Directoire de 1795 à 1799 : une nouvelle constitution est mise en place le 26 octobre 1795 et un nouveau régime, le Directoire, voit le jour. Il tient son nom des Cinq Directeurs, ou chefs de gouvernement, qui sont nommés à la tête du pays et qui se répartissent le pouvoir. Le succès du Directoire tient notamment dans les victoires de l’armées françaises contre les offensives étrangères. De ces guerres émergent alors une nouvelle génération d’officiers talentueux, dont le jeune Général Bonaparte, né à Ajaccio, en Corse, le 15 août 1769, et qui brille par ses exploits militaires, notamment dans les campagnes d’Italie (1796-97) et d’Égypte (1798).

  • Le Consulat de 1799 à 1804 : ce nouveau régime politique s’impose à partir du 10 novembre 1799 à la suite du coup d’état du 18 brumaire de l’an VIII (i.e. le 9 novembre 1799) et qui porte au pouvoir Napoléon Bonaparte, alors général en chef de l’armée intérieure. Il est ainsi nommé Premier Consul, et après un vote du Sénat le 12 mai 1802, il deviendra Consul à vie, annonçant l’empire qui naîtra deux ans plus tard.

Le Premier Empire du 18 mai 1804 au 22 juin 1815 : Premier Consul, Napoléon réussit à remettre sur pieds la France post-révolutionnaire en cinq ans. Les finances, l'administration, l'État, l'économie et la société sont reconstruits et parfois même transformés. C’est lui qui instaure par exemple le Code Civil que l’on utilise encore aujourd’hui, et qui crée également le franc comme monnaie unique et officielle.


Par ailleurs, la paix est rétablie à l'intérieur et à l'extérieur du pays, mettant définitivement fin aux troubles post-révolutionnaires, et, tous ces éléments s’additionnant, les Français vont accorder leur entière confiance à Napoléon. Après un plébiscite en sa faveur où il propose d’établir un régime impérial en France, le Consul Bonaparte établit l’Empire le 18 mai 1804. Soumis à un second plébiscite, ce changement de régime, ainsi qu’une nouvelle constitution, sont validés par les Français le 6 novembre suivant. Napoléon Bonaparte devient alors officiellement et pour l’Histoire : Napoléon 1er, l’Empereur des Français.


Le Sacre Impérial a lieu le 2 décembre 1804 en la cathédrale Notre-Dame de Paris. Napoléon 1er et sa femme Joséphine, à qui il est marié depuis 1796, deviennent Empereur et Impératrice sous la bénédiction du Pape Pie VII. Cependant, l’Empire prend vite les traits d’un régime autoritaire. Les libertés sont rapidement restreintes, et une monarchie impériale est instaurée, avec la création en 1808 d’une noblesse d’Empire ouverte au mérite et au talent.


La bourgeoisie se développe avec le commerce et l’industrie, et la prospérité économique conduit à une croissance démographique. La France retrouve sa grandeur d’avant la Révolution, et, désireux d’étendre son influence au-delà des frontières nationales, Napoléon 1er forme alors ce qu’il appelle sa Grande Armée afin de satisfaire ses ambitions de pouvoir européen. Sa politique extérieure consiste principalement à contrer la Grande-Bretagne, concurrente en termes de puissance économique et politique. Il renforce ainsi les frontières naturelles de la France et construit son Grand Empire par la conquête de nouveaux territoires : après la défaite de Trafalgar en 1805, Napoléon 1er va remporter les victoires d’Austerlitz (2 décembre 1805), d’Iéna (14 octobre 1806), de Friedland (14 juin 1807), de Somosierra (30 novembre 1808) et de Wagram (6 juillet 1809). Il domine alors l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne et s’allie avec l’Empire de Russie. Ces états qu’on appellent états vassaux, doivent appliquer le Code Civil français. Ils sont gouvernés par la famille et les proches de l’Empereur qui les place aux postes stratégiques et à la tête des grands royaumes européens.


Le 15 décembre 1809, après 13 années de mariage, Napoléon divorce de Joséphine qui ne peut lui donner d’héritier. Il se remarie le 2 avril 1810 avec Marie-Louise d’Autriche, petite-nièce de Marie-Antoinette (en réalité, le mariage a été officialisé par procuration le 11 mars précédent). Le 20 mars 1811, la nouvelle impératrice des Français lui donnera un fils qui donne l’espoir de la continuité de l’Empire. Cet enfant, Napoléon François Joseph Charles Bonaparte, est aussi connu comme le Roi de Rome, titre que son père, qui est roi d’une partie de l’Italie, lui donnera à sa naissance. Plus tard, il sera surnommé l’Aiglon, en référence à l’aigle impérial, symbole de l’Empire et emblème de l’empereur son père.


Cependant, pour Napoléon 1er, le rêve de dynastie impériale et d’un empire français séculaire, va peu à peu s’éloigner. En effet, les nations européennes, qui pour beaucoup sont des monarchies, s’inquiètent et n’aiment pas cet empereur en qui ils voient toujours le soldat de la Révolution Française. En outre, la crise économique, religieuse et sociale qui s’installe en France fragilise l’Empire de l’intérieur, et les ennemis extérieurs saisissent l’occasion pour ranimer les nationalismes sur leur territoire. A cette instabilité croissante vont s’ajouter des défaites militaires qui seront fatales au régime impérial.


Ainsi, en 1812, Napoléon perd la guerre contre la Russie du Tsar Alexandre 1er, notamment face au « Général Hiver », le climat hivernal rude du pays, qui l’empêche d’avancer et décime son armée.


En Europe les nations en profitent pour se rebeller et se retourner contre la France qu’elles envahissent. Acculé sous tous les fronts, Napoléon 1er se réfugie au château de Fontainebleau après la capitulation de la ville de Paris le 30 mars 1814. Le 2 avril 1814, le Sénat vote sa déchéance. Le 4 avril, reclus dans son appartement de Fontainebleau, Napoléon est contraint d’abdiquer en faveur de son fils, le roi de Rome. Le 6 avril, l’Empereur abdique une seconde fois, renonçant définitivement au trône pour lui et sa famille.


Dans la nuit du 12 au 13 avril, ayant tout perdu, il tente de s’empoisonner dans sa chambre de Fontainebleau, mais le poison, qui avait dû s’éventer, ne fait pas son effet. Napoléon est contraint de quitter la France pour un exil sur l’Île d’Elbe au large des côtes italiennes. Le 20 avril 1814, il met en scène ses adieux. Il convoque sa garde et, après une longue et mémorable descente de l’escalier en fer à cheval du château de Fontainebleau, Napoléon prononce un discours poignant devant ses soldats dans la Cour d’Honneur qui devient alors pour l’Histoire « la Cour des Adieux ».


L’ex-empereur captif sur l’île d’Elbe, les monarchies européennes décident de rétablir un roi sur le trône de France. Le roi le plus légitime selon eux, ce sera Louis XVIII (1755-1824), ancien comte de Provence et frère du défunt Louis XVI, qui vivait en exil depuis le début de la Révolution. Débute alors la période dite de la Restauration. La monarchie est restaurée et le 4 juin 1814, une Charte constitutionnelle est octroyée au peuple par le nouveau roi de France qui détient alors tous les pouvoirs. Mais cette Première Restauration ne sera que de courte durée.


Napoléon réussit en effet à s’échapper d’exil et à remonter vers Paris depuis le sud de la France entre le 1er et le 20 mars 1815, galvanisant les foules sur son passage et regagnant la confiance des armées. Le 20 mars 1815, il s’arrête à Fontainebleau pour la dernière fois de sa vie avant de regagner Paris. Faisant fuir Louis XVIII, il règne de nouveau sur la France pendant la période dite des «Cent Jours».


Mais le rêve de reconquête du pouvoir va tourner au drame pour Napoléon. Le 22 juin 1815, depuis le palais de l’Elysée où il siégeait, il doit abdiquer après la défaite de son armée contre la coalition européenne, à Waterloo, en Belgique, le 18 juin précédent. Il se réfugie alors sur l’Île d’Aix, au large de la Rochelle, avec l’idée de fuir aux États-Unis. Berné par les Britanniques qui lui font croire qu’ils vont l’aider à s’exiler en Amérique, il monte sur un bateau qui le conduit jusqu’en Angleterre, d’où on lui dit qu’il embarquera ensuite pour le nouveau monde. Mais le piège va se refermé sur lui, et faute d’Amérique, il est emmené en exil forcé à Longwood House sur l’île de Sainte-Hélène, au milieu de l’océan Atlantique Sud, où il mourra le 5 mai 1821 à 17h49, à l’âge de 51 ans.


Une seconde période de restauration est instaurée. Louis XVIII revient sur le trône de France jusqu’à sa mort le 16 septembre 1824, au Palais des Tuileries à Paris. Il est suivi par le roi Charles X, second frère de Louis XVI, qui règnera du 16 septembre 1824 au 2 août 1830, date à laquelle où, réfugié au château de Rambouillet, il est contraint d’abdiquer. Il laisse la place à son cousin Louis-Philippe d’orléans, qui devient Louis-Philippe 1er, roi des Français (et non plus roi de France, marquant ainsi une certaine inclinaison face au peuple). Charles X meurt en exil en Autriche à Göritz (aujourd’hui en Slovénie) le 6 novembre 1836.


Poursuivons l’histoire du château de Compiègne. À la chute du Premier Empire, sous la Restauration comme sous le règne de Louis-Philippe, appelé aussi la Monarchie de Juillet (1830-1848), le château de Compiègne redevient une résidence royale occupée régulièrement par les souverains.


Comme vous le savez, à la monarchie de Juillet de Louis-Philippe 1er succède la IIe République qui voit revenir au premier plan politique un Bonaparte. Il s’agit de Louis-Napoléon, neveu de l’empereur, qui devient président de la République en 1848 avant de restaurer l’empire en 1852.

Aujourd’hui, c’est en symbole de ce Second Empire, proclamé par Napoléon III, que Compiègne apparaît le plus nettement sous nos yeux.


Point Histoire : Qui est Napoléon III ?

Charles Louis Napoléon Bonaparte, dit Louis-Napoléon, naît le 20 avril 1808 à Paris. Neveu de Napoléon 1er, il est le fils du frère de l’Empereur, Louis Bonaparte, et d’Hortense, la fille que l’Impératrice Joséphine a eu de son premier mariage avec Alexandre de Beauharnais. Son père, nommé roi de Hollande, est souvent absent et il est élevé par sa mère avec ses 2 frères. À la chute du Premier Empire, Hortense s’installe au château suisse d’Arenenberg, puis à Rome où Louis-Napoléon se passionne de politique. Elevé dans le souvenir de l’Empire, il est l’héritier politique de son oncle après la mort de l’Aiglon le 22 juillet 1832.

Il tente de prendre le pouvoir le 30 octobre 1836 à Strasbourg, mais est emprisonné. Libéré, il gagne l’Angleterre en 1837, et en 1840, il tente un coup d’état. Il est arrêté et emprisonné au fort de Ham d’où il s’évade le 25 mai 1846 avant de regagner l’Angleterre.


Le 24 février 1848, Louis-Philippe 1er abdique face à une nouvelle révolution. La IIe République est proclamée le lendemain. Elu député, Louis-Napoléon se présente à la présidentielle du 10 décembre 1848. Elu à 75%, il est le premier Président de la République Française.


S’il est populaire, il lui est cependant interdit de se représenter. Il prépare alors un coup d’état pour prolonger son mandat. Le 2 décembre 1851, date anniversaire de la victoire de son oncle Napoléon 1er à Austerlitz (2 déc.1805) et de son sacre (2 déc.1804), Louis-Napoléon lance un appel au peuple et à l’armée via une campagne d’affichage dans toute la France. Il annonce dissoudre l’Assemblée et rétablir le suffrage universel, et propose un plébiscite pour reconnaître son autorité. Avec une majorité de « OUI », il est maintenu à la présidence et renforce son pouvoir grâce à l’établissement d’une nouvelle constitution. Celui qu’on appelle désormais le Prince-Président, en référence à sa lignée impériale, va alors proposer au Sénat de rétablir l’empire. Ce dernier approuve. Un plébiscite est organisé les 21 et 22 novembre 1852: 8 millions de votant diront «oui», et le 2 décembre 1852, le Second Empire est proclamé. Louis-Napoléon Bonaparte devient Napoléon III.


Le 30 janvier 1853, Napoléon III épouse son impératrice, la comtesse andalouse Eugénie de Montijo. Leur fils, Eugène Louis Napoléon, naît le 16 mars 1856. Régime autoritaire fastueux, le second Empire marque le développement économique de la France et son entrée dans la modernité. La Fête Impériale fait rayonner la France et sa culture à l’international.

Cependant, en 1870, la Guerre Franco-Prussienne éclate, portée par un habile jeu diplomatique mené par le ministre-président du Royaume de Prusse, Otto Von Bismarck. Ce conflit aura raison de l’Empire. Napoléon III est capturé à Sedan. La guerre est perdue. On proclame la IIIe République le 4 septembre 1870. Eugénie s’exile en Angleterre, rejointe par l’Empereur qui y meurt le 9 janvier 1873, et par son fils qui mourra en 1879 sous l’uniforme anglais en Afrique du Sud. Eugénie s’éteint à Madrid le 11 juillet 1920 à 94 ans. Ils reposent tous les trois en Angleterre, à l’Abbaye Saint-Michel, sur leur domaine de Farnborough.


Revenons au palais de Compiègne. Le château est l’une des résidences favorites de Napoléon III et Eugénie. C’est ici que le futur empereur finira de conquérir le cœur de la belle Andalouse avant leur mariage. C’est aussi ici que le faste impérial s’exprimera au mieux à travers les très prisées Séries de Compiègne qui rassemblent chaque automne au château une succession de séries d'invités triés sur le volet: élites françaises et internationales, représentants étrangers, princes, artistes, scientifiques, nobles, personnalités influentes...


À la chute du Second Empire, et après l’avènement de la IIIe République (1870-1940), le château de Compiègne est vidé de son mobilier et sert de Garde-Meuble national. Ce n’est qu’en 1901, alors que le tsar Nicolas II est en visite en France, que l’on va chercher à réaménager le palais. C’est désormais chose faite et c’est un monument que je vous invite fortement à visiter.


Avant de clore ce chapitre sur l’histoire du château de Compiègne, il ne faut pas oublier celle du magnifique parc qui borde l’ensemble du domaine de nature.


Lorsqu’il fait reconstruire le palais, Louis XV commande des jardins à la française, ce style de jardins très organisés, symétriques et maîtrisés, créés sous Louis XIV par André Le Nôtre. Mais de ce jardin il ne subsiste que peu de choses, et le parc que nous pouvons parcourir aujourd’hui doit beaucoup aux réaménagements de Napoléon 1er. Ce dernier précise alors à l’architecte Berthault qu’à travers ce jardin, il souhaite lier le Palais et la forêt toute proche. Napoléon III continuera dans ce sens à faire de ce parc un jardin arboré, irrégulier et à l’anglaise, où la nature paraît reprendre ses libertés. On y trouve toutes sortes d’arbres, des statues, et même un genre de tunnel de feuillage, nommé « le Berceau de l’Impératrice », qui permet d’aller du Palais à la forêt tout en restant abrité du soleil.


Maintenant que vous en savez plus sur le château de Compiègne et son histoire, je vous invite à explorer plus précisément l’appartement du Roi de Rome.



L’APPARTEMENT DU ROI DE ROME, LE PLUS « SOMPTUEUX DE LA MAISON »


Composé d’une dizaine de pièces, l’appartement dit, aujourd’hui, « du Roi de Rome » a connu différentes fonctions et plusieurs locataires. Lorsque l’architecte Louis Martin Bertheau présente à Napoléon ses plans de rénovation du château de Compiègne en octobre 1807, l’empereur n’est pas vraiment satisfait. Il décide alors de remanier lui-même certains espaces, parmi lesquels l’ancien appartement de la reine Marie-Antoinette qui donne sur le parc du château, au nord de l’édifice.

Napoléon ordonne ainsi de faire de cet ancien appartement royal le « logement le plus somptueusement meublé de la maison ». Ce sera chose faite grâce au travail exceptionnel des ébénistes Georges Jacob-Desmalter et Pierre Benoît Marcion, qui créeront le mobilier du château en bois doré et en acajou orné de bronze ; mais aussi grâce au talent d’Anne Louis Girodet, Etienne Dubois et Henri Joseph Redouté qui réaliseront les décors et les peintures du palais.


Au départ, ce nouvel appartement accueille un hôte prestigieux : le roi d’Espagne Charles IV (1748-1819) qui a dû abdiquer en 1808, détrôné par Napoléon 1er. Mais le souverain espagnol ne se plait pas à Compiègne. Le climat de la région, d’une part, mais aussi et surtout l’amertume qu’il ressent en étant logé par celui qui l’a destitué de ses fonctions, provoqueront de nombreuses colères chez l’ex-roi qui détruira de rage une partie des meubles et des décors. Au bout de six mois à Compiègne, Charles IV est déplacé au château de Valençay, dans l’actuel département de l’Indre. Une résidence qui lui sierra beaucoup plus et où il se sentira mieux.

Laissé vide de locataire, l’appartement accueillera plus tard Louis Bonaparte, le jeune frère de Napoléon nommé roi de Hollande, et son épouse, la reine Hortense, fille aînée de l’impératrice Joséphine.


Mais le somptueux appartement voulu par Napoléon 1er prendra tout son sens lorsque, le 20 mars 1811, naît le fils tant attendu de l’empereur et de sa seconde épouse, l’impératrice Marie-Louise. C’est donc au jeune héritier du couple impérial, sur lequel repose toute la dynastie des Bonaparte, que va revenir cet appartement qu’on appellera désormais l’appartement du Roi de Rome.

Point Histoire : Qui est le fils de Napoléon 1er, dit l’Aiglon ou encore le Roi de Rome ?

Napoléon François Joseph Charles Bonaparte est né le 20 mars 1811 au palais des Tuileries à Paris. Titré roi de Rome à sa naissance par son père, lui-même roi d’une partie de l’Italie, le jeune garçon n’a que 3 ans lorsque Napoléon est contraint d’abdiquer à Fontainebleau, le 4 avril 1814 d’abord, pour lui-même, et le 6 avril ensuite, pour lui et son fils.


Alors que son père est exilé sur l’île d’Elbe, l’ex-roi de Rome fuit avec sa mère vers l’Autriche dont elle est originaire. C’est depuis le palais de son grand-père l’empereur François 1er d’Autriche (1768-1835), à Vienne, que l’enfant âgé de 4 ans apprend le retour de son père Napoléon à la gouvernance de la France pendant la période de règne dite des « cent Jours », du 1er mars au 22 juin 1815. A cette date, l’empereur est une nouvelle et dernière fois contraint d’abdiquer avant de partir pour son exil fatal à Sainte-Hélène.


Cette abdication mènera d’abord à la proclamation de son fils comme successeur à la tête de l’Etat français sous le titre d’empereur Napoléon II. Mais celui-ci, tout jeune et toujours exilé en Autriche, ne règnera pas bien longtemps, d’autant plus que l’Assemblée nationale s’abstient de le proclamé officiellement empereur des Français. Finalement, 15 jours plus tard, le 8 juillet 1815, le roi Louis XVIII remonte sur le trône, engageant la deuxième période de Restauration que connaîtra la France.


L’ex-Napoléon II, qui porte aussi le titre de prince de Parme, sera nommé duc de Reichstadt par son impérial grand-père autrichien en 1818, et il passera le reste de sa vie à Vienne. Il sera élevé à l’écart du souvenir de son père par une Marie-Louise qui s’est totalement désolidarisée du destin de Napoléon, et par une cour d’Autriche hostile à l’ex-empereur qu’elle qualifie « de souverain usurpateur ». Celui qui fût empereur des Français l’espace de quelques jours meurt de la tuberculose le 22 juillet 1832 au trop jeune âge de 21 ans.


Pour finir sur le fils de Napoléon 1er et Marie-Louise, il faut savoir qu’il ne sera surnommé l’Aiglon qu’après sa mort. En effet, c’est l’auteur de théâtre Edmond Rostand qui va utiliser cette dénomination le premier dans sa pièce l’Aiglon, créée le 15 mars 1900, qui raconte les dernières années du duc de Reichstadt, et dans laquelle jouera la célèbre actrice Sarah Bernhardt. Pourquoi ce surnom de l’Aiglon ? Tout simplement parce qu’il est l’héritier de l’empereur Napoléon 1er, dont l’emblème est l’aigle impérial.


Maintenant que vous en savez plus sur le roi de Rome, revenons à son appartement compiégnois. Si vous avez la chance de le visiter, vous verrez que tout est surdimensionné et d’un faste quasi extravagant. Il s’agissait en effet de créer, pour celui qui serait un jour Napoléon II, un écrin à la hauteur de sa position d’héritier impérial. Pourtant, l’Histoire en décidera autrement, et celui qu’on appellera plus tard l’Aiglon, ne résidera ici que peu de fois, alors qu’il n’est âgé de quelques mois seulement. Et finalement, tout ce mobilier et ces décors grandioses paraissent bien démesurés pour un bébé.


Pendant la Restauration, et même plutôt juste avant cette période, l’appartement du roi de Rome sera d’abord occupé par le roi Louis XVIII (règne 1814/15-1824) qui, avant de rentrer à Paris après des années d’exil pour fuir la Révolution et le Premier Empire, s’arrêtera à Compiègne pour préparer son retour. En effet, il ne souhaite pas occuper l’ancien appartement de son frère, le défunt roi Louis XVI, qui est devenu l’appartement de Napoléon 1er et qui, dit-il, présente beaucoup trop d’emblèmes impériaux. Dans les semaines qui suivent l’abdication de Napoléon 1er, c’est donc dans l’appartement du Roi de Rome que le futur Louis XVIII s’installe, et c’est dans le salon-boudoir de l’appartement que tout va se jouer. En effet, c’est dans cette petite pièce qu’il s’entretiendra avec ses conseillers pour organiser sa prise de pouvoir, et c’est aussi ici qu’il recevra, le 1er mai 1814, le tsar de Russie Alexandre 1er (1777-1825) et d’autres alliés, comme le prince héritier de Suède, Bernadotte, pour préparer son arrivée à Paris et s’accorder sur la fin de Napoléon.

Quand il sera monté sur le trône, Louis XVIII, dédiera ensuite l’ancien appartement du Roi de Rome à Monsieur, son frère, le futur Charles X (règne 1824-1830). Une fois au pouvoir, ce dernier attribuera l’appartement au duc d’Angoulême, son fils, et à son épouse la duchesse d’Angoulême, qui n’est autre que Marie-Thérèse, la fille de Louis XVI et Marie-Antoinette, rescapée de la Révolution.


Pendant la monarchie de Juillet, instaurée par le duc d’Orléans, devenu le roi des Français Louis-Philippe 1er (règne 1830-1848), l’appartement sera utilisé par le souverain lui-même.

Enfin, sous le Second Empire de Napoléon III (1852-1870), l’appartement du roi de Rome accueillera des souverains étrangers et, pendant les séjours de la cour impériale à Compiègne, la princesse Mathilde, la très mondaine cousine de l’empereur.


Maintenant que vous connaissez l’histoire de cet appartement peu connu du public, je vous invite à me suivre à la découverte de ses pièces et décors fastueux.



L’APPARTEMENT DU ROI DE ROME : VISITE GUIDÉE


La visite commence au rez-de-chaussée du château, au pied de l’escalier d’Apollon. Situé dans l’aile nord du château, on peut y accéder directement depuis la cour d’Honneur, sur la droite, donc, lorsque l’on est face au palais.

Cet escalier est impressionnant. Appelé grand degré de la Reine lors de sa réalisation par l’architecte Le Dreux en 1784, puisqu’il menait à l’appartement de la souveraine, cet escalier présente une rampe en fer forgé datant de 1786. Dans la niche, à l’inter-palier, face au visiteur lorsqu’il gravit les marches, se trouve un poêle sur lequel trône une statue imposante. Placée ici en 1808 sous le Premier Empire, il s’agit d’un moulage de l’Apollon du Belvédère, sculpture antique qui se trouve au Vatican. De son regard divin puissant, Apollon semble ici rappeler l’importance des locataires de l’appartement auquel mène l’escalier.


Arrivé au premier étage, pour ma part, j’ai commencé la visite guidée par un autre appartement, l’appartement double de Prince, à la suite duquel j’ai remonté l’appartement du Roi de Rome dans le sens inverse du parcours originel et historique. Ici, je vous propose donc de le visiter dans le « bon sens », à la façon dont les visiteurs le parcouraient à l’époque. Ainsi, depuis le palier, après deux antichambres et la petite galerie du granit, nous arrivons dans la première grande pièce de l’appartement: le salon des Noces. Notez qu’ayant emprunté un autre chemin de visite, je ne suis pas passé par les antichambres ni la galerie.


Le salon des Noces doit son nom à la tapisserie qu’y est placée en 1808, « Roland ou la Noce d’Angélique », une tapisserie réalisée par la manufacture des Gobelins entre 1790 et 1805 d’après un carton de Charles-Antoine Coypel datant de 1733. Ancienne salle des Nobles de Marie-Antoinette, elle servait de salon de jeu sous le Premier Empire, ce que l’on comprend aisément par la présence de nombreuses tables de jeu sur lesquelles sont disposés des jeux de cartes. D’ailleurs, à propos de jeux de cartes, il faut savoir que lors de la rénovation de l’appartement, on a retrouvé ici, glissées entre les lattes du parquet, des cartes à jouer datant de l’époque où le château servait de lycée militaire. Concernant les décors de boiserie, ils datent de l’époque de Marie-Antoinette. La tapisserie des fauteuils, réalisée par la manufacture de Beauvais, reprend quant à elle des illustrations des Fables de La Fontaine.


Nous pénétrons ensuite dans le salon des jeux de la reine Marie-Antoinette. Il s’agit de la seule pièce de l’appartement qui a gardé son état du 18e siècle. Parmi les éléments de décor remarquables, notez les dessus-de-porte installés en 1789 et réalisés par Piat Joseph Sauvage (1744-1818), peintre du roi Louis XVI. Elles représentent les Quatre Éléments. Les tentures murales comme les rideaux en taffetas livrés en 1786, très colorés, donnent une note joyeuse et printanière à cette grande pièce qui accueillait les soirées de jeux de la reine. Les arbres, berceaux et roses trémières que l’on y observe, tissés sur un fond blanc, ont été imaginés par Camille Pernon. Enfin, le mobilier en bois doré a été créé par Jean Hauré en 1786, tandis que les commodes à encoignures portant le chiffre de Marie-Antoinette ont été réalisées par l’ébéniste Guillaume Benneman.


Quittons cette jolie pièce et gagnons l’une des plus impressionnantes de l’appartement : la chambre du Roi de Rome. Au 18e siècle, Marie-Antoinette y avait installé sa chambre à coucher. Le décor date de cette époque, avec notamment des dessus-de-porte datant de 1787, peints « en coloris » par Sauvage et représentant les Quatre Saisons symbolisées par des enfants et des figures féminines ; ou encore les aigles sculptés qui ne sont pas les aigles impériaux napoléoniens, contrairement à ce qu’on pourrait croire, mais ceux de la maison d’Autriche dont est issue la reine. Napoléon 1er va cependant apporter sa touche impériale à la pièce. Il va d’abord remplacer le chiffre de Marie-Antoinette par le sien, puis il ajoute quatre panneaux dans un style antique pompéien, réalisés par les peintres Dubois et Redouté et relatant l’histoire de Psyché, avant de remeubler l’ensemble de la pièce dans un style très empire. Parmi les meubles réalisés en 1808 par Pierre-Benoît Marcion, on peut observer un ensemble d’assises en bois doré assez clinquant, une psyché très impériale en acajou orné de bronzes dorés, et une imposante commode également en bronze et acajou. Mais le plus impressionnant reste le lit. D’une hauteur vertigineuse, surmonté d’une abeille impériale, il rappelle à tout visiteur la grandeur de celui qui doit l’occuper : le fils de Napoléon 1er et Marie-Louise, le futur Napoléon II, né le 20 mars 1811. Cette chambre qui présente déjà les codes de l’apparat impérial lui est ainsi attribuée dès son plus jeune âge mais, ironie de l’Histoire, l’héritier de l’empire, titré Roi de Rome par son père à sa naissance, ne dormira jamais dans ce lit. En effet, il n’occupera cette chambre qu’à l’âge de 6 mois, et n’y dormira donc que dans un berceau.


Après avoir admirer la multitude des décors et des éléments qui composent la chambre du Roi de Rome, je vous propose de continuer la visite par le Boudoir qui ouvre, à l’époque de Marie-Antoinette, sur les pièces plus intimes de la reine. Ici, et pour les pièces suivantes, le plafond est plus bas afin de laisser place à un entresol de service. Tel que nous pouvons l’observer aujourd’hui, ce boudoir présente l’aménagement qu’a connu le roi d’Espagne Charles IV lors de son exil à Compiègne. Excepté la commode de Pierre Benoît Marcion, le reste du mobilier a été réalisé par Jacob-Desmalter et installé en 1808.


Nous pénétrons maintenant dans l’une des pièces les plus intimes de l’appartement : la salle de Bains. Elle est vraiment impressionnante par ses dimensions, mais aussi et surtout, par ses décors en stuc blanc, à l’image des statues et colonnes à l’Antique qui encadrent la baignoire en tôle vernissée vert bronze, réhaussée de robinets à col-de-cygne. De mon point de vue, l’ensemble pourrait presque aujourd’hui être qualifié de kitsch. Les chaises, fauteuils et tables qui meublent le devant de la pièce atteste qu’à l’époque, la salle de Bains est aussi un lieu où l’on reçoit ses intimes, et où l’on converse.


La visite de l’appartement du roi de Rome se termine par le salon-boudoir. Cette petite pièce d’angle est d’apparence plutôt simple malgré la richesse du mobilier livré en 1808 par Pierre Benoît Marcion et réalisé en bois doré couvert d’un « damas gros bleus avec dessins de vases et boucliers couleur d’or ». Pourtant, elle a été le témoin d’un épisode important de l’Histoire de France. En avril 1814, alors que Napoléon 1er a abdiqué, le futur roi Louis XVIII (règne 1814/15-1824), l’un des deux frères de Louis XVI exilé pendant la Révolution, décide de préparer son retour à Paris depuis le château de Compiègne. Installé dans l’appartement du Roi de Rome, c’est dans le salon-boudoir qu’il se réunit avec ses conseillers. Le 1er mai 1814, c’est encore ici qu’il accueille le tsar de Russie Alexandre 1er, mais aussi Bernadotte, le prince héritier de Suède, et d’autres alliés européens qui souhaitent l’aider à monter sur le trône de France.


Ainsi se termine la visite de l’appartement du Roi de Rome du palais de Compiègne. J’ai beaucoup aimé découvrir ces pièces plus privées, et c’est toujours avec plaisir, et avec une certaine excitation, que je parcours des espaces habituellement fermés au public. Si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas à le faire. Cette visite peut d’ailleurs se coupler avec l’appartement double de Prince que j’ai pu moi-même également explorer et qui ne peut que vous séduire par ses décors Empire et Louis-Philippe.


Je vous encourage également à visiter le reste du palais de Compiègne riche de mobilier, de décors et d’œuvres remarquables. La visite publique, que vous pouvez retrouver sur ce blog à travers mon article et mon podcast dédiés, se décompose en cinq parties, inclues dans le billet standard:

  • Le musée du Second Empire : dédié à l’histoire et la vie de cour sous Napoléon III, je vous recommande fortement de le parcourir avant votre visite du château afin d’avoir les clés pour bien comprendre cette demeure impériale. Attention car cette partie ferme également plus tôt que le reste du château.

  • Le musée de l’impératrice : Complémentaire de la visite du château et des collections du Musée du Second Empire, le Musée de l’Impératrice présente la vie intime de la famille impériale. De la proclamation du 2nd Empire en 1852 à sa chute en 1870; de la naissance du Prince Impérial, le 16 mars 1856 à sa mort le 1er juin 1879; de la vie dans les palais impériaux à l’exil de la famille en Angleterre.

  • Le château en lui-même : C’est le cœur de la visite, avec ses appartements d’apparat, ses salles de réceptions et autres cabinets aménagés et décorés comme ils l’étaient au XVIIIème siècle, mais surtout aux Premier et Second Empires.

  • Le Musée national de la voiture : Inauguré en 1927, il présente entre autres une riche collection de moyens de locomotion allant de voitures hippomobiles -donc tirées par des chevaux- datant du XVIIIème et XIXème siècles ; divers cycles et motocycles retraçant l’histoire des deux-roues de 1817 aux années folles ; une trentaine d’automobiles datant de 1878 aux années 1920. Fan ou non de véhicules, sa visite vaut le coup d’œil.

  • Le Parc du Palais avec ses jardins aménagés qui courent du château jusqu’à la forêt de Compiègne, c’est un indispensable pour se promener ou se reposer après votre visite.


INFORMATIONS PRATIQUES


Toutes les informations concernant la visite du château de Compiègne sont disponibles sur le site web du monument.


L’appartement du Roi de Rome, quant à lui, ne peut se découvrir que lors des Journées Européennes du Patrimoine, ou le reste de l’année à l’occasion de visites-conférences organisées sous la conduite d'un conférencier de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais.


Ces visites sont disponibles à certaines dates en supplément du billet d’entrée au château :

  • Pour les visiteurs individuels : rendez-vous dans l’agenda du site pour retrouver les dates des visites ;

  • Pour les groupes : rendez-vous sur la page dédiée à la réservation de Groupes d'adultes.


SOURCES

  • Le guide « Musées nationaux du château de Compiègne » aux éditions de la Réunion des Musées Nationaux – Grand Palais.

bottom of page