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L'EGLISE SAINT-GERMAIN L'AUXERROIS A PARIS

Dernière mise à jour : 11 mars 2023

Aujourd’hui, je vous emmène à la découverte d’une église parisienne que beaucoup connaissent de vue, puisqu’elle se trouve en face du célèbre Palais du Louvre, mais dont peu connaissent la résonance historique : l’église Saint-Germain l’Auxerrois.


L’église Saint-Germain L’Auxerrois telle qu’on peut la voir aujourd’hui est le fruit de nombreuses évolutions au fil des siècles. Elle est bâtie en lieu et place d’une première chapelle datant du 5e siècle, elle-même remplacée au 7e siècle par une première église, détruite puis reconstruite plusieurs fois.


Aujourd’hui, bien qu’il reste des éléments datant du 12e siècle, l’édifice que l’on peut observer est le résultat d’une succession de constructions et d‘agrandissements qui seront menés entre le 13ème et le16ème siècles, mais aussi d’une restauration conduite au 19e siècle entre 1838 et 1855 par les architectes Baltard et Lassus. Saint-Germain l’Auxerrois est un mélange architectural d’art roman (le clocher), d’art Gothique Rayonnant (le chœur), de Gothique Flamboyant (la nef et le porche) et de Renaissance (le portail).

C’est à la fin du 14e siècle que l’église gagne en prestige lorsque le Roi Charles V, qui va régner de 1364 à 1380, quitte le Palais de la Cité (situé sur l’Île de la Cité au-dessus de la Conciergerie et à l’emplacement du Palais de Justice actuel) pour faire du Louvre la résidence principale des rois de France. Lui et ses successeurs vont faire de Saint-Germain l’Auxerrois l’église paroissiale des rois de France qui vont dès lors y suivre les offices, mais aussi et surtout l’entretenir et continuer de la décorer.


Plus tard, l’église Saint-Germain l’Auxerrois va revêtir une importance toute historique quand son clocher sonnera le début du massacre de la Saint-Barthélemy, dans la nuit du 23 au 24 août 1572, en pleines guerres de religion entre catholiques et protestants.


Enfin, sachez qu’on l’appelle aussi la « paroisse des artistes » puisque nombre des artistes qui ont participé à sa construction, ses agrandissements et embellissements, et qui logeaient au Louvre, y sont enterrés : des peintres (Coypel, Boucher, Nattier…), des sculpteurs (Coysevox, Coustou…), des architectes (Le Vau, Soufflot).


Je vous propose maintenant de vous raconter l’histoire de ce lieu d’intérêt architectural et historique que peu connaissent réellement, avant de vous partager la visite que j’en ai fait. Une visite qui, loin d’être exhaustive et d’entrer dans tous les détails, mettra l’accent sur les principaux éléments à voir et que j’ai aimés.


L’Eglise Saint-Germain l’Auxerrois : Retour historique


Avant toute chose, il faut savoir qu’on retrouve à cet emplacement les traces d’un lieu de culte chrétien dès l’époque mérovingienne (période de règne des rois mérovingiens qui commence avec Clovis en 481 et finit avec Childéric III en 751). Saint-Germain, évêque d’Auxerre (380-448), y aurait réalisé un miracle dans les années 420. Il y aurait aussi rencontré Sainte-Geneviève, la sainte patronne de Paris en 440, pour travailler ensemble à la lutte contre la doctrine pélagianiste qui prône la liberté de l’homme vis-à-vis de Dieu.


Point anecdote : qui était Sainte-Geneviève, la sainte patronne de Paris ?

Geneviève est née en 423 à Nanterre près de Paris. On la représente souvent en bergère mais elle est en réalité la fille de riches propriétaires terriens dont elle va hériter en 440, date à laquelle elle s’installe à Paris qui est encore gallo-romaine. Geneviève a hérité de la charge de magistrat municipal parisien de son père. Elle bénéficie donc d’un bon revenu qu’elle utilise à des fins politiques ou pour aider les plus pauvres. Fervente catholique, elle va entrer dans le groupe des vierges consacrées, ces femmes qui vouaient leur existence à Dieu dans le célibat et la chasteté, tout en continuant à vivre parmi le reste des citoyens. Mais c’est en 451 que Geneviève va se révéler. Cette année-là, Attila, le chef des Huns, se dirige vers Paris. Alors que le peuple commence à s’enfuir, Geneviève appelle les hommes à rester pour se battre et les femmes à prier. Si au départ on ne la suit pas et on la croit folle au point de vouloir la tuer, les Parisiens changent d’avis lorsqu’Attila va piller Reims ou Metz mais contourner Paris. On pense alors à un miracle qu’on attribue à Geneviève qui va désormais être chargée de protéger Paris. Ce sera ainsi le cas en 465 lorsque face au déclin de l’empire romain, Francs et Romains s’affrontent pour le pouvoir. Geneviève va négocier avec les Francs menés par Childéric pour épargner Paris. Ces derniers vont s’exécuter mais tenir le siège autour de Paris. Geneviève va alors une nouvelle fois sauver Pais en parvenant à passer outre le blocus et à ravitailler la population. Un peu plus tard, quand le fils de Childéric, Clovis, le roi des Francs, va vaincre les Romains, Geneviève va stratégiquement s’allier à lui. Elle va permettre à Clovis de prendre Paris s’il accepte de se convertir au christianisme. Clovis, qui est marié à Clothilde, elle-même catholique, va alors se convertir et se faire baptiser à Reims par l’évêque Rémi le 25 décembre 498 (ou 499). Pour information, c’est en référence à ce baptême que les rois de France se feront ensuite tous sacrer à Reims. Une fois baptisé, Clovis entre à Paris. Il réconcilie les peuples Francs et Gallo-Romains, et fait de Paris la capitale de son Royaume. Revenons à Geneviève. Elle meurt en 512 et va être enterrée à côté de Clovis, qui est mort en 511, dans une basilique construite au sommet de l’actuelle montagne Sainte-Geneviève (aujourd’hui dans le 5e arrondissement de Paris). Une abbaye va alors être bâtie à cet endroit : c’est l’abbaye Sainte-Geneviève qui abrite aujourd’hui le célèbre Lycée Henri IV, près du Panthéon. Depuis sa mort, Sainte-Geneviève est la Sainte Patronne de Paris. On lui attribuera ensuite plusieurs miracles dont la protection de Paris lors des invasions normandes en 885. Sachez que ses reliques sont aujourd’hui conservées dans l’Eglise Saint-Etienne du Mont qui se trouve juste à proximité de l’ancienne abbaye Sainte-Geneviève.


Revenons à notre église. C’est sur le lieu du miracle de Saint-Germain d’Auxerre et de sa rencontre avec Sainte-Geneviève que, vers 540-550, un oratoire puis une chapelle auraient été construits en mémoire du saint évêque. En 650, une première église est ainsi bâtie par le roi mérovingien Chilpéric 1er (né en 525, 527 ou 534, et mort en 584) avec pour objectif d’accueillir le tombeau de Saint-Germain l’Auxerrois. A l’époque, l’église s’appelle Saint-Germain le Rond. Le roi mourra malheureusement avant la fin de la construction et à défaut de l’évêque d’Auxerre, c’est Saint-Landry, évêque de Paris entre 650 et 656 (date de sa mort) qui y sera inhumé. L’église devient alors un lieu de pèlerinage.


Cependant, elle sera détruite lors des invasions de Paris par les Vikings en 885-886. Ensuite, bien qu’une nouvelle église ait été reconstruite, il faudra attendre le 13e siècle pour que l’église actuelle soit bâtie sur les ruines des précédentes dont ne sera conservé que le clocher du 12e siècle (encore visible aujourd’hui même si la flèche d’époque a été détruite à la Révolution). L’église prend alors le nom de « Saint-Germain l’Auxerrois ».


A la fin du 14e siècle, le roi Charles V quitte le Palais de la Cité, jusqu’alors résidence des rois de France, pour s’installer définitivement au Louvre. A partir de là et pour les siècles à venir, Saint-Germain l’Auxerrois devient une paroisse royale, et les souverains contribuent à enrichir le monument et à l’agrandir. On observe d’ailleurs encore quelques traces de la monarchie avec notamment la présence de fleurs de lys à différents endroits.


Point anecdote : pourquoi Charles V s’installe-t-il au Louvre ?

En 1328, alors que les fils du roi capétien Philippe IV dit Philippe le Bel (qui règnera de 1285 à 1314) se succèdent sur le trône sans héritiers masculins, la couronne de France est transmise à une branche cadette des Capétiens, les Valois. Philippe VI, qui va régner de 1328 à 1350 et qui est le neveu de Philippe le Bel, va ainsi être le premier roi Valois. En 1364, son petit-fils Charles V le Sage devient roi. Il va régner de 1364 à 1380 mais, alors qu’il n’était encore que dauphin de France, il a assisté à la révolte des bourgeois à Paris en 1358. Pour rappel, sous la conduite du prévôt des marchands Étienne Marcel, ces bourgeois vont s’insurger contre l’augmentation des prélèvements fiscaux par le pouvoir royal. Le jeune et futur Charles V va alors être marqué par l’assassinat des maréchaux de Normandie et de Champagne qui a lieu dans l’enceinte même du Palais de la Cité où il vit. Devenu roi, il va donc décider de quitter cette résidence royale pour le Louvre, qui a été réaménagé et qui est plus sûr. Le Palais de la Cité restera le lieu de résidence du Parlement de Paris et un Palais de Justice au-dessous duquel la Conciergerie servira, entre autres choses, de prison.


Reprenons les 300 ans d’histoire de la construction de notre église.

Au 13e siècle, vers 1220-1230, on construit la façade ouest (la façade principale) et la chapelle de la Sainte-Vierge, que l’on peut encore observer à l’intérieur de l’église, sur le côté droit, et qui servait alors d’autel paroissial, donc pour les habitants du quartier.


Ensuite, le chœur est bâti au 14e siècle, entre 1340 et 1358, tandis qu’au 15e siècle, en 1476, commence la reconstruction de la nef afin qu’elle ressemble et s’accorde avec le chœur. C’est à cette époque qu’on édifie les bas-côtés de l’église et toutes les chapelles de la nef, mais aussi le porche devant la façade principale. Ce porche construit par Jean Gaucel qui l’a décoré de nombreuses sculptures, protège l’entrée de l’église. C’est le seul subsistant à Paris avec celui de la Sainte-Chapelle (qui se trouve au cœur du Palais de Justice et qu’il faut visiter impérativement !).


Avançons un peu. Nous sommes maintenant au 16e siècle où vont être construites les chapelles qui se trouvent autour du chœur. C’est à cette époque, sous le règne de Louis XII que l’on crée également les belles voûtes de la chapelle de la Vierge. Pour rappel, Louis XII, qui va régner de 1498 à 1515, est le cousin du futur François 1er qui va lui succéder sur le trône de France. L’architecte est alors Jean Moreau qui bâtira également la partie nord le transept (la partie de l’église qui, perpendiculaire à la nef, forme le plan en croix de l’édifice), tandis que la partie sud sera réalisée en 1530 par Louis Poireau. En 1541, Pierre Lescot, architecte du Louvre, construira un magnifique jubé (une sorte de tribune de pierre ou de bois qui, comme une barrière, sépare le chœur de la nef) qui n’existe plus aujourd’hui. Au fil des années, les paroissiens vont décorer et embellir leur église, mais le gros de la construction est terminé.


Cependant, on ne peut pas parler de l’église Saint-Germain l’Auxerrois au 16e siècle sans évoquer l’épisode tragique de la nuit de la Saint-Barthélemy auquel elle est intimement liée.


Point Historique : Que s’est-il passé cette nuit de la Saint-Barthélemy du 23 au 24 août 1572, et pourquoi les guerres de religions en France ?

Avant de relater cette nuit de massacres, il faut en rappeler les origines. En cette fin du 16e siècle, la France est en proie à des conflits religieux internes entre les chrétiens réformistes, les protestants, et les chrétiens catholiques.

Tout commence à la Renaissance. A la suite de ses campagnes militaires en Italie -dont la célèbre victoire de Marignan le 10 septembre 1515-, le nouveau roi François 1er rapporte à la cour de France l’idée d’un renouveau culturel tel qu’il se développe depuis la fin du 14e siècle dans les cours italiennes. Cette Renaissance est une période d’intense créativité artistique, culturelle et même philosophique. On redécouvre les auteurs de l’Antiquité et on développe de nouvelles techniques de peintures (la perspective, la peinture à l’huile qui permet plus de détails etc…). En même temps, le mécénat royal se renforce et le roi s’entoure de nombreux artistes comme Léonard de Vinci qui arrive en France en 1516, ou encore le Titien et les peintres/architectes/sculpteurs le Rosso et le Primatice qui feront la beauté des pièces Renaissance du château de Fontainebleau.

En parallèle de cette créativité artistique, se développe un mouvement littéraire et philosophique fort : l’humanisme. Les rois, comme Henri II qui va régner de 1547 à 1559 avec sa femme Catherine de Médicis et qui succède à son père François 1er, vont s’entourer de poètes et écrivains humanistes comme Pierre de Ronsard ou Joachim du Bellay. Ces humanistes mettent l’Homme au centre de la réflexion philosophique et de la vie, un Homme qui possède son libre-arbitre et qui n’est plus uniquement dépendant du bon vouloir de Dieu.

Et c’est là que tout va commencer. Avec la naissance de l’imprimerie à la fin du 15e siècle, les idées vont se diffuser plus rapidement et plus largement, et le mouvement humaniste va entraîner un mouvement contestataire vis-à-vis de l’Eglise de Rome. En effet, cette Eglise catholique qui, depuis 1506, est en train de construire la basilique Saint-Pierre de Rome, a besoin d’argent et n’hésite plus à se faire rétribuer contre le pardon des péchés ou à extorquer de l’argent aux peuples catholiques. Face aux goûts de luxe et aux pratiques de Rome et de ses représentants, le moine allemand Martin Luther est écœuré. Pour lui, seule l’étude et la lecture de la Bible fait de chacun un bon chrétien. Plus besoin d’un Etat catholique central, l’Homme est maître de sa conduite religieuse. Les thèses « réformistes » de Martin Luther vont alors se diffuser en Europe, renforcées par les échos humanistes dont la population est de plus en plus adepte, notamment l’aristocratie et la bourgeoisie.

En France, beaucoup de grandes villes de l’est et de l’ouest du Royaume se sont converties à la réforme. Dans la nuit du 17 au 18 octobre 1534, des affiches anti-Eglise Catholique sont placardées dans les principales villes, et même jusque sur la porte du roi François 1er. Ce dernier va alors réagir avec force et répression contre les protestants français, et Jean Calvin, le chef des partisans français de la Réforme, va être exilé en Suisse. Des tribunaux spéciaux, qu’on appelle les « chambres ardentes », sont alors créés pour juger et condamner au bûcher les Réformistes.

Finalement, après la mort de François 1er en 1547, celle de son fils Henri II en 1559, et l’arrivée au pouvoir d’un jeune roi seulement âgé de 10 ans, Charles IX qui va régner de 1560 à 1574 et qui est le deuxième fils d’Henri II et de Catherine de Médicis, la France entre en guerre civile entre Catholiques et Protestants en 1562.

Le déclencheur de cette guerre va être le massacre d’un groupe de protestants orchestré par le duc de Guise qu’il accuse d’avoir fomenté contre lui une tentative d’assassinat. Le duc de Guise va rapidement devenir le représentant des catholiques de France qui n’acceptent pas les réformistes, et il va profiter de la période de régence de Catherine de Médicis et de la faiblesse du pouvoir royal du jeune roi pour s’imposer.

Rapidement, aux guerres de religions vont s’ajouter des problématiques géopolitiques, puisque les territoires provinciaux vont en profiter pour remettre en cause la légitimité du pouvoir royal. Pour remédier à cela, Catherine de Médicis, entame une tournée à travers toute la France avec son fils Charles IX entre 1564 et 1566, afin de regagner la confiance du peuple, qu’il soit catholique ou « huguenot » comme on appelle alors les protestants. Cette tournée sera un succès pour rétablir la légitimité du pouvoir royal, mais les conflits et massacres liés aux différends religieux ne vont pas cesser pour autant.

Finalement, le 8 août 1570, la Paix de Saint-Germain -en-Laye est signée entre le roi catholique Charles IX et l’amiral Gaspard de Coligny qui est le représentant des Huguenots. Cette paix accorde aux protestants une liberté limitée de pratiquer leur culte dans des lieux précis et dans certaines villes comme la Rochelle, haut lieu du protestantisme. A Paris, la religion réformiste est cependant interdite. Avec ce traité, la paix revient mais les tensions restent vives dans le royaume.

Mais en réalité, le point culminant de cette période de guerres de religion va avoir lieu à Paris, le 24 août 1572, jour de la Saint-Barthélemy. Quelques jours auparavant, le 18 août, était organisé le mariage entre Marguerite de Valois, plus connue comme la Reine Margot, qui est la fille de Catherine de Médicis -et donc la sœur du roi Charles IX-, avec son cousin Henri de Bourbon, prince de Navarre. Ce mariage entre une princesse catholique et un prince huguenot doit symboliquement marquer la réconciliation entre les deux religions. Mais ce mariage orchestré par Catherine de Médicis est contesté par les deux partis, catholique et protestant, comme par le Pape et de nombreux Parisiens très hostiles aux Huguenots.

C’est alors que le 22 août 1572, au Louvre, l’amiral de Coligny, désormais membre du conseil royal et chef du parti protestant et ami d’Henri de Navarre, échappe à une tentative d’assassinat. On va accuser tour à tour le duc de Guise, chef de la ligue catholique parisienne, le roi d’Espagne Philippe II, fervent défenseur de la rigueur catholique qui ne voit pas d’un très bon œil l’infiltration de protestants au sein du pouvoir royal, et surtout Catherine de Médicis qui aurait été méfiante de l’influence grandissante de Coligny sur son fils Charles IX. Cependant, on doute aujourd’hui de sa culpabilité, tant ses efforts pour réconcilier les deux religions ont été grands.

Quoi qu’il en soit, à la suite à cette tentative d’assassinat, les Protestants réclament justice. Le roi se rend au chevet de l’amiral de Coligny pour calmer les esprits, mais le duc de Guise et ses partisans s’offusquent et feignent de quitter Paris. Seuls avec les protestants, Catherine de Médicis et Charles IX auraient alors réuni un conseil qui aurait débouché sur le choix d’éliminer les chefs protestants. Mais aucune trace de cette décision n’existe vraiment.

Le fait est qu’au soir du 23 août on va faire fermer les portes de Paris et commander au duc de Guise d’armer les bourgeois pour parer à tout soulèvement protestant. Coligny est finalement tué, défenestré, et plusieurs chefs protestants sont également assassinés, notamment devant le Louvre où des nobles protestants qui s’enfuyaient sont tués.

Au cours de la nuit, les massacres ne concernent plus uniquement les chefs mais ils s’étendent à l’ensemble des Huguenots parisiens sans distinction d’âge, de sexe ou de rang social. Les Parisiens, apeurés par les violences qu’ils attribuent à tort aux Protestants, s’attaquent à eux. Pour inciter la population à faire attention et à se défendre, les Parisiens font sonner le tocsin de l’église Saint-Germain l’Auxerrois. On voit ici que ce ne serait donc a priori pas Catherine de Médicis qui aurait « donné l’alerte ». Quoi qu’il en soit, d’autres églises prennent le relais et sonnent le tocsin. Un tocsin qui donne donc le départ de ce qu’on appellera ensuite le massacre de la Saint-Barthélemy.

Les tueries vont ensuite durer plusieurs jours et s’étendre à d’autres villes de France malgré les appels au calme du Roi qui va même jusqu’à reconnaître que la mort de l’amiral de Coligny était nécessaire puisqu’il aurait fomenté une conspiration avec ses partisans. La guerre civile est donc relancée en France.

Le Royaume est donc divisé quand Henri III arrive sur le trône. Pour rappel, Henri III est le troisième fils de Catherine de Médicis et il va régner de 1574 à 1589. Ce nouveau roi se détache du parti catholique du duc de Guise et signe l’édit de Beaulieu en 1576 qui reconnait le culte protestant. La Ligue Catholique du duc de Guise, soutenue par l’Espagne, remet alors en cause l’autorité du roi. Paris se rebelle et organise des barricades le 12 mai 1588, forçant le roi à fuir. Le 23 décembre 1588, le duc de Guise va finalement être assassiné au château de Blois sur ordre du roi Henri III. En représailles, ce dernier sera poignardé au château de Saint-Cloud par le moine dominicain catholique Jacques Clément le 1er août 1589.

Lui succède son cousin, Henri de Navarre qui devient Henri IV et qui va régner de 1589 à 1610. Henri IV est protestant et il ne peut accéder à sa capitale, Paris, qui reste fermement catholique. Finalement, et bien qu’il réussisse à reconquérir plusieurs villes du royaume, il n’a plus d’autres choix que de se convertir au catholicisme. Il abjure ainsi sa foi protestante le 23 juillet 1593 et c’est là qu’il aurait dit sa célèbre phrase « Paris vaut bien une messe », signifiant que pour accéder au trône, il faut en passer par la conversion. Cependant, bien qu’elle soit restée dans la mémoire collective, rien ne prouve qu’il ait prononcée cette phrase. Henri IV est alors sacré Roi de France le 27 février 1594 à la cathédrale Notre-Dame de Chartres. Notez qu’l n’est pas couronné à Reims comme il était de coutume de le faire puisque cette dernière est encore aux mains de la ligue Catholique qui ne lui fait pas totalement confiance.

S’appuyant ensuite sur des partis politiques protestants et catholiques qui lui sont favorables, et à coup de forces militaires, de négociations et de compensations financières, Henri IV met fin aux guerres de religion et réconcilie la nation, notamment grâce à la signature de l’édit de Nantes le 30 avril 1598. L’Edit de Nantes reconnait en effet la religion protestante et permet la liberté de conscience religieuse, ce qui satisfait les Réformistes qui ne pourront cependant plus accéder à la cour de France ni à sa capitale, Paris. La religion catholique, elle, reste la religion de l’Etat français, ce qui satisfait les Catholiques.


Après cette parenthèse sur les guerres de religion, vous avez maintenant en tête les éléments pour les comprendre, mais aussi pour mieux saisir le rôle de l’église Saint-Germain l’Auxerrois pendant le tristement célèbre massacre de la Saint-Barthélemy.

Continuons à présent l’histoire de l’église.


Au 17e siècle, alors qu’en 1745 la paroisse de Saint-Germain l’Auxerrois est rattachée au diocèse de Paris, des travaux sont menés pur moderniser l’église et accueillir plus de monde. Le jubé est détruit pour être remplacé par une grille en fer forgé à motifs de fleurs de lys et aux initiales de Saint-Germain et Sain-Vincent (à qui l’église est aussi dédiée), réalisée par Pierre Dumiez, le serrurier du Roi Louis XV. Le chœur est transformé par Louis-Claude Vassé et Claude Bacarit dans un style plus antique, à la mode à l’époque, avec l’ajout de cannelures aux colonnes, ou encore de guirlandes et de têtes d’anges.


Pendant la Révolution, comme beaucoup de biens du clergé, l’église Saint-Germain l’Auxerrois est nationalisée et fermée en 1793 et elle devient une fabrique de salpêtre. Elle est rouverte à la célébration du culte en 1795 par le clergé catholique constitutionnel qui a signé la Constitution et accepté les idées révolutionnaires, mais il faudra en réalité attendre le traité de Concordat conclu en 1801 par le gouvernement de Napoléon Bonaparte avec le Pape Pie VII, et qui rétablit la religion catholique de Rome comme religion d’Etat en France, pour que l’église Saint-Germain l’Auxerrois soit réellement rendu au culte catholique.


Malheureusement, l’église va une nouvelle fois être saccagée en 1831 par des anti-légitimistes à la suite d’une messe en mémoire du duc de Berry, le deuxième fils de l’ancien roi Charles X, assassiné le 13 février 1820.


Point anecdote ! Qui sont les légitimistes et les anti-légitimistes, et qui est le duc de Berry ?

Après le règne de Napoléon Bonaparte, qui sera Premier Consul de 1799 à 1804 puis Empereur de 1804 à 1814/15, la monarchie est restaurée : c’est la période dite de Restauration qui voit revenir sur le trône la dynastie des Bourbons qui régnait jusqu’avant la Révolution et qui descend directement de Louis XIV. Les frères de Louis XVI, Louis XVIII, qui va régner de 1814/15 à 1825, et Charles X qui va régner de 1825 à 1830, sont au pouvoir jusqu’à ce que ce dernier soit contraint d’abdiquer à la suite de la révolution des Trois Glorieuses les 27, 28 et 29 juillet 1830.

Louis-Philippe d’Orléans va alors être appelé sur le trône. Il est issu de la dynastie des Orléans, branche cousine des Bourbons et descendante direct du frère de Louis XIV, Philippe d’Orléans. La Monarchie dite de Juillet est instaurée. Adhérent des idées révolutionnaires (son père, Philippe Egalité a même voté la mort de Louis XVI), Louis-Philippe d’Orléans devient Louis-Philippe 1er, Roi des Français (et non plus Roi de France, pour montrer une certaine inclinaison envers le peuple). Il est partisan d’une monarchie constitutionnelle qui n’est plus de droit divin mais issue du peuple, dans laquelle le Roi reste puissant mais où il partage le pouvoir législatif avec la Chambre des pairs et la Chambre des députés.

De leur côtés, les légitimistes veulent rétablir la dynastie des Bourbons sur le trône, tandis que les anti-légitimistes ou orléanistes sont partisans de la branche des Orléans et donc de Louis Philippe. Mais il faut savoir que Charles X a eu un fils, Charles Ferdinand d’Artois, duc de Berry, né à Versailles le 24 janvier 1778. Ce dernier est donc le prétendant au trône. Mais le 13 février 1820, il est poignardé à la sortie de l’Opéra de la rue de Richelieu par un partisan de Napoléon Bonaparte, Louis Pierre Louvel, qui voulait « détruire la souche des Bourbons ». La branche des Bourbons semble alors éteinte mais la femme de Charles-Ferdinand, la duchesse de Berry qui était enceinte lors de l’assassinat de son mari, donne naissance à un fils le 29 septembre 1820, Henri. Ce dernier devrait succéder à Charles X en tant qu’Henri V. Mais avec la révolution de Juillet 1830 et l’établissement de Louis-Philippe 1er au pouvoir, il ne règnera jamais. Les légitimistes revendiquent donc le trône pour Henri V puis sa descendance, entretenant les tensions entre légitimistes et anti-légitimistes.


Revenons à Saint-Germain l’Auxerrois. Après le saccage des anti-légitimistes, l’édifice est fermé jusqu’à la fin des années 1830 où sa restauration commence, notamment grâce au financement de l’abbé Jean-Baptiste Demerson que l’on peut voir représenté sur une fresque au-dessus de l’ancienne porte de la sacristie. Parmi les architectes qui interviennent sur la restauration de l’église, on notera Victor Baltard (1805-1874) qui va également créer les Halles de Paris et l’église Saint-Augustin, mais aussi Jean-Baptiste Lassus (1807-1857) qui a déjà restauré Notre-Dame de Paris avec Eugène Viollet-le-Duc.


Saint-Germain est rouverte officiellement le 13 mai 1837 mais les travaux continuent entre 1840 et 1865. De nouveaux vitraux sont installés, de nouveaux tableaux sont commandés, des fresques sont réalisées, notamment celles de Joseph Guichard dans le transept sud qui représentent la descente de la croix par le Christ. En 1844 et 1845, la chapelle de la Vierge est redécorée par le peintre Eugène Amaury-Duval (1808-1885) avec notamment sur le mur du fond une représentation de l’Arbre de Jessé surmonté du Couronnement de la Sainte Vierge.


Maintenant que vous en savez plus sur l’histoire de Saint-Germain l’Auxerrois et sur ses différentes évolutions au fil des siècles, je vous propose d’y entrer.


Saint-Germain l’Auxerrois : visite.


Comme je le précise souvent, lorsque je relate la visite d’une église, je ne prétends pas en faire une description détaillée et exhaustive de tout ce qu’on peut y voir. Je vais donc m’atteler à partager ce qui m’a marqué et ce qui me paraît intéressant à observer. Pour le reste, je pense que chacun doit vivre la découverte de ce genre de lieu à sa façon et selon son point de vue et sa sensibilité.


L’église Saint-Germain l’Auxerrois se situe en face du Louvre, au niveau de sa façade Est bâtie par Louis XIV et qu’on appelle la colonnade. Afin de bien la contempler dans son ensemble, je vous propose de regarder l’église depuis le trottoir côté Louvre pour avoir le recul suffisant.


Maintenant que vous faite face à l’église, j’attire votre attention sur les édifices que vous voyez. En effet, il faut bien distinguer Saint-Germain l’Auxerrois, à droite, de la mairie du 1er arrondissement, à gauche. Ce dernier bâtiment a été construit au 19e siècle dans un style néo-renaissance, tout comme le beffroi néogothique qui sépare la mairie de l’église et qu’il ne faut pas confondre avec le clocher de cette dernière, justement.


Cela étant dit, je vous propose d’avancer sous le porche qui, je le rappelle, est le seul porche d’église subsistant à Paris avec celui de la Sainte-Chapelle. Construit dans un style gothique flamboyant entre 1435 et 1439, et ajouté à la façade datant du 13e, il servait d’abri mais on pouvait aussi y rendre la justice ou y proclamer différents actes publics.

Lorsque vous êtes sous le porche, face au portail central qui date du 13e siècle, notez les statues des fondateurs de l’église, à gauche : le roi Childebert, la reine Ultrogothe et le diacre Vincent ; à droite : Saint Germain, Sainte Geneviève, et un ange portant un flambeau ; et au centre la Vierge à l’Enfant qui remplace la statue de Saint-Germain d’Auxerre qui est installée dans la chapelle de la Vierge, à l’intérieur de l’église, depuis le 18e siècle. La plupart des autres statues du porche, qui représentent également des saints fondateurs comme Saint Landry ou Saint Denis, datent de la rénovation de l’église au 19e siècle et ont été sculptées en 1841 par Louis Desprez.


Point anecdote ! A propos de Saint-Denis, connaissez-vous son histoire ?

Au 3e siècle, Denis est envoyé à Paris, ou plutôt Lutèce puisque nous sommes à l’époque gallo-romaine, pour évangéliser la Gaule encore aux mains des Romains. Il devient alors le 1er évêque de Paris mais il se fait arrêter par les Romains qui le condamnent à mort et le décapitent au sommet d’une colline au nord de la capitale… une colline qui va être marquée par ce martyre et qui, de Mons Martyrum (Mont du Martyre), va devenir Montmartre. La légende raconte ensuite que Saint-Denis se serait relevé, la tête entre les mains (il est d’ailleurs toujours représenté ainsi sur les tableaux ou statues), et aurait marché 6 kilomètres avant de tomber à l’endroit où sera fondée la basilique Saint-Denis, qu’on appelle aussi le « tombeau des rois », puisque tous les rois de France y sont inhumés depuis que Dagobert 1er (629-639) a choisi d’y reposer.


Je vous invite maintenant à entrer dans l’église. Nous sommes face à la nef construite au 15e siècle. Elle est surmontée d’une voûte en croisées d’ogives, dont les clefs représentent différents saints.

Point architecture ! Qu’appelle-t-on une croisée d’ogives ?

Une croisée d’ogives est un système de voûtement qui se base sur le croisement de deux ou plusieurs arcs brisés, maintenus en leur centre par une clef de voûte. Cette technique s’est généralisée à l’époque gothique et a permis de réalisée les grandes cathédrales que l’on connait car en répartissant mieux le poids des murs et plafonds, elle permettait de créer sans danger des volumes plus spacieux, de plus grandes ouvertures pour les fenêtres ou les vitraux, et des hauteurs sous plafond vertigineuses.


Si vous avancer un peu plus dans la nef, vers le chœur, vous pourrez observer sur la gauche le banc d’œuvre datant de 1684 et qui montre le caractère royal de cette paroisse. Ce banc en bois sculpté d’après des dessins du peintre de Louis XIV, Charles Le Brun (1619-1690), accueillait la famille royale. Il présente un drapé décoré de fleurs de lys et un travail de découpes reprenant notamment les initiales de Sainte Geneviève et Saint Vincent, mais aussi, à partir du milieu du 19e siècle, de la reine Marie-Amélie, épouse du roi Louis-Philippe 1er qui fait aménager cette tribune pour sa femme en 1840. Vous voyez ici qu’au-delà de son architecture elle-même, les différentes évolutions à travers les siècles de Saint-Germain l’Auxerrois sont également visibles dans ses décors et aménagements.

En face du banc d’œuvre, vous pourrez voir la chaire à prêcher en bois, sculptée au milieu du 17e siècle. La couronne qui la surmonte a été détruite à la Révolution et reconstruite au 19e siècle.


Si vous avancez encore un peu, vous êtes maintenant face à l’autel. S’il a été rapproché des paroissiens dans les années 1970, cet autel se trouvait initialement derrière les grilles en fer forgé réalisées par l’orfèvre Pierre Dumiez en 1767.

Au fond, derrière la grille, se trouve le chœur. On ne peut pas y entrer mais vous pouvez l’observer facilement. Vous remarquerez notamment le maître-autel doré, agrémenté de chandeliers et d’un crucifix offerts en 1826 par le roi Charles X, alors paroissien, puisqu’il habitait le Palais des Tuileries près du Louvre. L’orgue d’accompagnement date, lui, de 1839.


Puisque nous sommes dans le transept, face au chœur, je vous propose de regarder sur le pilier du clocher, au niveau du transept sud, à droite. Vous y trouverez une horloge avec l’inscription : “Vigilate, qui nescitis diem neque horam” (soit en français : « Veillez car vous ne savez ni le jour ni l’heure », un verset extrait de l’évangile selon Matthieu). Remarquez aussi le bénitier à trois faces avec les 3 enfants sculptés par Jouffroy en 1844.


Revenons sur nos pas, à l’entrée de l’église, afin de faire le tour des bas-côtés en commençant par la droite quand nous sommes face à la nef. Je ne vais pas vous détailler toutes les chapelles qui se trouvent autour de la nef et du chœur. Cependant, il faut absolument s’arrêter sur la chapelle de la Vierge qui est vraiment belle et impressionnante.

Cette chapelle de la Sainte Vierge est l’ancienne chapelle paroissiale de l’église puisqu’avant 1744, le chœur est réservé aux chanoines. En effet, depuis le Moyen-Âge, Saint-Germain l’Auxerrois est à la fois une église collégiale qui accueille un collège de chanoines, et à la fois paroissiale en accueillant les habitants du quartier pour les messes et célébrations. C’est Louis XIII qui fait le vœu de consacrer cette chapelle à la Sainte Vierge le 10 février 1638. La chapelle que l’on voit aujourd’hui date principalement de la rénovation du 19e siècle.

Vous pourrez admirer : le retable en pierre sculptée, peinte et dorée, réalisé par Viollet-le-Duc dans un style 16e siècle ; les vitraux réalisés par Laurent-Charles Maréchal, dit Maréchal de Metz, en 1837 ; le confessionnal en bois sculpté qui date, lui, du 18e siècle ; ou encore la statue en pierre polychrome de Sainte Marie l’Egyptienne, patronne des drapiers, qui date de la fin du 15ᵉ siècle et qui se trouvait à l’origine sous le porche.


En circulant dans le déambulatoire sud, c’est-à-dire dans les bas-côtés à droite de la nef, on trouve plusieurs points d’intérêts à ne pas manquer.


Après la chapelle de la Vierge, vous pouvez observer différentes chapelles qui s’enchainent et sur lesquels je ne vais pas m’étendre : la chapelle des Pères et docteurs de l’Eglise (1504), celle de Saint Pierre (1506) et celle des Saints Apôtres bâtie en 1502.


Ensuite, à votre gauche, le long du chœur, vous pourrez admirer le magnifique retable de la Vierge. En bois sculpté et peint, il date du début du 16e siècle et provient du nord de la France. On y voit en peinture la scène de l’Annonciation et le Paradis Terrestre, mais aussi en sculptures les différents miracles opérés par la Vierge Marie.

En face, à votre droite, vous remarquerez une grande porte en bois sculpté. C’est la porte de l’ancienne sacristie. Elle est surmontée de fresques peintes par Victor Mottez en 1843 et représentant Saint Germain et Saint Vincent, les patrons de l’église, mais aussi la charité de Saint Martin de Tours offrant son manteau aux pauvres aux portes d’Amiens.


Nous passons ensuite derrière le chœur où se trouvent également différentes chapelles dites rayonnantes, encore peu rénovées pour certaines, que je vous laisse découvrir : celle de Saint Landry, 5e évêque de Paris, mort en 656 ; la Chapelle de la Bonne-Mort datant des années 1840 ; la chapelle du Tombeau, bâtie en 1505 et redécorée au 19e également ; celle des Saints Patrons datant de 1583 et qui présente un beau retable du 19e siècle en pierre sculptée ; et celle de Sainte Geneviève du 15e siècle, restaurée au 19e.

Nous remontons maintenant le déambulatoire nord, où se trouvent différentes chapelles également : la chapelle consacrée à Saint Denis ; la chapelle Saint-Charles-Borromée créée au 14e siècle mais transformée au 19e ; celle de Saint-Vincent de Paul totalement revue au 19e siècle mais qui conserve l’autel en bois de l’époque Louis XIII ; la Chapelle Notre-Dame de la Bonne-Garde édifiée au 17e mais redécorée de boiseries issues de la chapelle paroissiale (chapelle de la Vierge) en 1843 ; et la chapelle Sainte Clothilde, bâtie au 16e puis réaménagée au 17e et au 19e siècles.


Viennent ensuite les dernières chapelles des bas-côtés nord : la chapelle Notre-Dame de la Compassion où était célébrée une messe chaque jour pour le Conseil du roi depuis Henri II jusqu’à Louis XV ; la chapelle de Sainte Marie-Madeleine ; celle de Saint Jean-Baptiste ; et la chapelle Saint Michel-Ange, chapelle baptismale située à l’entrée de l’église où sont célébrés les baptêmes.


Avant de sortir, je vous invite à revenir au centre de la nef et à vous retourner vers la porte d’entrée. Levez les yeux, vous verrez le magnifique grand orgue qui provient à l’origine de la Sainte Chapelle et qui a été installé ici en juillet 1791.


Je vous laisse maintenant vous diriger vers la sortie, et contempler une nouvelle fois la façade de cette belle église.


Ainsi s’achève l’histoire et la visite de Saint Germain l’Auxerrois. J’espère que cette visite vous a plu. J’ai volontairement choisi de ne pas détailler tous les éléments de cette magnifique église donc n’hésitez pas à y passer du temps pour contempler chaque chapelle, vitrail ou autre statue.


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Mon avis sur cette visite


Je suis souvent passé devant Saint-Germain l’Auxerrois. Et je connaissais l’histoire du tocsin sonnant le lancement de la triste nuit de la Saint-Barthélemy. Mais je n’y étais jamais entré. C’est chose faite et je suis ravi car il y a de vrais trésors à découvrir. Malheureusement, il y a encore beaucoup d’éléments et de chapelles qui sont en mauvais état et j’espère qu’ils pourront être prochainement restaurés.


Je vous recommande en tout cas d’entrer dans cette église quand vous êtes dans le quartier car c’est un bon complément historique à la visite du Louvre qui se trouve à proximité.


Informations pratiques


L’église Saint-Germain l’Auxerrois se trouve dans le 1er arrondissement de Paris donc dans un quartier central de la capitale. Elle est doc très facile d’accès, par le métro (ligne 1, station Louvre Rivoli) ou encore le bus (74, 21, 67, 69, 72, 85).


Vous trouverez aussi beaucoup d’informations sur le site de l’église.


Sources :

- Le Guide Vert Michelin « Paris, 75 idées de promenades »

- « L’Histoire de France » de Aurélien Fayet aux Editions EYROLLES




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