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L’ÉGLISE SAINT-AUGUSTIN À PARIS

Dernière mise à jour : 21 mars 2023

Rendez-vous aujourd’hui devant l’église Saint-Augustin dans le 8ème arrondissement de Paris.


Quand on est Parisien, on passe souvent devant cette église grandiose qui se trouve au carrefour des boulevards Malesherbes et Haussmann.

Si peu de gens pensent à l’observer réellement et y entrer, c’est pourtant, un monument digne d’intérêt, d’un point de vue architectural comme historique.


L’église Saint-Augustin date du Second Empire qui, je le rappelle est établi en France de 1852 à 1870 par le neveu de Napoléon Bonaparte, Louis-Napoléon, élu président de la IIe République en 1848 avant de réinstaurer l’empire et d’être proclamé empereur des Français.


La construction de cet édifice est alors directement liée aux grands travaux qui sont menés à cette période par Georges-Eugène Haussmann. Préfet de la Seine de 1853 à 1870, Haussmann est chargé par l’Empereur Napoléon III de moderniser l’urbanisme français pour assainir les villes et les sécuriser, sans oublier, bien sûr, de les embellir !


Ce sera le cas pour beaucoup de villes françaises, comme Lyon, Bordeaux, Rouen, Marseille, Toulon ou encore Avignon, mais aussi et surtout pour Paris qui doit refléter la modernité, la puissance et le prestige de l’Empire.


Sous la devise « Paris embellie, Paris agrandie, Paris assainie », les rues moyenâgeuses étroites sont détruites ou agrandies. On trace de grandes avenues et les lignes sont droites pour faciliter la circulation (et aussi permettre officieusement de mieux contrôler les manifestations populaires) ; on joue avec la perspective des grands monuments et des grands axes ; on bâtit des ensembles d’immeubles modernes selon un style architectural qu’on appellera plus tard « haussmannien » ; on crée des espaces verts et de grands jardins pour faire respirer la ville et améliorer l’hygiène… bref, la capitale est transformée !


C’est dans ce Paris en pleine transformation que naît le projet d’une grande église dans ce nouveau quartier résidentiel près de la jeune gare Saint-Lazare. Entre 1860 et 1871, l’architecte Victor Baltard (connu pour sa construction des Halles de Paris) va bâtir cette église dans un style romano-byzantin comme c’était la mode à l’époque (le Sacré-Cœur, par exemple, dont la construction commence en 1876 est bâti dans ce style).


Napoléon III est impressionné par le projet majestueux de cette église qui mesure 100 mètres de long et 80 mètres de haut, avec un dôme de 25 mètres de diamètre. Il décide alors qu’elle sera le lieu de sépulture des princes de la famille impériale, lui et l’Impératrice Eugénie rejoignant les souverains français dans la basilique Saint-Denis. La chute du Second Empire après la guerre franco-prussienne de 1870 et l’exil de la famille impérial en Angleterre changeront ses plans. Napoléon III, Eugénie et leur fils sont tous les trois inhumés dans l’abbaye Saint-Michel à Farnborough au Royaume-Uni.


Concernant l’église Saint-Augustin, sa modernité réside dans l’utilisation du métal plutôt que du bois. Recouverte de pierres, sa structure est en fer et en fonte. Ce procédé est typique de l’époque (l’ossature de l’Opéra Garnier est également entièrement en métal). Il permet plus de souplesse dans la réalisation des travaux, une plus grande solidité de l’édifice et une meilleure résistance aux incendies. Il faut savoir que ce type de structure en métal est ici utilisé pour la première fois sur une église de cette taille.

Mais au-delà des aspects pratiques, cette structure métallique est aussi valorisée d’un point de vue esthétique. Victor Baltard ne la cache pas : les voûtes, les piliers en fonte dorée, les colonnes ou encore le chœur circulaire… le métal est partout et bien visible à l’intérieur de Saint-Augustin.


Cette utilisation du métal, ajoutée à celle de vitraux colorés, sans verre blanc, donne une atmosphère très particulière à l’église Saint-Augustin. Une atmosphère qui peut parfois paraître plutôt sombre, voire même austère.


Enfin, pour mieux observer l’église Saint-Augustin, que ce soit avant d’y entrer ou en sortant, n’hésitez pas à prendre du recul pour la voir dans son entièreté. Vous pourrez observer son dôme et les 4 tourelles qui l’entourent, mais aussi, sur sa façade extérieure, Jésus entouré des douze apôtres, sous la rosace, et dans les 4 niches qui encadrent le péristyle, les statues de Moïse, Elie, Saint Augustin et saint Thomas d'Aquin.


La prochaine fois que vous passez dans le quartier, prenez le temps de vous arrêter, et pourquoi pas d’entrer visiter Saint-Augustin !




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