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Photo du rédacteurIgor Robinet-Slansky

LE PRINTEMPS SE FÊTE ET FLEURIT AU CHÂTEAU DE CHEVERNY


Quoi de mieux pour célébrer le printemps et les beaux jours qui arrivent que de se laisser aller à une promenade bucolique dans un jardin fleuri et arboré. Parmi les milliers de jardins remarquables de notre patrimoine, celui du château de Cheverny, dans le Loir-et-Cher (41), a pour tradition d’accueillir une série d’événements pour fêter le printemps.



Cette année, les festivités seront inaugurées le 24 mars, et se prolongeront, pour certaines, jusqu’au milieu du mois de mai:

 

  • À partir du 24 mars, certaines pièces du château, ainsi que le jardin des apprentis, à l’arrière de l’édifice, se parent des plus belles décorations florales imaginées par les étudiants de l’École Nationale des Fleuristes (ENF-Paris). Le talent de ces jeunes artistes floraux s’exprime ainsi dans sa grandeur comme dans son originalité au cœur des sublimes décors historiques de l’édifice.


 

  • Le 24 mars marque aussi le lancement des fêtes de Pâques avec, pour l’occasion, une mise en scène colorée et enchanteresse des six jardins qui composent le domaine de Cheverny: œufs géants, poules et lapins fantastiques… les surprises sont nombreuses!


 

  • Dimanche 24 mars, à 15h, le perron nord du château accueille un concert inédit, emmené par ‘Le Jockey Tricolore’ qui revisite pour l’occasion les Quatre Saisons de Vivaldi dans une version électro.


  • La fin du mois de mars voit aussi l’éclosion annuelle des milliers de tulipes plantées à l’automne dans les jardins. Pour cette 9e édition, 500 000 bulbes ont été mis en terre et doivent ainsi créer un double bandeau multicolore de 250 mètres de long sur 12 de large. Un ruban fleuri qui courra du château à la pièce d’eau du parc, composé de tulipes de type Triumph. Au gré de votre déambulation dans les allées fleuries du parc, soyez attentifs, et ne manquez pas les tulipes dites «Château de Cheverny», une variété de tulipes doubles, roses et blanches, baptisée le 7 avril 2022 par la chanteuse Chantal Goya et la créatrice de la marque de mode Atelier Tulipe, Louise Jacqueline.


Le domaine de Cheverny est, aujourd’hui encore, une propriété privée qui appartient à la même famille depuis plus de 6 siècles, les Hurault de Vibraye. Chef-d’œuvre architectural du Grand Siècle, le château, bâti en 1624 en lieu et place d’un château fort du 16e siècle, célèbre, lui, ses 400 ans cette année.

 

Derrière son architecture classique, l’édifice propose aux visiteurs d’explorer 17 pièces richement décorées et aménagées dans un style 17e-18e , voire 19e siècle.



Un parcours qui se prolonge dans le parc arboré du domaine, et en particulier dans les magnifiques jardins répartis en six grands ensembles:

 

  • Le jardin potager bouquetier (contemporain, très fleuri, il permet de réaliser les bouquets qui ornent les salles du château);


  • Le jardin des apprentis, à l’arrière du château (ancien jardin à la française réhabilité en 2006 par 10 apprentis en réinsertion);


  • Le jardin de l’amour, paisible (conçu en 2019 et agrémenté de six sculptures en bronze de l’artiste suédois Gustav Olovson (1936-2017), il est situé au bord d’une romantique pièce d’eau où nagent de gracieux cygnes noirs);


  • Le jardin des tulipes multicolores (où des milliers de bulbes sont plantés chaque année depuis 2014); le labyrinthe (créé en 2009);


  • Le jardin sucré (un verger aux 370 arbres et arbustes fruitiers ouvert en 2020).


Le parc se poursuit par des pelouses, des espaces arborés et des jardins à l’anglaise, qui mènent jusqu’aux chenils de Cheverny où, depuis leur création en 1850, sont élevés pour la vènerie (chasse à courre) des centaines de chiens anglo-français tricolores.



Enfin, on ne peut parler de Cheverny sans évoquer Tintin. Le célèbre personnage de bande dessinée est en effet très lié au château qui inspirera le dessinateur Hergé en 1942 pour Moulinsart, la belle demeure du capitaine Haddock (pourtant, Hergé n’y viendra jamais). Petit clin, d’œil au célèbre locataire fictif du château, l’une des marches du grand escalier apparaît comme accidentée, à l’image de celle sur laquelle trébuchent systématiquement les personnages de la BD. Depuis 2001, dans les anciens communs du château, un musée imaginé avec la Fondation Hergé propose une exposition permanente sur les aventures de Tintin, «Les Secrets de Moulinsart», une visite recommandée pour les petits… comme les grands! (et à la sortie, ne manquez pas la boutique dédiée à Tintin: objets, figurines collector, livres, posters, peluches… c’est la plus grande boutique liée à la BD d’Hergé.)

 

CHEVERNY, 6 SIÈCLES D’HISTOIRE

 

Acquis par Jean Hurault en 1392, le domaine de Cheverny est la propriété de la famille Hurault de Vibraye depuis plus de 600 ans – une famille de la bourgeoisie blésoise, proche des ducs d’Orléans et de la famille royale, anoblie par le roi Philippe VI (règne 1328-50) en 1349.

 

Agrandi au 15e siècle, le domaine accueillera d’abord un premier château fortifié bâti en 1510 dont il ne reste aujourd’hui que quelques vestiges. Contemporain de Chambord (les travaux commencent en 1519) dont l’architecture va marquer l’avènement de la Renaissance française, le style médiéval du château de Cheverny est, en ce 16e siècle, déjà obsolète, avant même la fin de sa construction.



Revendue en 1551 pour combler des dettes, la propriété sera occupée pendant un peu plus de 13 ans par Diane de Poitiers, maîtresse du roi Henri II (règne 1547-59), qui y logera pour superviser les travaux de ses résidences voisines de Chenonceau puis Chaumont-sur-Loire. Le domaine est finalement racheté en 1564 par un membre de la famille d’origine, Philippe Hurault, chancelier des rois Henri III (règne 1574-89) et Henri IV (règne 1589-1610). Le premier érigera le domaine de Cheverny en vicomté (1577) puis en comté (1582), tandis que le second, en protecteur de la famille Hurault, sera le seul roi à dormir au château.

 

Finalement, il faut attendre le début du 17e siècle pour que le château fort soit remplacé par un château d’architecture classique (on dit qu’il serait l’un des premiers de ce style en France), et qu’il prenne ainsi la forme que nous lui connaissons aujourd’hui. C’est en effet en 1624 qu’Henri Hurault et son épouse, Marguerite Gaillard de la Morinière, décident de bâtir une résidence moderne digne de la grandeur de leur amour (leurs initiales H et M sont visibles à plusieurs endroits). Cependant, les travaux -et notamment les décors des pièces intérieures- ne seront réellement finalisés que par leur fille Élisabeth, marquise de Montglas, Pour la suite, plusieurs propriétaires vont se succéder. D’abord, le fils d’Élisabeth lègue le domaine à son cousin qui, lui, le revend en 1755 au comte d’Harcourt. Ce dernier le cède ensuite, en 1763, à Jean Nicolas Dufort de Saint Leu, un diplomate proche de Louis XV qui le nommera officiellement comte de Cheverny l’année suivante. Le nouveau comte trouve un château en état de délabrement avancé. Désireux de donner à son château tout le faste d’une riche demeure de cette fin de 18e siècle, il lance de gros travaux de restauration et de réaménagement des lieux.



Å la Révolution, le château est épargné. Lorsque les révolutionnaires se présentent, Jean Nicolas Dufort va en effet user de ses qualités de diplomate pour négocier la sauvegarde sa propriété: il explique ainsi que les bustes de la façade sont ceux de philosophes qui épousent les idées d’égalité et de liberté républicaines – en réalité, il s’agit de bustes d’empereurs romains, mais la tromperie sauvera le château.

 

Le comte Dufort de Cheverny meurt en 1802, et après une succession de propriétaires, le château et son domaine retrouvent la famille Hurault en 1825. C’est ainsi Anne-Victor-Denis, marquis de Vibraye, descendant des Hurault, qui rachète la propriété et entreprend à son tour de la restaurer pour la mettre au goût du jour. Son fils Paul continue les rénovations et la modernisation du château, notamment en installant un système de chauffage par calorifères. Il lance aussi de grands travaux d’assainissement et d’embellissement du parc dont il va assécher les marais, combler les douves et planter les nombreux arbres encore visibles aujourd’hui (cèdres, cyprès, séquoias).

 

De génération en génération, le château se transmet aux descendants de la famille Hurault de Vibraye. En 1922, Philippe de Vibraye, 11e marquis du nom, décide d’ouvrir son domaine et une partie du château au public. Depuis, le nombre de salles ouvertes à la visite s’est développé, tandis que depuis 1994, le parc et ses jardins accueillent également les visiteurs.

  

INFORMATIONS PRATIQUES

 

Le château de Cheverny est ouvert tous les jours de l’année :

  • Du 1er janvier au 29 mars, et du 1er octobre au 31 décembre, de 10h00 à 17h00 sans interruption.

  • Du 30 mars au 30 septembre de 9h15 à 18h00 sans interruption (18h30 du 1er juillet au 31 août)

 

Tous les détails (accès, tarifs) sont disponibles sur le site du château.

 

Concernant les festivités du printemps à Cheverny, toutes les informations sont à retrouver ici.

 

SOURCES

 

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