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POINT ANECDOTE: L’ORIGINE DES PERRUQUES À LA COUR DE FRANCE



Vous le savez, et l’observez sur bon nombre de portraits: la perruque était de rigueur sous l’Ancien régime. Volumineuse, bouclée, grise, blanche, spectaculaire ou plus discrète, elle a évolué au fil des années mais est resté un incontournable de la silhouette jusqu’à la chute de la Monarchie. Mais d’où vient cette coutume, ou plutôt, cette mode?



Si on trouve la trace de perruques dès l’Antiquité, elles reviennent partiellement à la Renaissance (on pense à Elisabeth 1ère en Angleterre), mais il faut attendre le règne de Louis XIII (règne: 1610-1643) pour voir officiellement apparaître les perruques à la cour de France. Soucieux de son apparence, et désireux de cacher une calvitie un peu trop précoce, le Roi décide dès 1620, à l’âge de 19 ans, de porter une perruque dite «à fenêtres», c’est-à-dire qu’elle laissait passer quelques cheveux naturels pour, dirons-nous, ne pas vendre la mèche et rendre l’ensemble plus crédible. Louis XIII choisit une perruque aux cheveux longs comme il les aime et, très vite, cette mode gagne l’ensemble des courtisans et de la haute société. Outre l’esthétique, la perruque a un avantage sanitaire: en se rasant les cheveux en dessous, on évite les poux!


Louis XIV (règne: 1643-1715) perpétuera la tradition lancée par son père, d’autant plus après qu’il aura perdu ses cheveux des suites d’une maladie. Le Roi Soleil va alors jouer de cet attribut pour marquer physiquement sa grandeur et sa puissance: les perruques sont beaucoup plus volumineuses et toujours plus belles, leur beauté marquant l’importance et le rang social de celui qui la porte. On veut ressembler au Roi, et l’aristocratie comme la bourgeoisie, en France et en Europe, se met à l’imiter.

Si, au départ, les perruques sont faites de cheveux artificiels cousus sur une peau de mouton doublée de tissu, dès 1660, on va tresser de vrais cheveux de femme (ou du crin de cheval selon ses moyens) sur des bandelettes cousues entre elles sur du tulle. Il existe alors des perruques complètes mais aussi des postiches qui sont ajoutés à la vraie chevelure de la personne.


Avec Louis XV (règne: 1715-1774) et Louis XVI (règne: 1774-1793), les perruques blanchissent et se raccourcissent. Elles sont également moins imposantes, et certains préfèreront même garder les cheveux longs, blanchis mais naturels. Dès le début du 18e siècle, les perruques blanches vont apparaître. Alors qu’on les enduisait d’une pâte grasse pour faire tenir les boucles, on va y ajouter une poudre pour les blanchir (on utilise un mélange d’amidon, de bois vermoulu et d’os desséché que l’on parfume). Cette mode s’étend à l’ensemble de la société qui s’emperruque: avocats, soldats, membres du clergé, marins… les perruquiers, près de 1000 à Paris en 1789, font fortune!

Uniquement portée par les hommes, la perruque va gagner la toilette féminine dès 1730, et prendre toute son importance avec Marie-Antoinette où les «poufs», ces perruques surdimensionnées auxquelles on va intégrer toute sorte d’objets ou de décors (ici un bateau, là des fruits ou des oiseaux), s’imposent pour attirer l’attention lors des fastueuses soirées de Versailles.

La Révolution sonnera le glas de la perruque qui, en symbole de la noblesse et de l’Ancien régime, risquait de vous faire perdre la tête!


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