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ANECDOTE: ATHÈNES, NAISSANCE D’UN MYTHE

Dernière mise à jour : 16 nov. 2023

Direction la Grèce, terre de mythes par excellence, et rendez-vous en particulier dans sa capitale, Athènes. Une ville dont l’histoire riche et complexe, qui remonte à plus de 4 000 ans, a marqué de son empreinte l’ensemble des civilisations européennes et au-delà. Berceau de la démocratie, de la philosophie et de courants artistiques, culturels, scientifiques et intellectuels qui nous influencent encore, Athènes évolue aussi, comme souvent en Grèce, entre mythe et réalité. Voici donc la légende de la naissance de la mystérieuse cité antique d’Athènes.


Pour cela, revenons aux temps mythologiques, quand Athènes se nommait encore Cécropia, une cité fondée par le roi Cécropos, un personnage mi-homme, mi-serpent. Un jour, le Fait (ou le Destin) -divinité aveugle issue de la nuit et du chaos dont les décisions sont immuables et impossibles à modifier ou contrer, pas même par les dieux- prédit que la ville sera bientôt la plus riche et la plus puissante de Grèce.


Ayant eu vent de cette prédiction, Athéna, la déesse de la Guerre, de la Paix et de la Sagesse, qui n’est autre que la fille de Zeus, le roi des Dieux, et Poséidon, le dieu de la Mer et frère de Zeus, vont alors se disputer le titre de divinité poliade, c’est-à-dire de divinité protectrice de la cité.


Pour se départager, ils décident d’organiser une sorte de concours. Ils réunissent ainsi les Athéniens (ou Cécropiens plutôt à l’époque) sur l’Acropole (littéralement «la ville haute») en proposant d’offrir chacun le cadeau qu’ils jugent le plus utile à la ville. Le présent qui aura la préférence des citoyens apportera la victoire à la divinité qui l’aura offert.

Le concours commence. D’un coup de Trident, Poséidon fait alors jaillir une source d’eau salée en haut de l’Acropole, garantissant aux Athéniens la maîtrise des mers -une variante raconte qu’il aurait offert un étalon noir invincible pour apporter la puissance guerrière aux Athéniens.


De son côté, Athéna choisit de faire don à la ville d’un olivier qu’elle plante au sommet de l’Acropole.


Les avis sont partagés au sein de la population. Les hommes choisissent l’eau salée, qui peut apporter la victoire et la gloire par les mers (ou, selon l’autre version, le cheval, symbole de force, de courage et de victoire à la guerre). Les femmes, elles, choisissent l’olivier, symbole de paix et de sagesse, mais aussi surtout parce que, contrairement à la gloire qui est incertaine, l’olivier est garant de rendements durables et ses produits sont bien réels (son huile nourrit et éclaire, son bois réchauffe et permet de bâtir les maisons).


Plus nombreuses, les Athéniennes ont le dernier mot. Athéna devient ainsi la divinité protectrice de la cité qui prend son nom, Athènes. De rage, Poséidon décide d’inonder sous la mer une partie de la région de l’Attique où se situe Athènes. Pour le calmer, un temple à sa gloire est édifié, et le roi Cécropos, lui-aussi furieux contre les femmes, choisit de les punir: il décide qu’elles ne pourront plus voter et que leurs descendants prendront le nom de leur époux et non plus le leur. Au-delà de la création d’Athènes, cette histoire marque aussi en quelque sorte les fondements de l’inégalité des sexes.


Le mythe d’Athéna et son culte seront institutionnalisés un peu plus tard par Amphicton. Époux de la petite-fille du roi Cécropos, il est devenu roi après avoir détrôné son beau-père Cranaos. Une fois sur le trône, il va décider d’instituer officiellement le culte d’Athéna dans la ville d’Athènes.

C’est donc dans la légende qu’Athènes est née, protégée par Athéna, l’une des déesses les plus importantes de la mythologie grecque.

Ainsi, sur l’Acropole, plusieurs temples et monuments seront bâtis pour honorer la déesse, notamment à la demande de Périclès (-460/-429), un homme politique riche, influent et fin stratège qui sera élu au plus hautes fonctions de la ville. Des édifices qui rappellent Athéna et son importance pour la cité antique:

  • Le célèbre Parthénon: un monument grandiose en marbre blanc de style dorique, bâti entre -477 et -432 par le sculpteur Phidias et les architectes Ictinos et Callicratès, non pas pour servir de temple mais comme écrin pour une colossale statue chryséléphantine (en or et ivoire) de 12 mètres de haut représentant Athéna Parthénos (Vierge).

  • Le temple d’Athéna Niké: un temple en marbre blanc dédié à Athéna Niké (victorieuse), érigé entre -425 et -424 par Callicratès et qui domine le rocher du haut de son promontoire haut de 8 mètres.

  • L’Erechthéion: bâti après la mort de Périclès, entre -421 et -406, ce temple se divise en deux parties. Il conserverait les corps de 2 rois légendaires d’Athènes: Cécropos, le roi mi-homme mi-serpent, donc, et son père, le roi Erechthée. Édifié à l’endroit même où Athéna et Poséidon se seraient disputé la protection de la ville, il serait aussi dédié à ces deux divinités.

  • Les Propylées: immenses portes d’entrées de l’Acropole construites par Mnésiclès


Si vous n’avez jamais eu l’occasion de visiter Athènes, il faut absolument remédier à ce manquement. J’ai découvert la capitale grecque cet été et j’ai été conquis!

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