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L’ŒUVRE DU LOUVRE: HERMAPHRODITE ENDORMI


Rendez-vous au musée du Louvre, dans la salle des Cariatides. Ici sont exposées des sculptures romaines, copies d’œuvres grecques datant de la période hellénistique (4e–1er siècles avant J.-C.): une période où l’architecture et la sculpture se font monumentales, et où l’art se fait très expressif, théâtral même, voir exubérant, afin de glorifier les dynasties successeuses d’Alexandre le Grand, fondatrices de grands royaumes (en Grèce, Macédoine, Asie Mineure, Egypte, Mésopotamie…).


Parmi les œuvres exposées ici, je vous propose de découvrir une sculpture représentative de cette période hellénistique. Une sculpture en apparence classique mais qui, si on s’en approche, révèle toute son originalité: «Hermaphrodite endormi». Trouvée à Rome en 1608, c’est une réplique d’une œuvre grecque du 2e siècle avant J.-C. Après avoir intégré les collections du Cardinal Scipion Caffarelli-Borghèse, cette sculpture est acquise par Napoléon 1er en 1807 en même temps qu’il prend possession de la collection d’œuvres d’art rassemblées par la famille Borghèse au 17e siècle.

La sculpture que nous pouvons admirer aujourd’hui au Louvre représente Hermaphrodite, le fils d’Hermès (Messager des dieux de l’Olympe et dieu des voyageurs qui conduit les âmes vers l’Enfer. Son nom latin est Mercure) et d’Aphrodite (déesse grecque de l’amour et de la beauté. A Rome on l’appelle Vénus). Comme ses parents, Hermaphrodite est très beau. Un jour qu’il se baigne dans le lac de Carie, en Asie Mineure, où réside la naïade Salmacis, cette dernière tombe follement amoureuse de lui. Alors qu’Hermaphrodite refuse ses avances, Salmacis l’étreint de force et fait appel aux dieux, et notamment à Zeus, pour qu’ils l’aident à rendre possible cet amour. Elle est exaucée et, alors qu’elle enlace Hermaphrodite passionnément et de toutes ses forces, les 2 corps finissent par fusionner et ne faire qu’un. Hermaphrodite devient ainsi un être bisexué, aux attributs à la fois masculins et féminins.


L’œuvre du Louvre nous montre un Hermaphrodite endormi, allongé sur le ventre et reposant sur un matelas. On est d’emblée subjugué par la grâce et la volupté du corps nu que l’on voit assoupi devant nous. La finesse des traits de cet être laisse supposé qu’il s’agit d’une jeune femme. Mais la sculpture est ainsi faite qu’on peut la contournée. Se révèle alors devant nos yeux les attributs masculins d’un jeune éphèbe étendu là, serein. Au-delà de cette dualité sexuelle subtilement représentée, la beauté de cette sculpture réside dans son réalisme. On est séduit par la douceur de cet Hermaphrodite endormi et semi-enveloppé dans un drap que l’on devine léger. Concernant le matelas, très réaliste, sur lequel il repose, sachez qu’il a été ajouté par le Bernin, célèbre artiste italien, à la demande de Scipion Borghèse lorsqu’il acquiert la sculpture au 17e siècle.


Si vous passez par le Louvre (et je vous conseille de le faire), ne manquez pas cette œuvre originale et sensuelle.

Source

  • Le Guide du Louvre aux éditions du Musée du Louvre

  • Les Carnets des Guides Bleus – Le Louvre dévoilé, aux éditions Hachette

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