Si vous visitez le très beau château de Rambouillet, dans les Yvelines (78), ne manquez pas également de vous aventurez dans son domaine, du jardin avec ses canaux et ses îles artificielles, au parc densément boisé, en passant par les fabriques et constructions qui agrémentent le parcours des promeneurs.
Parmi les fabriques du 18e siècle que l’on peut découvrir au détour des chemins du domaine, il en est une particulièrement surprenante où je vous propose de me suivre, celle qu’on appelle la chaumière aux Coquillages.
Alors que le comte de Toulouse, dernier fils légitimé de Louis XIV et Madame de Montespan, meurt le 1er décembre 1737, son fils, le duc de Penthièvre, héritier du château et de son domaine, décide de poursuivre les transformations initiées par son père. Le parc s’agrémente de nouveaux canaux et de nouvelles îles qui accueillent de nombreuses fêtes, mais aussi d’un jardin à l’anglaise où l’on bâtit diverses fabriques et constructions comme la chaumière aux Coquillages, créée pour la belle-fille du duc de Penthièvre, la princesse de Lamballe, qui deviendra, comme vous le savez, l’amie intime de Marie-Antoinette.
Bâtie par Jean-Baptiste Paindebled en 1779, cette maisonnette en moellons de meulière et au toit de chaume se situe sur une île entre deux ponts en pierre (à l’origine en bois). Originalité à noter: les fémurs de bœuf que l’on observe enfouis dans le mortier des murs extérieurs servaient à capter et évacuer l’humidité du bâtiment.
Lorsque l’on pénètre ensuite dans la chaumière, la surprise est immédiate! Si cette maison de plan carré surprend d’abord par sa forme intérieure ronde, c’est surtout le décor, composé entièrement de coquillages, de nacre et de pâte de verre, qui émerveille le visiteur. Issus de mer du Nord, de la Seine, ou encore des Antilles, ces coquillages, fixés par de petits clous quasi invisibles, dessinent des colonnes ioniques, des guirlandes et des médaillons aux divers motifs floraux. Leur origine géographique lointaine -notamment à une époque où on voyage peu-, leur nombre impressionnant et leur disposition fantaisiste, entretient l’imaginaire et donnent l’illusion d’être en plein rêve. Un imaginaire amplifié par les motifs étoilés des chaises et divans conçus par l’ébéniste François II Foliot. Arrondis pour suivre les murs courbes, ils sont posés sur des pieds sculptés en forme de roseaux qui leur donnent l’impression de flotter.
Avant de quitter les lieux, n’oubliez pas de jeter un œil au cabinet de Garde-Robe attenant qui présente de sublimes lambris décorés de guirlandes de fleurs, de bouquets et d’oiseaux.
Toutes les informations pratiques sur le site du château de Rambouillet.
Sources
« Itinéraires: Le Château de Rambouillet » aux éditions du Patrimoine – Centre des monuments nationaux.
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