Aujourd’hui, suivez-moi au château de Maintenon, en Eure-et-Loir, situé à une cinquantaine de kilomètres de Paris, et à une vingtaine de kilomètres de la belle ville de Chartres.
Célèbre pour avoir hébergé Madame de Maintenon, la célèbre épouse morganatique de Louis XIV, et son dernier amour, le château a pourtant connu bien des propriétaires à travers ses huit siècles d’histoire.
De forteresse au Moyen-Âge à demeure moderne au 19e siècle, en passant par les aménagements qui feront sa gloire pendant le Grand Siècle, le château de Maintenon a connu bien des transformations qui font la richesse du monument que nous pouvons encore visiter aujourd’hui, sans oublier les magnifiques jardins de Le Nôtre et la superbe perspective sur les ruines romantiques de l’Aqueduc de Louis XIV.
Pénétrer dans le domaine de Maintenon, c’est s’imprégner de l’histoire de ces prestigieux résidents, mais c’est aussi et surtout mieux connaître celle qui, comme dans un conte de fées, de gouvernante est devenue presque reine aux côtés d’un des rois les plus influents de l’histoire de France : Madame de Maintenon.
Je vous propose donc de me suivre dans la visite que j’ai faite cet été du château et des jardins de Maintenon après avoir avant, bien entendu, parcouru son histoire et celle de ses résidents les plus importants.
Le Château de Maintenon : 800 ans d’histoire
Commençons donc par un peu d’histoire pour que vous compreniez bien les évolutions et étapes importantes de la vie du château au fil des siècles.
Le château de Maintenon est d’abord la forteresse des Amaury, seigneurs de Maintenon dès le 13e siècle, au Moyen-Âge. Le rôle de l’édifice est alors essentiellement défensif et les Amaury font de Maintenon un château fort comme on en voit fleurir à l’époque, avec ses donjons, ses créneaux et autres pont levis.
Au 16e siècle, en grandes difficultés financières, les seigneurs de Maintenon doivent se séparer de leur domaine familial. C’est Jean Cottereau (1460-1530), créancier des Amaury, financier et intendant des Finances du roi Louis XII (règne : 1498-1515), qui le rachète alors par adjudication (ou vente aux enchères si vous préférez) en 1506. Ce nouveau propriétaire fortuné (il a été l’intendant des Finances de quatre rois successifs : Louis XI, Charles VIII, Louis XII & François 1er), nouveau seigneur de Maintenon, apporte au château la modernité et le confort de la Renaissance. Il l’agrandit, l’embellit, et transforme la forteresse médiévale défensive en une résidence élégante et luxueuse. On retrouve encore à certains endroits du château les armoiries des Cottereau : trois lézards grimpants. Jean Cottereau construit également une église, l’église Saint-Nicolas, dans le style gothique flamboyant en 1521. En 1526, il cède son domaine à sa fille Isabeau qui épouse Jacques d’Angennes, seigneur de Rambouillet. Le château reste alors dans la famille d’Angennes jusqu’au 17e siècle quand, submergée par les problèmes financiers, elle n’a plus d’autre choix que de s’en séparer. La famille vend alors le domaine au marquis de Villeray avant que n’intervienne très vite la plus célèbre des propriétaires du château : la future Madame de maintenon.
Celle qui n’est encore que Françoise d’Aubigné, la veuve du poète Paul Scarron (1610-1660) et, depuis 1669, la gouvernante des enfants naturels que le roi Louis XIV a eu de sa maîtresse -la belle et ardente Madame de Montespan-, achète le château en 1674 grâce à une gratification financière que le Roi lui offre pour la remercier des services qu’elle lui a rendu. L’idée de Françoise d’Aubigné est alors de s’assurer une résidence confortable pour ses vieux jours. Elle dira de ce château dont elle tombe amoureuse : « c’est un gros château au bout d’un gros bourg. Une situation selon mon goût, des prairies tout autour et la rivière qui passe dans les fossés ».
Point anecdote : qui était Madame de Montespan ?
Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart (1640-1707), marquise de Montespan, dite Madame de Montespan marquera l’histoire comme ayant régné sur Versailles en tant que favorite du Roi pendant plus de 13 ans. Elle est issue d’une grande famille, les Rochechouart de Mortemart, dont l’esprit fin et aiguisé est célèbre de génération en génération. Françoise Athénaïs, née le 5 octobre 1640, héritera de cet « esprit Mortemart ». Son père, Gabriel de Rochechouart de Mortemart est gentilhomme de la chambre du roi Louis XIII. Sa mère, Diane de Grandseigne, est dame d’honneur de la reine Anne d’Autriche, mère du futur Louis XIV. Après une éducation rigoureuse à l’abbaye aux Dames à Saintes (dans l’actuelle Charente-Maritime), celle qui se fera appelée Athénaïs en référence à Athéna, déesse de la guerre dans la mythologie grecque, gagne la cour de France en 1658, grâce à l’intervention d’Anne d’Autriche. Extrêmement belle et vive, elle se fait vite remarquée. Mariée à Louis Henri de Pardaillan de Gondrin, marquis de Montespan (1640-1691), dont elle aura deux enfants, elle devient une figure incontournable des salons littéraires du quartier du Marais à Paris grâce à son esprit et ses qualités d’oratrices. Nommée dame d’honneur de la reine Marie-Thérèse d’Autriche, épouse de Louis XIV, elle rencontre le Roi en 1666. Elle se rapproche alors de la favorite royale du moment, la duchesse Louise de La Vallière, ce qui lui permet de côtoyer régulièrement Louis XIV. Ce dernier, qui se lasse de sa maîtresse, remarque le charme et le caractère joyeux, naturel et perçant de Madame de Montespan. Elle devient la maîtresse du Roi en 1667. Son mari, le Marquis de Montespan, fait alors un scandale. Tout d’abord, discrètement, il cherchera à contaminer le Roi avec une maladie sexuellement transmissible via sa femme en côtoyant les prostituées les plus douteuses : un échec. Décidé à ne pas se laisser faire, le 20 septembre 1668, il arrive au château de Saint-Germain, où réside la cour, dans un carrosse noir orné de gigantesques bois de cerf. Il revendique ainsi son statut de cocu et organise les funérailles de son amour à travers une cérémonie publique où un cercueil vide est enterré, et la tombe est marquée d’une croix avec les dates « 1663-1667 ». Le tout-Paris est amusé. Louis XIV, beaucoup moins. Il fait enfermer le marquis avant de l’exiler sur ses terres en Gascogne où il mourra en 1691.
Point anecdote ! Une lavallière pour Madame de La Vallière.
Louise de La Baume Le Blanc, duchesse de La Vallière (1644-1710) sera la première favorite officielle de Louis XIV à partir de 1661 et pour 10 ans. Destituée, elle se retire au couvent en 1674 où elle meurt en 1710. Si vous ne connaissez peut-être pas la duchesse, vous avez certainement déjà entendu son patronyme : La Vallière. Et pour cause ! Aujourd’hui, une lavallière est un large foulard noué autour du cou comme une sorte de cravate en forme de gros nœud papillon. Cet accessoire de mode aurait été porté pour la première fois par la favorite de Louis XIV au 17e siècle. Elle aurait emprunté au Roi cette façon de nouer un large ruban autour du cou et de l’agrémenter d’un nœud élégant. Cependant, le nom de lavallière ne date que du 19e siècle quand cette cravate est revenue à la mode et quand les peintres ont commencé à peindre des portraits de femmes la portant. C’est alors que ce nœud a pris le nom de La Vallière, puis lavallière. A la fin du 19e, les lavallières sont portées par les artistes qui se l’approprient en opposition à la cravate bourgeoise plus fine. La lavallière entrera dans la mode contemporaine dans les années 1940 et surtout 1950 avec le New Look imaginé par Christian Dior.
Après cette anecdote légère, revenons à Madame de Montespan. C’est en 1670 qu’elle devient officiellement la favorite du Roi et fini par évincer Madame de La Vallière qui quitte la cour et entre au couvent en 1674. Installée dans l’appartement annexe à celui du Roi, c’est elle la véritable reine. Une reine de beauté, piquante, dont on guette la finesse acerbe des mots, et dont la cour imite les coiffures et autres tenues de mode. Son influence sur le Roi impose au reste de la cour de se soumettre à ses volontés, et elle sait en abuser. Aimant le luxe et les arts, elle fait installer de nombreuses peintures dans son appartement qui devient « le centre de l’esprit » selon Saint-Simon. Madame de Montespan peut faire et défaire des réputations et des positions à la cour. Elle placera ainsi des artistes comme Molière ou La Fontaine.
De cette liaison adultérine entre Louis XIV et la Montespan naîtront 7 enfants entre 1669 et 1678. Ces grossesses et naissances sont gardées secrètes, et l’éducation des enfants est confiée à la veuve Scarron, la future Madame de Maintenon, jusqu’à leur légitimation en 1673 où ils intègrent la Cour.
Ces nombreuses grossesses et les années passant ont atténué sa beauté et sa fraicheur. Madame de Montespan entre peu à peu en disgrâce auprès du Roi qui, lassé par les sautes d’humeurs de sa favorite et désireux de retrouver une vie plus régulière, se prend d’une affection grandissante pour Madame de Maintenon. En parallèle, le Roi tombe amoureux de la jeune et belle Mademoiselle de Fontanges, âgée de 17 ans, qui, par sa beauté et sa grâce, évincera la favorite royale en titre. Madame de Fontanges meurt en 1681 dans des conditions jugées mystérieuses en pleine affaire des poisons : cette série d’empoisonnement entre 1679 et 1682 impliquant plusieurs aristocrates et courtisans plongera la Cour et Paris dans un climat de terreur et de suspicion. 442 personnes seront inculpées, dont madame Montvoisin dite « la Voisin » qui, jugée empoisonneuse, sera arrêtée et condamnée à mort. La fille de cette dernière citera le nom de Madame de Montespan comme cliente de sa mère. Elle aurait donné à son insu des filtres d’amour au Roi, et aurait même participé à des messes noires. Même s’il la protègera dans cette affaire, Louis XIV s’éloigne définitivement de sa maîtresse pour se rapprocher de Madame de Maintenon. Athénaïs reste à la Cour de Versailles où elle délaisse son somptueux appartement pour un petit espace dans les combles. En 1691, elle se retire définitivement de la Cour et entre au couvent de Saint-Joseph à Paris avant de s’installer dans son nouveau château d’Oiron dans le Poitou. Elle meurt le 28 mai 1707 et est inhumée dans la chapelle du couvent des Cordeliers à Poitiers.
Après cette longue parenthèse, revenons à Françoise d’Aubigné. Désormais propriétaire du domaine (château, église, jardins, fermes, terres agricoles…), elle devient en 1675 Madame de Maintenon. Toujours gouvernante des enfants illégitimes du Roi Soleil, et d’une grande aide pour lui et sa maîtresse, son château abritera un temps les amours secrètes des deux amants, loin de la cour de France. C’est aussi à Maintenon que Madame de Montespan donnera naissance à ses deux derniers enfants, Mademoiselle de Blois en mai 1677, et le comte de Toulouse en juin 1678.
Point histoire : Qui est Françoise d’Aubigné ? Qui est donc cette Madame de Maintenon ?
Avant de continuer, je vous propose de vous en dire plus sur la désormais célèbre Madame de Maintenon. Françoise d’Aubigné est née le 28 novembre 1635 à la prison de Niort (dans le département actuel des Deux-Sèvres) où son père Constant d’Aubigné, fils du poète et ami d’Henri IV Agrippa d’Aubigné, est détenu, endetté. Sa mère, Jeanne de Cardilhac, loge avec eux. Recueillie par sa tante paternelle protestante, Madame de Villette, qui saura lui témoigner l’affection nécessaire à son épanouissement, la jeune fille est élevée au château de Murçay, dans la région niortaise. Libéré en 1645, son père est nommé gouverneur des îles de Marie-Galante. La famille s’installe en Martinique où il fait fortune avant de tout perdre aux jeux et de rentrer à Paris, seul, où il meurt en 1647. Cette année-là, Françoise revient en France avec sa mère. Pauvres, elles s’installent à la Rochelle et sont souvent contraintes de mendier. Après un retour chez sa tante Madame de Villette, Françoise est prise en charge par sa marraine, Madame de Neuillant, qui la convertit au catholicisme et lui fait découvrir les salons parisiens. Là, l’écrivain Antoine Gombaud, dit « le Chevalier de Méré », prend en charge l’instruction de celle qu’il appelle « la belle indienne », en référence à son voyage en Martinique, mais aussi pour la beauté de sa chevelure ébène et de ses yeux sombres. Intelligente, l’esprit vif, elle rencontre le poète burlesque Paul Scarron, handicapé et 25 ans plus âgé qu’elle, qui lui propose de l’épouser en 1652. Elle accepte et, en animatrice du salon de son mari organisé dans ce qu’il appelle « l’hôtel de l’impécuniosité », elle rencontre les artistes prestigieux de l’époque. Elle fait également la connaissance de la marquise Françoise-Athénaïs de Montespan, maîtresse favorite du Roi Louis XIV. En 1660, à la mort de son mari qui la laisse endettée, celle qu’on appelle la « veuve Scarron » reste une personnalité incontournable de la haute société parisienne. Invitée à la cour de Versailles en 1668 par Madame de Montespan, elle devient, en 1669, la gouvernante des enfants que cette dernière a eu avec Louis XIV. Dans son hôtel particulier proche de Paris, Françoise élève en cachette les enfants illégitimes du Roi. Un roi qui, en père affectueux, rend régulièrement visite à sa progéniture. C’est là qu’il rencontre souvent Françoise dont il admire l’attention maternelle qu’elle donne à ses enfants adultérins, et dont il découvre peu à peu les qualités d’esprit. Les bâtards royaux, dont le nom de la mère est toujours officiellement inconnu, sont légitimés en 1673. Françoise revient alors à la cour de France. Ses liens avec le Roi Soleil grandissant, elle est de plus en plus jalousée par Madame de Montespan, favorite déclinante. Face aux attaques de la Montespan, elle demande même à démissionner. Louis XIV la gratifie alors de 10 000 écus pour qu’elle reste. Avec cette somme, elle acquiert, le 27 décembre 1674, la seigneurie de Maintenon et devient Madame de Maintenon l’année suivante. Elle continue à y élever les enfants du Roi et de sa favorite. Plusieurs événements vont alors faire basculer les sentiments de Louis XIV pour Françoise. En 1672, il est tout d’abord frappé par la douleur éprouvée par Madame de Maintenon à la mort de la fille aînée, âgée de 3 ans, qu’il a eu avec Madame de Montespan. Françoise apparaît beaucoup plus attristée que la propre mère de l’enfant. De même, il admirera la dévotion de Madame de Maintenon lorsque le duc du Maine, fils illégitime du Roi et de sa favorite, tombe gravement malade. Françoise n’hésite alors pas à parcourir des kilomètres et à franchir le col du Tourmalet jusqu’à Barèges, dans les Pyrénées, pour le faire soigner. Une preuve de sa grandeur d’âme qui accroît la faveur royale. Le 8 janvier 1680, Louis XIV nomme Madame de Maintenon seconde dame d’atours de la dauphine Marie-Anne de Bavière, une position créée pour elle qui la ramène à la cour. En parallèle, le Roi se lasse du caractère incontrôlable de Madame de Montespan qui, de surcroît, est impliquée dans l’affaires dite des poisons. Quand sa dernière favorite, Mademoiselle de Fontanges meurt en juin 1681, mais surtout après le décès de la reine Marie-Thérèse d’Autriche le 30 juillet 1683, Louis XIV, libre, renforce sa relation avec Madame de Maintenon. La cour la surnommera alors « Madame de Maintenant ». Sincèrement amoureux, vieillissant, le Roi décide alors de se remarier. Un mariage d’amour, cette fois, et non politique. Ainsi, dans la nuit du 9 au 10 octobre 1683, avec le soutien de l’Eglise catholique de France, Louis XIV, âgé de 45 ans, épouse secrètement Françoise d’Aubigné, Madame de Maintenon, âgée de 48 ans. La cour n’est pas dupe mais rien n’est officiel. D’une grande influence sur Louis XIV qui souhaite une fin de vie plus pieuse et moins pêcheresse, l’épouse morganatique du Roi participera à l’image rigoureuse et parfois ennuyeuse que l’on donne à la fin de règne du souverain.
Point anecdote ! Savez-vous ce qu’est une épouse morganatique ?
Il s’agit tout simplement du mariage entre un roi ou un prince avec une personne de rang inférieur. L’épouse ne bénéficie alors officiellement d’aucun des privilèges qui incombent à sa nouvelle position. Elle est aussi exclue de l’héritage de son mari, tout comme leurs éventuels enfants.
Revenons à Madame de Maintenon. A la mort de Louis XIV le 1er septembre 1715, elle se retire à Saint-Cyr, dans la Maison royale de Saint-Louis, un pensionnat chargé d’éduquer les jeunes filles nobles et sans argent qu’elle avait créé en 1686. Elle y mourra le 15 avril 1719 à l’âge de 83 ans, et y sera enterrée.
Après ces précisions sur notre célèbre propriétaire des lieux, revenons à son implication dans la vie du château. Depuis qu’elle a acquis le domaine en 1674, Françoise d’Aubigné a décidé de l’embellir et de l’agrandir, notamment pour pouvoir accueillir dignement le Roi. Elle le transforme, en démolit certaines parties, et y ajoute une aile, aménagée en un appartement pour Louis XIV qu’elle relie en 1686 à l’église Saint-Nicolas grâce à une longue galerie bâtie au-dessus d’une Orangerie elle-aussi nouvellement construite. Le Roi est en effet régulièrement présent à Maintenon. Pour se rapprocher de sa propriétaire, certainement, mais aussi et surtout pour suivre de près son nouveau projet : construire un aqueduc monumental pour acheminer l’eau de l’Eure vers Versailles, et ainsi alimenter les nombreuses fontaines de son palais. Les travaux débutent en 1685, mais pour des raisons financières, le projet déjà bien entamé est réduit en 1688 avant d’être abandonné en 1694.
Point anecdote : l’histoire de l’aqueduc avorté de Maintenon.
Vous le savez peut-être, mais la situation géographique de Versailles n’est pas des plus simples pour alimenter les fontaines, bassins et autres 1400 cascades qui agrémentent les jardins et bosquets du château. L’eau des sources voisines, et la construction de la machine de Marly à Bougival (dans les actuelles Yvelines), ne suffisent pas. Construite entre 1681 et 1682 par le charpentier et mécanicien Renequin Sualem d’après le projet d’Arnold de Ville, tous deux originaires de Lièges où des machines similaires étaient utilisées dans les mines, la machine de Marly doit pomper les eaux de la Seine pour fournir en eau les parcs des châteaux de Marly et de Versailles. Même si elle sera en fonctionnement pendant 133 ans, son système de pompage ne sera jamais assez efficace. Aussi, en 1683, Louis XIV demande-t-il à son surintendant des Bâtiments, Louvois (1641-1691), de mobiliser l’Académie des Sciences pour trouver une solution. Le géomètre La Hire (1640-1718) découvre alors qu’on peut faire parvenir l’eau par gravitation jusqu’à Versailles. Il suffit de s’approvisionner dans les eaux de l’Eure (la Loire est trop basse) qui passe justement à Maintenon. Louis XIV confie la tâche à l’ingénieur et architecte Vauban (1633-1707), connu pour ses ouvrages militaires défensifs, qui propose d’acheminer les eaux par siphon, sous le parc de Maintenon. Mais Louis XIV, qui veut impressionner par la technique, décide que l’eau sera amenée « par le chemin des airs ». On décide ainsi de récupérer l’Eure au niveau de Pontgouin, à 80 km de Versailles, et de faire passer l’eau via un Aqueduc construit à Maintenon, un « aqueduc digne de la grandeur des Romains » selon la volonté du roi. En charge des travaux, Vauban, dont ce projet sera le seul civil, fait appel à l’architecte Blondel qui prend exemple sur le pont du Gard. Les travaux débutent en 1685 : 30 000 hommes sont mobilisés. La construction est un véritable gouffre financier et, au lieu d’un aqueduc de 3 étages et haut de 73 mètres, on va se limiter à une seule rangée d’arcades encadrée par deux siphons. L’ironie de cet ouvrage est de faire passer les eaux de l’Eure… au-dessus de l’Eure! Mais à partir de 1688, la guerre de la Ligue d’Augsbourg vide les caisses de l’état et le projet est ralenti. Pour information, la guerre de la Ligue d’Augsbourg (1688-1697) voit s’affronter une alliance menée par la France de Louis XIV et composée de l’Empire Ottoman, des Ecossais et des Irlandais, à la Ligue d’Augsbourg menée par Guillaume III (Anglo-Néerlandais, futur roi d’Angleterre), et qui regroupe entre autres l’empereur du Saint-Empire Germanique, Léopold 1er et le roi d’Espagne Charles II. Finalement, les travaux de l’aqueduc cessent en 1694 après 9 ans et 9 millions de livres dépensés. Pour dédommager Madame de Maintenon des dégradations du parc de Maintenon causées par les travaux, Louis XIV lui offre l’aqueduc inachevé et la nomme marquise. Depuis, les ruines se sont végétalisées, donnant un air romantique aux jardins de Maintenon.
Revenons à l’histoire du château. L’aqueduc est donc abandonné, mais pendant la période de sa construction, le Roi apporte un grand soutien financier à Madame de Maintenon pour arranger considérablement son château. De plus en plus proche de Louis XIV, elle va alors également bénéficier de contributions royales pour aménager les jardins de son domaine, et c’est André Le Nôtre, le célèbre jardinier du Roi, qui va s’en charger. Aujourd’hui encore, ces espaces extérieurs sont un régal pour les sens et pour les yeux.
Sans descendance directe, Madame de Maintenon choisit de léguer son domaine en dot à sa nièce, Françoise Amable d’Aubigné (1684-1739), la fille de son frère. Madame de Maintenon a élevé Françoise comme sa propre fille. Soucieuse de son avenir, elle arrange un mariage prestigieux avec Adrien Maurice, comte d’Ayen et 3ème duc de Noailles (1678-1766). Le mariage a lieu le 30 mars 1698 à Versailles. Le château de Maintenon entre alors dans l’une des plus grandes familles de la noblesse française, les de Noailles, aux mains desquels il restera jusqu’à aujourd’hui.
Au 19e siècle, le descendant de Françoise Amable d’Aubigné et d’Adrien de Noailles, Paul de Noailles (1802-1885), 5ème duc de Noailles, restaure le château dans un style néo-Renaissance et néo-Gothique. Le 5 février 1823, il épouse Alicia de Rochechouart de Mortemart (1800-1887) qui n’est autre que la descendante du frère de Madame de Montespan. Le couple de Noailles–Rochechouart de Mortemart modernise le château avec le confort de l’époque : citerne d’eau pour distribuer l’eau courante, calorifères pour se chauffer... Il s’attache aussi à restaurer les appartements de Madame de Maintenon dans les années 1850-1860 et crée de nouveaux espaces de réceptions, une bibliothèque, une salle de billard et la Grande galerie dédiée aux portraits de la famille de Noailles-Mortemart depuis les Croisades. Pour cela, Paul et Alicia de Noailles font appel à un architecte en vogue au 19e siècle, Henri Parent (1819-1895) qui restaurera et transformera de nombreux hôtels particuliers parisiens dont l’hôtel de la Rochefoucaud-Doudeauville, l’actuelle Ambassade d’Italie, et en construira de nouveaux, dont l’hôtel qui abrite l’actuel musée Jacquemart-André.
Au 20e, les guerres et bombardements successifs ont fragilisé et abîmé le château. Il est inhabitable, sans toiture, sans eau ni électricité, attaqué par le temps et les moisissures. Son classement aux Monuments Historiques, le 25 juillet 1944, marquera un premier pas salvateur pour ce bâtiment témoin de l’histoire de France. En 1947, Geneviève de Noailles épouse Jean Raindre. Le couple hérite du château de Maintenon en 1953. Devant l’édifice en quasi-état d’abandon, il décide de travailler à sa rénovation et sa réhabilitation. Geneviève et Jean sauveront le domaine et y élèveront leurs enfants.
Conscients que l’entretien et la sauvegarde du château est une lourde charge pour les générations à venir, ils décident de le léguer à la Fondation Mansart en 1983. En 2005, pour garantir et assumer les charges financières, la Fondation confie la gestion du domaine au Conseil Départemental d’Eure-et-Loir.
Maintenant que vous en savez plus sur l’histoire du château de Maintenon, et sur ses résidents, dont la célèbre Madame de Maintenon, je vous propose de me suivre dans la visite des lieux, en commençant par l’architecture extérieure.
La visite du château de Maintenon
Une architecture en constante évolution
Lorsque l’on arrive au château de Maintenon, ce qui nous surprend d’abord c’est sa proximité avec la ville même. La grille du domaine, qui donne sur la place à deux pas de la mairie, ouvre sur un premier jardin où se trouve, à notre gauche l’église Saint-Nicolas, et face à nous, le château avec les tourelles de son châtelet et son mélange de pierre blanche et de briques rouges.
L’église Saint-Nicolas était fermée quand je suis venu donc je ne peux vous en dire beaucoup dessus. Elle a été bâtie à partir de 1521 en lieu et place de l’église paroissiale qui existait alors et qui était en partie détruite. Comme je l’ai précisé plus tôt, elle fût construite à la demande de Jean Cottereau, ancien secrétaire et trésorier du roi Louis XII (règne : 1498-1515), qui rachète le château aux seigneurs de Maintenon en 1506.
Avançons maintenant vers le château, et après être passé par un passage sous le châtelet, nous nous retrouvons dans la cour d’Honneur, modifiée en grande partie au 19e siècle à la demande du duc Paul de Noailles par l’architecte Henri Parent. Car vous l’aurez compris, le château de Maintenon que nous pouvons visiter et admirer aujourd’hui est un mélange de différentes époques. Une architecture qui témoigne du passage de chacun de ses propriétaires.
Ainsi, si on se concentre sur la cour intérieure, lorsque vous êtes face au château, dos au jardin, on peut observer différents éléments architecturaux intéressants. Prenez le temps de bien examiner les différentes façades qui, au-delà d’être sublimes, nous en disent plus sur l’histoire des lieux.
La Tour Carrée, en pierre de grès gris, à notre gauche, date du début du 13e siècle, quand les Amaury, seigneurs de Maintenon, font construire un château fort à cet endroit. Au 14e et 15e siècles, les trois tours rondes en briques sont ajoutées et reliées par des courtines (murs de fortifications). Disparues aujourd’hui, on peut observer les traces d’ancrage de ces courtines au niveau de la Tour de l’Horloge, à notre droite. A la Renaissance, au 16e siècle, Jean Cottereau couvre la Tour Carrée d’un toit pointu et construit de nouveaux espaces de logements le long des courtines. C’est le cas par exemple de l’aile est, à notre droite. On remarque d’ailleurs sur cette façade, les armoiries des Cottereau : trois lézards grimpants.
Au 17e siècle, afin d’aménager ses appartements, Madame de Maintenon fait détruire et reconstruire l’aile ouest (à notre gauche) qui relie la Tour Carrée aux appartements de Jean Cottereau dans l’aile nord. En 1686, afin de pouvoir assister aux offices, Louis XIV fait construire par Jules Hardouin-Mansart et Jean-Pierre Le Maistre, une longue galerie qui s’étend au-dessus d’une Orangerie et qui relie ses appartements, situés au croisement des ailes nord et est, avec l’église Saint-Nicolas. Madame de Maintenon fait également détruire la courtine entre la Tour Carré et celle de l’Horloge pour dégager la vue sur les jardins récemment revus par le célèbre jardinier du roi, André Le Nôtre (1613-1700).
Pour finir sur la vue d’ensemble du château que l’on a depuis la cour intérieure, comme je vous le disais, au 19e siècle, les Noailles vont apporter de nouveaux décors extérieurs au château, en plus du confort intérieur. Ainsi, la façade nord (face à nous) est rénovée dans un style néo-Renaissance et néo-gothique à une époque où le goût du médiéval revient à la mode. Au 20e siècle, abîmé par les bombardements le château sera réhabilité et rénové après la Seconde Guerre Mondiale.
Après cet aperçu extérieur du château de Maintenon, je vous propose d’y entrer sans plus attendre. Le parcours de visite se divise en deux parties :
La découverte des appartements du 17e siècle habités par Madame de Maintenon, et les ducs d’Ayen et de Noailles.
La visite des appartements du 19e siècles aménagés par le duc Paul de Noailles, mais aussi les salles restantes de l’appartement de Louis XIV.
Concernant les jardins, je vous en parlerai en fin de visite.
Les appartements du château de Maintenon
Le début de la visite se fait par l’escalier d’Honneur, sous le porche de la façade nord. Nous arrivons alors dans l’appartement de Madame de Maintenon et commençons par son antichambre. On y découvre plusieurs portraits de la propriétaire mais aussi un joli exemple de chaise à porteurs comme on envoyait beaucoup au 17e siècle, notamment à Versailles. Plus petites et plus maniables que les carrosses, et surtout pouvant être utilisées en intérieur, les chaises à porteurs servaient à des déplacements courts, dans les jardins ou dans les châteaux.
Nous pénétrons ensuite dans l’intimité de notre hôte et découvrons la chambre de la marquise. Ici, il s’agit d’une reconstitution réalisée par le duc Paul de Noailles au 19e siècle. En effet, à part les tomettes et le parquet, le reste des meubles et aménagements a été détruit à la Révolution. Cependant, le mobilier que l’on peut voir aujourd’hui, et notamment le lit, est d’époque Louis XIV.
Quittons la chambre de Françoise d’Aubigné pour découvrir les appartements du Maréchal Adrien de Noailles, l’époux de la nièce de Madame de Maintenon. On entre alors dans son antichambre où l’intérêt principal se porte sur le magnifique clavecin d’époque qui est exposé ici. Décoré de scènes mythologiques, ce clavecin est l’un des deux seuls existants encore réalisés par Albert Delin au début du 18e siècle (le second se trouve au musée des instruments de musique de Berlin).
Entrons ensuite dans la chambre du Maréchal de Noailles, où trône au centre le lit d’époque Louis XIV, en bois sculpté et doré. On remarquera, sculpté sur la tête de lit, le blason des Noailles : une bande dorée sur fond rouge en émail. Les tentures réalisées en percales et peintes à la main datent également du 18e siècle.
Je vous propose maintenant de poursuivre par les appartements du 19e siècle. Ici, à la différence des appartements du 17e siècle, les pièces de réception sont séparées des pièces privées.
Nous commençons ainsi par la salle à Manger, richement décorée par Paul de Noailles en 1850-60. Le mobilier est de style Louis XIII, mais ce sont les murs qui, ici, sont surtout remarquables. En effet, ce n’est ni de la peinture, ni de la toile, ni du papier peint, mais du cuir qui revêt l’ensemble de la pièce. Ce cuir dit de Cordoue date du 17e siècle. Il a été réalisé à partir de peaux tannées à la gomme résine avant d’être gaufrées, martelées et décorées de feuilles d’argent, de cuir ou d’or. Autant vous dire que le rendu fait son effet. Malheureusement, on ne peut entrer dans cette pièce, pour des raisons de protection je présume, mais on peut très bien en observer les détails depuis les portes laissées ouvertes.
La prochaine pièce nous ramène en arrière, sous Louis XIV. Nous entrons effectivement dans ce qu’on appelle le salon du Roi qui est en réalité l’ancienne chambre de Louis XIV. Ici, le décor et l’ameublement sont riches, comme vous pouvez vous en douter. Les poutres peintes et colorées sont magnifiques, on remarque les portraits des rois Louis XIII et Henri IV, respectivement père et grand-père de Louis XIV, au-dessus des portes, et bien sûr une copie datant du 19e siècle du célèbre tableau peint par Hyacinthe Rigaud pour le Roi Soleil : le « Portrait de Louis XIV en costume de sacre ». On remarque aussi les deux pages porte-lumière qui servaient à éclairer les tables de jeux et qui aujourd’hui encadrent la cheminée marquée du chiffre de Louis XIV (deux L entrelacés).
Nous empruntons ensuite le passage des Boiseries qui relie le château du 17e siècle à l’aile construite par Louis XIV pour rattacher ses appartements à l’église. Les décors de ce passage sont plus légers. Ils proviennent du château de Maulny (Maine-et-Loire) et ont été installés ici en 1895.
De là, nous gagnons alors le Grand Salon aménagé, comme les pièces d’apparat qui suivent, par Paul de Noailles à la fin du 19e siècle. Ici, est célébrée l’Histoire de France. On trouve ainsi les portraits de Louis XV et Marie Lesczynska, de Louis XVI et de Louis XVIII, mais aussi celui de Madame de Montespan dont descend la famille propriétaire du château au 19e.
La visite se poursuit par une superbe salle de Billard. Au centre, le billard aux pieds et paniers à têtes de lion, a dû être construit sur place tant sa taille est grande. Il est impressionnant et laisse imaginer les soirées de jeux animées organisées par les de Noailles.
Nous entrons ensuite dans une très belle bibliothèque aménagée de meubles et armoires bibliothèques noirs réhaussés de dorures, dans un parfait style Second Empire, avant de pénétrer dans l’une des pièces les plus impressionnantes du château : la Galerie des Portraits.
Cette grandiose Galerie des Portraits a été bâtie par le duc Paul de Noailles au 19e. Elle s’inspire de la galerie des Batailles du château de Versailles et de la grande galerie du château d’Eu en Normandie, toutes deux construites par le roi Louis-Philippe 1er (règne : 1830-1848). Ici ce sont les familles de Noailles et Mortemart qui sont à l’honneur. Le plafond à caissons est décoré des initiales N-M (Noailles-Mortemart), et les murs présentent les portraits authentiques, copiés ou imaginés des grands hommes de la famille. Enfin, à l’extrémité de la Galerie, une chapelle, conçue comme un cénotaphe, rend hommage à la plus célèbre propriétaire des lieux : Madame de Maintenon.
Revenons maintenant sur nos pas et retraversons la Galerie des Portraits, les salons d’apparat, et le passage des Boiseries avant d’entrer dans l’aile est, la partie privée des appartements du 19e. Nous empruntons d’abord un petit passage, le passage Wignacourt situé derrière les appartements de Louis XIV et qui servaient alors de couloir pour les domestiques. De là, nous gagnons le salon aux papiers peints chinois.
Comme son nom l’indique, ce petit salon est décoré d’un papier peint aux motifs d’inspiration chinoise. Datant du 18e siècle, époque où ce qu’on appelle les « chinoiseries » sont à la mode, il a été acheté par le duc de Noailles et installé au 19e. On trouve ici aussi un joli coffret en laque de Chine.
La pièce suivante n’est autre que la seconde partie du salon aux papiers peints chinois. Les motifs diffèrent légèrement mais les décors restent similaires. Ici on remarquera le sublime coffre de voyage en nacre et galuchat (peau de raie ou de requin). Réalisé au Japon, il aurait servi à Madame de Maintenon lors de ces nombreux déplacements.
La visite se termine sur la terrasse de la Tour de l’Horloge, après un passage par la pièce de Saxe où est conservé un service en porcelaine de Meissen, et où est présentée l’histoire de l’aqueduc de Maintenon. D’ici profitez de la superbe vue que l’on a sur tout le jardin où je vous propose de nous rendre maintenant.
Le jardin du château de Maintenon
Après avoir regagner la cour intérieure, rendons-nous dans le magnifique parc du château. J’ai visité Maintenon en été, donc je dois dire qu’entre le soleil, le ciel bleu et les multiples fleurs, les conditions étaient idéales!
C’est en 1676 que Louis XIV envoie son jardinier André Le Nôtre à Maintenon. Il va creuser un canal dans la perspective du château, bordé par deux allées fleuris : l’allée Le Nôtre et l’allée Racine en hommage au tragédien qui écrivit ici deux de ses œuvres, ‘Esther’ et ‘Athalie’. Plus tard, l’aqueduc enjambera ce canal, terminant ainsi la perspective. A l’avant du château, Le Nôtre crée un jardin à la française comme il sait si bien le faire. On trouve ainsi, entouré d’eau, un parterre aux dessins clairs et symétriques, brodés de fleurs et d’arbustes.
Prenez bien le temps de vous promener dans ce jardin et même d’aller explorer le parc du domaine, et pourquoi pas de pousser jusqu’à l’aqueduc. Pour ma part, je n’ai pas été jusque-là, mais déjà, du jardin, on bénéficie d’une vue époustouflante sur le château.
Voilà, c’est là, dans ce beau parc, que se termine notre visite. J'espère qu’elle vous a plu. Je vous encourage en tout cas à vous rendre à Maintenon pour découvrir son sublime château, ce monument imprégné de l’histoire des personnalités qui l’ont successivement habité.
Mon avis
Vous l’avez donc compris, je recommande vivement cette visite.
Que ce soit pour son histoire, sa beauté architecturale, ses jardins à la française et les ruines romantiques de son aqueduc, le Château de Maintenon est un incontournable du patrimoine historique français.
C’est un lieu à taille humaine, chaleureux, et on comprend pourquoi Madame de Maintenon en est tombé amoureuse.
Informations pratiques
Toutes les informations sont à retrouver sur le site du château de Maintenon.
Je recommande cependant de le visiter au printemps ou au début de l’été.
Par ailleurs, j’avais réservé en ligne les billets, mais finalement, quand je suis arrivé, il m’a fallu faire la queue avec les personnes non munies de billet. J’ai trouvé ça un peu étrange et improductif. Heureusement, il n’y avait pas foule ce jour-là.