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POINT ANECDOTE: LES ORIGINES DE L’ÉPIPHANIE?

Le nouvel an à peine passé, on célèbre déjà l’Épiphanie autour d’une délicieuse galette des rois. Mais savez-vous ce que signifie l’Épiphanie et pourquoi nous la fêtons de cette manière?


Dans la chrétienté, et la religion catholique en particulier, il s’agit de la manifestation de Jésus Christ aux yeux du monde, symbolisée par l’arrivée des Rois Mages autour de la crèche et qui offrent des présents au fils de Dieu. Mais en réalité, il faut savoir qu'on parle d’épiphanie dès l’Antiquité.


En grec, ‘epiphanios’ signifie ‘illlustre, éclatant’ et ‘epipháneia’, ‘manifestation, apparition’. En Grèce antique, l’Epiphanie est une fête qui célèbre la renaissance de la lumière et la manifestation du Soleil après le solstice d’hiver (21 déc.), notamment à partir du 6 janvier où les jours se rallongent visiblement. Les Grecs fêtent alors les épiphanes, 12 dieux de l’Olympe apparus aux hommes. Cette fête sera reprise par la Rome antique qui célèbre aussi ses propres dieux épiphanes.


Avec le développement de la chrétienté, le 6 janvier va être adapté pour célébrer une autre épiphanie, un autre type de naissance et de manifestation divine. Jusqu’au 4e siècle, cette date fête à la fois la naissance de Jésus (la Nativité), la venue des rois mages, mais aussi des événements plus tardifs comme le miracle des noces de Cana (l’eau changée en vin). Lorsqu'au 4e siècle l’Église fixe la Nativité au 25 décembre pour remplacer les fêtes païennes du solstice d’hiver, l’Épiphanie, toujours fêtée le 6 janvier, marque le jour où Jésus est apparu aux yeux du monde à travers ceux des Rois Mages (qui, selon la Bible, arrivent 12 jours après la naissance de Jésus, donc bien le 6 janvier). Venus d’Orient et guidés par une étoile, ces mages, cités dans la Bible comme des «sages» sans véritable idée de nombre, deviennent les 3 Rois Mages au 3e siècle, nommés Melchior, Gaspard et Balthazar au 8e. l’Adoration des Mages est ainsi célébrée le 6 janvier ou le 2e dimanche de janvier selon les pays.



Cela étant dit, une autre question se pose: pourquoi mange-t-on de la galette et pourquoi tire-t-on les rois à cette date?


Tout remonte en réalité aux fêtes païennes des Saturnales dans la Rome antique. Durant 7 jours, la hiérarchie sociale est alors parodiée à l’occasion de grandes festivités. Il s’agit de rendre hommage à Saturne, dieu de l’agriculture et de la fertilité des sols dont on dit qu’il aurait su gouverner les hommes de manière douce et équitable, en usant de son pouvoir pour rassembler leurs forces et fonder une société prospère. Pour fêter cet âge d’or d’équité, et pour représenter Saturne, on élisait le roi ou la reine d’un jour parmi les esclaves, grâce à une fève glissée dans une galette (ronde, de la forme du soleil, rappelant l’origine de ces fêtes liées au solstice d’hiver). Comme aujourd’hui, le plus jeune de l’assemblée se devait d’annoncer la distribution des parts de la galette aux convives. Le roi ou la reine avait le privilège de donner des gages ou de faire exaucer ses vœux. Plus de maître ni d’esclave pendant ces Saturnales. Chacun faisait, mangeait et buvait ce qui lui plaisait. Au 13e siècle, les chrétiens s’approprient cette tradition païenne et vont tirer les rois en hommage aux 3 Rois Mages. Au Moyen-Âge, les seigneurs désignent ainsi un enfant comme roi d’un jour. Sous l’Ancien Régime, on tire aussi les rois, même si Louis XIV abolit rapidement la possibilité pour le roi ou la reine du jour de pouvoir lui demander grâces et faveurs.


Au final, si ce n’est pendant la Révolution où l’Épiphanie devient le ‘jour des sans-culottes’ et la galette des rois la ‘galette de l’Égalité’, la tradition de l’Épiphanie et du tirage des rois est restée très populaire, jusqu’à aujourd’hui où chaque année 30 millions de galettes sont consommées en France.

Sources


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