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L’HÔTEL DE SOUBISE À PARIS

L’Hôtel de Soubise, au cœur du quartier du Marais, à Paris, est connu pour abriter le Centre Historiques des Archives nationales. On y trouve la plus grande collection au monde d’archives judiciaires et de nombreux documents parmi les plus importants de notre histoire (de l’Edit de Nantes à la dernière lettre de Marie-Antoinette, en passant par le Serment du jeu de paume, tous les textes constitutionnels du pays, ou encore le mètre-étalon et le kilogramme-étalon de 1799).


Mais le bâtiment séculaire, fort d’une histoire de plus de 650 ans, est aussi le prestigieux témoin d’un style rocaille emblématique du règne de Louis XV (règne: 1715-74), et l’un des hôtels rococos les mieux conservés de la capitale.


C’est en 1371 qu’Olivier de Clisson (1336-1407), futur connétable de France (soit le 1er des grands officiers de la Couronne et chef de l’armée royale), acquiert un terrain sur lequel il fait bâtir son nouvel hôtel parisien. Seul vestige de cet édifice médiéval: le proche d’entrée avec ses deux tourelles donnant sur la rue des Archives. Alors que Paris est occupée par les Anglais entre 1420 et 1436, l’Hôtel de Clisson est habité par Thomas (1388-1421) puis Jean (1389-1435) de Lancastre, ducs de Bedford, avant de revenir à une grande famille de la noblesse française, la famille d’Albret.


Le 14 juin 1533, le duc de Guise, François de Lorraine (1519-1563), acquiert l’hôtel qu’il rénove entièrement grâce au célèbre peintre italien emblématique du Fontainebleau de la Renaissance: Francesco Primaticcio, dit le Primatice. Aujourd’hui, rien ne subsiste des décors de l’époque. Pendant les guerres de religions qui troublent le royaume de France au 16e siècle, les Guise sont à la tête de la ligue catholique qui se réunira régulièrement dans l’hôtel, notamment à la veille du massacre de la Saint-Barthélemy (24 août 1572).

Lorsque la dernière héritière de la famille, Marie de Guise (1615-88), meurt sans enfant en 1688, l’hôtel est acheté par François de Rohan-Soubise (1630-1672), descendant des ducs de Rohan et prince de Soubise par sa second épouse Anne de Rohan-Chabot (1648-1709). Le couple décide de transformer entièrement sa nouvelle acquisition et, en 1705, les travaux commencent sous la supervision de l’architecte Pierre-Alexis Delamair (1675-1745) qui doit en faire un hôtel moderne désormais dénommé: l’Hôtel de Soubise. Il déplace ainsi l’entrée de la propriété et crée une cour d’honneur à colonnade qui ouvre sur une nouvelle façade de style classique. A l’intérieur, il réorganise les pièces en enfilade et sépare les appartements de réceptions des appartements privés.


En parallèle, le second fils du couple, Armand-Gaston de Rohan (1674-1749) commande au même architecte sa propre demeure, bâtie sur le terrain adjacent. Ce sera l’Hôtel de Rohan.


A la mort de François et Anne de Rohan, c’est leur fils aîné, Hercule Mériadec de Rohan (1669-1749) qui hérite de l’Hôtel de Soubise. Après son second mariage avec Marie-Sophie de Courcillon (1713-56) en 1732, il décide de rénover la demeure de ses parents. Il confie ainsi la tâche à l’architecte Germain Boffrand (1667-1754) qui crée un nouveau pavillon polygonal pour faire la jonction entre les appartements d’apparats et les pièces privées. Mais il va surtout réaliser des décors rocaille exceptionnels, dignes de ceux des appartements royaux de Louis XV à Versailles. Pour cela, il s’entoure des plus grands artistes de son temps: les peintres François Boucher (1703-70), Charles Natoire (1700-77) et Carle Van Loo (1705-65), ou encore le sculpteur Jacques Verberckt (1704-71) qui imaginera les sublimes boiseries de l’hôtel. Le rez-de-chaussée, dédié au maître de maison, célèbre les qualités de la Maison de Rohan, et en particulier d’Hercule Mériadec de Rohan-Soubise. Le premier étage, réservé à la maîtresse des lieux, fait l’éloge de la grâce, de la beauté et de la jeunesse de son épouse.


Confisqués et revendus à la Révolution, les hôtels de Soubise et de Rohan sont acquis par l’État le 6 mars 1808, sous le Premier Empire de Napoléon 1er. L’Hôtel de Soubise devient le dépôt des Archives nationales, celui de Rohan est dédié à l’imprimerie impériale -il ne sera affecté aux Archives nationales qu’en 1927.


Le site s’agrandit tout au long du19e siècle, et de nouveaux bâtiments sont bâtis autour des deux hôtels historiques, sous les règnes de Louis-Philippe (règne: 1830-48) et de Napoléon III (au pouvoir de 1848 à 1870). C’est sous le Second Rempire (1852-70), justement, qu’est inauguré le musée des Archives Nationales créé en 1867 par le marquis de Laborde (1807-69), petit-fils du financier de Louis XV, Jean-Joseph de Laborde (1724-94). La vocation du musée? Présenter l’Histoire de France à travers ses documents et la richesse de ses archives. Les appartements princiers de l’Hôtel de Soubise sont restaurés, et l’ancien escalier d’honneur est remplacé par un grand escalier rectiligne.


L’Hôtel de Soubise est un monument qui ne peut que ravir les passionnés d’histoire et les amoureux du patrimoine. Et puis, avantage non négligeable, sa visite est gratuite! Suivez-moi maintenant dans la visite que j’en ai faite.



VISITE DE L’HÔTEL DE SOUBISE


Le parcours de visite de l’hôtel de Soubise commence en extérieur, dans l’impressionnante cour d’Honneur. Sa configuration actuelle date de 1705, alors que l’architecte Pierre-Alexis Delamair est mandaté par les nouveaux propriétaires, François de Rohan-Soubise et son épouse Anne de Rohan-Chabot, pour rénover et transformer l’ensemble de l’édifice. L’idée est de faire de cet hôtel au style médiéval encore bien marqué, une résidence de style classique comme on les aime à l’époque.

L’orientation de l’hôtel est changée. Là où on entrait jusqu’alors par l’actuelle rue des Archives -la porte est toujours existante avec ces deux tourelles-, on va désormais entrer par l’actuelle rue des Francs Bourgeois, face à l’ancienne aile sud du bâtiment qui accueillait à l’origine un manège pour chevaux. La façade de cette aile sud, devient la nouvelle façade principale de l’hôtel. Réalisée dans un style classique, elle est plaquée sur l’ancienne façade et présente un avant-corps central à doubles colonnes sur deux niveaux et surmontées d’un fronton triangulaire, où, jusqu’à la Révolution, on pouvait voir les armes des Rohan-Soubise.

Le nouveau perron de l’hôtel se situe désormais à quelques 62 mètres de l’entrée de la cour d’Honneur. Une cour d’Honneur remarquable avec son péristyle en demi-lune agrémenté de 56 colonnes surmontées de chapiteaux composites -un ordre architectural caractérisé par des volutes empruntées à l’ordre ionique, une base à cannelures typique de l’ordre dorique, et des feuilles d’acanthes représentatives de l’ordre corinthien.


Franchissons maintenant la porte principale de l’hôtel. Il reste peu de décors originaux commandés par le fils de François et Anne de Rohan-Soubise, Hercule Mériadec de Rohan (1669-1749) qui, en 1732, après avoir hérité de la propriété, décide de revoir les décors des appartements dans un style rocaille alors en vogue. Pour cela, il fait appel à l’architecte Germain Boffrand (1667-1754). Ce sont ces décors du 18e qui sont en partie reconstitués aujourd’hui, même si une grande part d’entre eux et du mobilier a disparu.


Nous sommes donc dans le vestibule qui présente de larges volumes mais peu de décors originaux. Dirigeons-nous alors dans la première pièce située en face de nous et qui ouvre l’appartement dit du Prince, c’est-à-dire l’appartement du maître de maison. Cette pièce est en réalité la réunion de deux espaces: l’antichambre du Prince et la salle du Dais. Il ne reste quasiment rien aujourd’hui des décors rocailles réalisés par l’architecte Boffrand entre 1735 et 1740. Au début du 20e siècle, l’ensemble réuni doit en effet servir de salle de lecture aux Archives nationales. Aujourd’hui, c’est un lieu d’exposition permanente qui rassemble certains des documents les plus importants de notre Histoire.

À la suite des deux antichambres, se trouve la chambre du Prince, comme c’était le cas dans les appartements d’Ancien Régime organisés en enfilade. Cette salle qui, aujourd’hui, présente des archives vidéos et des expositions temporaires, servait de chambre d’apparat pour Hercule Mériadec de Rohan qui tenait ici ses audiences, y recevait ses invités et y dormait également. Si le mobilier et le lit ont disparu, les décors de Boffrand, avec leurs boiseries dorées qui dentellent sur le fond blanc des murs, sont encore visibles. Notez la présence des deux colonnes composites qui encadraient l’alcôve où se trouvait le lit à la duchesse du prince avec son ciel suspendu.


Avant de passer dans la pièce de réception suivante, le salon du Prince, empruntez le petit couloir sur le côté gauche de la chambre. Il conduit au Petit Cabinet. Ici se trouvait la garde-robe du prince, mais aussi, plus tard, un espace de travail avec un secrétaire et du mobilier de bureau. L’ensemble des boiseries datent, elles-aussi, des travaux de rénovation de Boffrand. Attardez-vous un instant sur cette petite pièce car on y ressent l’intimité du prince et c’est pour le moment la seule pièce qui donne à voir la vie passée de l’hôtel.


Avançons maintenant et pénétrons dans le salon du Prince. C’est pour moi la plus belle pièce de l’appartement du rez-de-chaussée. Ce salon ovale, qui donne sur le jardin à la Française, se trouve à l’extrémité de l’appartement d’apparat, dans le pavillon d’angle polygonal construit par Boffrand en 1735-36 pour relier les pièces de réceptions aux pièces privées. De larges fenêtres permettent de baigner de lumière ce lieu de réception, une lumière qui se reflète dans les grands miroirs encadrés de dorures et perchés au-dessus des cheminées. Les lambris bleu-gris et blancs ajoutent au charme gracieux de l’ensemble de la pièce. Des tons doux sur lesquels se détachent des bras de lumière en bronze doré et des décors rocailles sculptés de guirlandes, de fleurs, de palmes, de coquilles… À ces ornementations s’ajoutent aussi huit reliefs moulés et sculptés représentant des allégories des arts et des sciences et réalisés par Lambert Sigisbert Adam (1700-59) et Jean-Baptiste II Lemoyne (1704-78)


La visite de l’appartement du Prince se termine par le Grand Cabinet où sont exposé des portraits de famille et du mobilier qui, comme les éléments de décors actuels, ne sont vraisemblablement pas d’origines. En réalité, cette pièce servait de salle-à-manger aux princes de Soubise. Prenez le temps de regarder les figures de la dynastie afin de mieux connaître vos hôtes, mais la pièce n’est, selon moi, pas des plus intéressantes.


Rebroussons maintenant chemin et redirigeons-nous vers le vestibule. Nous allons pouvoir gagner le premier étage où se trouve l’appartement de la Princesse, pour moi le plus impressionnant de l’hôtel. Pour cela, nous empruntons un long escalier droit qui n’est pas celui d’origine. Au 19e siècle, alors que l’hôtel est désormais dédié à la conservation des Archives nationales, l’escalier existant à trois volets et datant des aménagements des Guises en 1553 est détruit pour faire place à un escalier rectiligne, plus pratique pour rejoindre les Grands Dépôts, ces espaces prévus pour accueillir les archives. Il a été bâti entre 1840 et 1846 par les architectes Charles Lelong (1793-1861) et Edouard Dubois (1795-1813). L’œuvre du plafond, peinte entre 1877 et 1881 par Félix Jobbé-Duval (1879-1961), s’intitule « La France arrachant ses archives à la nuit des temps ».


Une fois sur le palier, nous pénétrons dans la salle des Gardes, où les de Guise accueillaient leurs clients pour affaires, et où la ligue catholique, dont ils seront à la tête, se réunira durant les guerres de religions. À partir du 18e siècle, cette pièce devient la grande Antichambre de la princesse de Guise. Aujourd’hui, des expositions temporaires y sont organisées. Jusqu’au 6 novembre 2023, ne manquez pas d’y découvrir l’exposition « Louis XVI, Marie-Antoinette & la Révolution ». À travers une centaine de documents, de tableaux, d’objets et de mobilier, elle nous fait vivre la vie de la famille royale sous la Révolution, depuis son départ de Versailles le 6 octobre 1789 à son installation dans le palais des Tuileries, mais aussi son emprisonnement au Temple jusqu’à la fin de la monarchie. Je vous la conseille, elle est richement documentée et elle nous éclaire sur ce passage parfois flou de notre Histoire.

Depuis la salle des Gardes, la chapelle sert également de lieu d’exposition Nous gagnons alors la salle d’Assemblée. Ici, les aménagements datent de 1867, année d’ouverture du premier musée des Archives. On peut y observer des facsimilés des grands documents de notre Histoire: l’ordonnance de Villers-Cotterêts signée par François 1er en août 1539 et qui impose le Français comme langue officielle des actes officiels juridiques et paroissiaux -et non plus le latin; l’Edit de Nantes signé par Henri IV le 13 avril 1598 pour mettre fin aux guerres de religion et qui autorise la coexistence des protestants et des catholiques en France; le testament de Louis XVI…


Depuis la salle d’Assemblée, nous pénétrons ensuite dans l’une des pièces les plus remarquables de l’hôtel : la chambre d’apparat de la Princesse de Soubise. Les décors rocailles ont été restitués à merveille, et le lit à la duchesse est grandiose derrière sa balustrade semblable à celle des lits royaux de Versailles. Ici, dans son lit d’apparat, la princesse de Soubise, Marie-Sophie de Courcillon, recevait proches et courtisans. Réalisés pour elle par Germain Boffrand entre 1735 et 1740, les décors rococos présentent des lambris sculptés et dorés, ou encore des peintures qui relatent les amours des dieux de l’Olympe, le tout sur fond de toile cramoisie. Ici, vous remarquerez le bureau qui se situe à gauche du lit. Exécuté par l’ébéniste Gaudreau en 1744 pour le cabinet de travail du roi Louis XV au château de Choisy, il a été utilisé pendant la Révolution dans les bureaux du Comité de Salut Public -les symboles de la monarchie ont d’ailleurs été effacés et remplacés par des bonnet phrygiens. On dit que c’est sur ce bureau qu’aurait été étendu Robespierre le 27 juillet 1794 après qu’il a été blessé par arme à feu à l’Hôtel de Ville. Le cuir vert du plateau serait ainsi toujours marqué par le sang du célèbre révolutionnaire.

Quittons la sublime chambre de la princesse pour gagner son salon attenant. Le salon de la Princesse de Soubise est, selon moi, la deuxième pièce la plus remarquable de l’hôtel, avec ses magnifiques décors on ne peut plus rococo. Il est situé au-dessus du Salon du Prince, dans le pavillon d’angle octogonal qui fait la jonction entre les salons de réception et les espaces privés. Sa forme ovale, assez inhabituelle pour l’époque, et ses décors de Boffrand, riches de dorures dentelées et de sculptures d’anges, de guirlandes ou de coquilles en stucs, font de cette pièce l’une des plus emblématiques de l’art rocaille. N’oubliez pas de lever les yeux vers le superbe plafond bleu sur lequel se détache un ensemble de boiseries sculptées et dorées : il est superbe ! Enfin, notez les peintures qui ornent les pans du salon : réalisées par Charles Natoire, elles relatent l’histoire de Psyché.

Avançons et dirigeons-nous dans les espaces privés de la Princesse. Cet appartement intime s’ouvre sur la chambre à coucher de la princesse de Soubise. C’est ici qu’elle dort en réalité, tandis que sa chambre d’apparat, avec laquelle elle communique par une petite porte dissimulée, lui sert de salon pour recevoir. Ici, pas de boiseries dorées ni de lambris, mais une simple toile tendue. Le mobilier est plus simple et la pièce, plus petite, permet un confort plus intime. Les décors, à part la corniche, ne sont pas ceux d’origine. Les peintures, notamment, proviennent d’autres salles de l’hôtel, aujourd’hui démolies.


En sortant de la chambre, nous entrons dans la salle du Dais, injustement dénommée ainsi puisqu’elle servait en réalité d’antichambre. Ses décors, comme son ameublement, sont très simples. Aujourd’hui, on peut y voir du mobilier des Archives nationales, comme :

  • le bureau de Charles-André Boulle réalisé en 1710 et ayant appartenu à la princesse de Lamballe, célèbre amie de Marie-Antoinette, et sur lequel l’historien Jules Michelet (179-1874) a ensuite travaillé ;

  • deux tables servantes issues de la buvette du Tribunal révolutionnaire ;

  • un ensemble de fauteuils datant du 17e siècle utilisés par les conseillers du Parlement de Paris jusqu’à la fin du 18e ;

  • une table longue originaire du Parlement de Paris et datant du 17e siècle qui servait au greffe pour décharger les sacs à procès ;

  • ou encore, au mur, le plan de Turgot, réalisé au 1/400e vers 1739 par Louis Bretez à la demande du prévôt des marchands de Paris (ancien Maire), Michel-Étienne Turgot (1690-1751). Au fond de la salle, une porte ouvrait sur les appartements du prince héritier, le fils du prince et de la princesse de Soubise. Des appartements détruits lors de la transformation des lieux en dépôts d’archives.

Hôtel de Soubise

La visite se termine par une petite pièce attenante à la salle du Dais : la salle Empire. À l’origine, on trouvait ici plusieurs espaces dont l’ancienne chambre de la première épouse d’Hercule Mériadec de Soubise, décédée en 1727. Réaménagée ainsi au 19e siècle pour accueillir des objets historiques et des pièces à conviction de grands procès criminels, elle devient, en 1939, une salle d’exposition dédiée aux archives du Premier Empire. Aujourd’hui, elle laisse à voir l’aménagement typique d’une salle des Grands Dépôts des Archives nationales.


En se dirigeant vers la sortie, nous pouvons admirer une seconde fois l’ensemble des pièces de l’appartement de la Princesse de Soubise, avant d’emprunter le grand escalier et retrouver la cour d’Honneur de l’hôtel.



INFORMATIONS PRATIQUES


La visite de l’Hôtel de Soubise est gratuite. Il est ouvert du lundi au dimanche (fermé le mardi) :

  • En semaine de 10h00 à 17h30

  • Le samedi et dimanche, de 14h00 à 17h30

Plus d’informations sur le site des Archives nationales.


SOURCES


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