Les 18 et 19 septembre 2021 se tiennent les 36e Journées Européennes du Patrimoine. L‘occasion de découvrir la richesse de notre patrimoine et les nombreux monuments historiques et culturels qui nous entourent.
Mais à propos de monuments, savez-vous depuis quand parle-t-on de monuments historiques et de sauvegarde du patrimoine ?
Nous sommes pendant la Révolution. Les monuments existants alors, qu’ils soient administratifs, politiques, religieux ou historiques, font tous référence à l’Ancien Régime dont le peuple veut faire table rase. Beaucoup seront détériorés ou détruits. En 1790, consciente que le patrimoine contribue à l’identité nationale, l’Assemblée nationale constituante crée la Commission des Monuments qui doit décider des monuments et œuvres qui doivent être conservés parmi les biens royaux, nobles et cléricaux nationalisés et inventoriés. En 1793, encouragée par l’Abbé Grégoire qui dénonce le vandalisme de certains révolutionnaires, l’Assemblée vote un décret pour interdire la destruction des œuvres et bâtiments dignes d’intérêts historiques, artistiques et scientifiques.
Mais c’est en 1830, pendant la Monarchie de Juillet (1830-1848), sous le règne du roi Louis-Philippe 1er, que le ministre de l’Intérieur François Guizot crée le poste d’Inspecteur Général des Monuments Historiques. Son rôle ? Etablir l’importance historique et culturelle des monuments de France et veiller à leur conservation. Le premier à prendre ce poste sera Ludovic Vitet, suivi dès 1834 par Prosper Mérimée qui crée en 1837 la Commission des Monuments Historiques pour inventorier et classer les sites, et répartir les fonds d’aide publique pour leur sauvegarde. Une liste des monuments en péril est établie en 1840, dont Notre-Dame, confiée à Viollet-le-Duc en 1843, et en 1849, plus de 3000 édifices sont classés. Cependant, aucune loi n’encadre la Commission. Les demandes de restauration sont ainsi peu ou pas acceptées par les propriétaires ou les collectivités locales, et quand elles sont réalisées, les rénovations le sont sans que les recommandations initiales ne soient bien suivies.
En réalité, il faut attendre la 3e République (1870-1940), avec la Loi du 30 mars 1887, pour que l’Etat, via le ministre des Beaux-Arts, soit habilité à classer les monuments et à contraindre les personnes privées comme les collectivités à les entretenir.
Les années suivantes, la législation sur le sujet va évoluer peu à peu. Mais c’est la loi du 31 décembre 1913 sur les Monuments Historiques qui va réellement améliorer, sécuriser et étendre le cadre des lois précédentes, tout comme la loi Malraux de 1962 qui renforce la législation et crée ce qu’on appelle les secteurs sauvegardés, parmi lesquels Sarlat en Dordogne qui devient la première ville entièrement restaurée selon les recommandations des Monuments Historiques.
Profitez du week-end des Journées du Patrimoine pour admirer et découvrir le superbe patrimoine français.
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