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LA COLLECTION MOROZOV À LA FONDATION LOUIS VUITTON

Dernière mise à jour : 10 avr. 2023


Depuis le 22 septembre dernier, et jusqu’au 3 avril 2022, se tenait l’exceptionnelle exposition ‘La Collection Morozov, icônes de l’art moderne’ à la Fondation Louis Vuitton. Je dois avouer que j’avais très envie de la découvrir depuis plusieurs mois mais, l’exposition étant victime de son succès, les places libres étaient rares et le temps a couru plus vite que prévu. Heureusement, pris par l’échéance du décrochage qui approchait, j’ai pu la visiter, et je dois dire que je n’ai pas été déçu ! En effet, j’ai vraiment été surpris par la richesse des œuvres présentées, et pour celles et ceux qui n’ont pu s’y rendre, je vous en propose un petit aperçu.


Mikhaïl (1870-1903) et Ivan (1871-1921) Morozov sont deux collectionneurs et mécènes russes issus d’une riche famille industrielle moscovite. A l’aube du 20e siècle, ils vont s’attacher à soutenir l’art contemporain russe et européen et, entre 1890 et 1914, ils vont réunir une riche collection de 430 œuvres d’artistes russes et 240 peintures et sculptures emblématiques des mouvements modernistes et contemporains qui s’inventent sur la scène française de l’époque.


On retrouve ainsi les artistes russes: Ilia Répine, Mikhaïl Vroubel, Valentine Sérov, Konstantine Korovine, Alexandre Golovine, Natalia Gontcharova, Piotr Outkine ou encore Martiros Sarian;

mais aussi les célèbres artistes du Paris d’alors: Edouard Manet, Claude Monet, Henri de Toulouse-Lautrec, Paul Gauguin, Edgar Degas, Auguste Renoir, Pablo Picasso, Camille Pissarro, Vincent Van Gogh, Paul Cézanne, Auguste Rodin, Camille Claudel, Henri Matisse, André Derain, Aristide Maillol ou Maurice Denis.


A sa mort en 1903, comme il le souhaitait, Mikhaïl fera don de sa collection à la Galerie municipale Trétiakov à Moscou. Ivan continuera à enrichir ses collections et, après la Révolution russe et la nationalisation de ses œuvres, fuyant vers l’Europe (il meurt le 22 juillet 1921 à Carlsbad en Tchéquie), il laisse sa collection au musée de la Nouvelle Peinture Occidentale en 1919, puis au musée d’Art Moderne Occidental en 1923.


L’exposition nous plonge à travers les nombreuses œuvres collectionnées par les deux frères. Après une galeries de portraits de la famille et du cercle gravitant autour des Morozov, réalisés par les artistes russes de l’époque, s’offrent à nous les premiers tableaux issus de la scène artistique parisienne: Renoir, Picasso, Cézanne ou encore Manet.


La salle suivante est surprenante : les panneaux de Pierre Bonard, surdimensionnées, ne peuvent que vous émerveiller, notamment les Quatre Saisons et ‘la Méditerranée’.


Grands amateurs de paysages, les Morozov ont réuni des œuvres d’impressionnistes français (Monet, Pissarro, Sisley) et de paysagistes russes (Vroubel, Korovine) sur ce thème, à découvrir dans la suite de l’exposition.


Nous poursuivons ensuite par une collection de toiles de la période tahitienne de Paul Gauguin, les premières à entrer en Russie.


La pièce suivante s’articule une nouvelle fois autour du paysage, à travers des œuvres expressionnistes (Vincent Van Gogh, Edvard Munch), fauvistes (Maurice Vlaminck, André Derain, Albert Marquet) ou nabis (Pierre Bonnard) ; mais aussi des œuvres des artistes d’avant-garde russes (Natalia Gontcharova, Piotr Outkine).


Consacrées à Paul Cézanne, ses natures mortes mais surtout ses paysages, puis à ses portraits, les salles suivantes mettent aussi en lumière les peintres russes qu’il a inspirés, mais aussi les artistes cubistes qui ont succédé au peintre aixois comme Braque et Picasso.


Une œuvre est ensuite mise en lumière dans une pièce entièrement dédiée: ‘la Ronde des prisonniers’ de Van Gogh. Un tableau créé pendant le séjour du peintre à l’asile psychiatrique de Saint-Rémy-de-Provence. Une œuvre chargée d’émotion et, s’il faut quelque peu patienter pour la voir, ce tableau vaut d’attendre.


Enfin, après les tableaux colorés du peintre Henri Matisse et la présentation de ‘nus’ avec des peintures de Degas, Guérin ou des sculptures de Rodin et Camille Claudel, nous pénétrons dans la dernière salle qui reproduit les décors du Salon de Musique d’Ivan Morozov. Ici, les plus surprenantes sont les toiles commandées à Maurice Denis et qui relatent l’histoire de Psyché. De véritables chef-d’œuvre surdimensionnés! Dans cette pièce, on remarquera aussi les sculptures d’André Maillol qui nous accueillent puis nous saluent avant de sortir.


Je regrette de ne pas être allé visiter cette exposition plutôt et j’espère que vous aurez pu vous y rendre avant sa fermeture. Sinon, peut-être aurai-je réussi à vous partager la beauté de leur collection à travers mon récit et mes photos.

Source

  • Dossier de Presse de l’exposition

  • Livret de l’exposition

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